L’Eglise des Trinitaires à Metz (Moselle) propose l’exposition Georges-Henri Pingusson (1894-1978). Une voix singulière du mouvement moderne. Jusqu’au 17 novembre 2024.
Georges-Henri Pingusson, figure emblématique de l’architecture française du XXe siècle, a laissé un héritage profond à travers ses œuvres et ses enseignements.
Parmi les réalisations les plus caractéristiques de ce proche de Mallet-Stevens, Prouvé et Le Corbusier, on compte l’hôtel Latitude 43 à Saint-Tropez mais aussi le Mémorial des martyrs de la déportation sur l’île de la Cité à Paris. Dans le Grand Est, il a construit notamment le Centre de secours et d’incendie à Metz ou encore les quatre églises lorraines de Boust, Corny, Fleury et Metz-Borny.
Son travail, caractérisé par une approche artistique et sensible de l’espace, couvre une variété de projets et de territoires à découvrir dans cette exposition.
« Georges-Henri Pingusson a marqué, par son architecture et par ses mots, plusieurs générations d’architectes. Proche de Robert Mallet-Stevens, de Jean Prouvé et de Le Corbusier, il a été l’une des grandes figures du mouvement moderne français. Architecte aux deux chefs-d’œuvre (l’hôtel Latitude 43 à Saint-Tropez et le Mémorial des martyrs de la déportation à Paris), Pingusson a traversé le XXe siècle et produit quantité de projets et réalisations, empreints d’un total engagement artistique et d’une approche sensible de l’espace. Ses villas et équipements balnéaires sur la Côte d’Azur et la Côte basque dans les années 1920, son engagement dans le renouveau des arts décoratifs et industriels, ses projets d’églises dans les années 1930 puis leur réalisation en Lorraine autour de 1960, ses réflexions sur la reconstruction, le logement ou les matériaux de construction révèlent un créateur qui a toujours cherché à questionner et à transcender le modernisme. Au terme d’une carrière de plus de cinquante ans – dont une décennie passée à Metz en qualité d’urbaniste en chef –, Pingusson a laissé un fonds d’archives exceptionnel, qui témoigne de l’étonnante variété de sa production et de la constance de sa recherche pour la modernisation de l’architecture et du cadre de vie.
S’appuyant sur la rétrospective organisée à la Cité de l’architecture et du patrimoine, en 2018, la présente exposition met en évidence la puissance d’une production graphique, mais aussi l’importance d’un héritage. Plusieurs réalisations de Georges-Henri Pingusson ont été démolies (la centrale thermique de Vitry-sur-Seine, le casino du Grau-du-Roi) avant que, dans les années 1990, d’autres soient protégées au titre des monuments historiques, comme l’église de Boust.
Le sort de plusieurs autres bâtiments reste encore en suspens ; c’est le cas, notamment, du centre d’intervention et de secours de Metz (caserne des pompiers), véritable morceau de ville que l’architecte a pensé dans ses moindres détails. Malgré sa modestie, Pingusson revendiquait avoir apporté « au patrimoine artistique du monde architectural une œuvre à part, originale et poétique, traditionnelle, dans le sens particulier que moi-même entendais à ce terme, le sens de maintenir une liberté créatrice à l’architecte avec la volonté de la consacrer au bonheur de l’homme. C’est cette liberté qu’il convient désormais de révéler et de valoriser ».
Simon Texier
Commissaire de l’exposition
Georges-Henri Pingusson (1894-1978). Une voix singulière du mouvement moderne
Jusqu’au 17 novembre
Eglise des Trinitaires
1 Rue des Trinitaires
57000 Metz