
Avec ‘L’art des charpentiers japonais’, la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) donne à découvrir une facette encore méconnue de la culture de l’archipel : le savoir-faire japonais dans le domaine de l’architecture traditionnelle en bois. Jusqu’au 27 janvier 2024.
Cette nouvelle exposition originale est une occasion unique pour tous les publics, petits et grands, néophytes et amateurs, d’appréhender les métiers et techniques traditionnelles liés au bois et leur place dans la culture japonaise.
Réalisée en collaboration avec le Takenaka Carpentry Tools Museum, l’exposition « L’art des charpentiers japonais – Au cœur de l’architecture en bois traditionnelle » met en lumière trois dimensions spécifiques : les dômiya-daiku, charpentiers spécialisés dans la construction des temples et des sanctuaires ; les pavillons de thé et autres bâtiments de style sukiya, qui privilégient la fragilité à la robustesse et mettent en valeur les matériaux naturels ; et la technique du kigumi (assemblage de pièces en bois sans clous ni vis), exemple remarquable du savoir-faire des charpentiers du Japon.
L’architecture en bois dans l’archipel a émergé de l’étroite relation qui s’est nouée entre les Japonais et les forêts denses, génératrices d’une formidable biodiversité, de leur territoire insulaire. Source principale de matériaux de construction, la nature a ainsi joué un rôle déterminant dans le patrimoine bâti du pays où subsistent encore des bâtiments en bois érigés il y a plus de mille ans, tels que le célèbre temple Hôryû-ji, près de Nara.
Cette culture du bois, constitutive de l’architecture japonaise, est donc le fil conducteur de cette exposition qui vise d’explorer cet art traditionnel au travers de pièces de natures variées (outils, plans, répliques d’éléments architecturaux, estampes…) ainsi que de plusieurs vidéos.

L’exposition présente les différentes étapes du travail du daiku (charpentier) : sa sélection minutieuse des bois (cyprès, cèdre, pin rouge…) ; l’utilisation d’une multitude d’outils – pour mesurer, marquer, couper ou encore raboter – dont le rôle est bien sûr essentiel ; les rituels shintô effectués en costumes de cérémonie pour s’attirer les faveurs des divinités lors de la construction. La dimension spirituelle est aussi évoquée au travers de l’architecture religieuse (temples bouddhiques et sanctuaires shintô) et des dômiya-daiku, charpentiers spécialisés dans ce type de construction.
Une autre facette de l’architecture traditionnelle est illustrée par une reconstitution grandeur nature du Sa-an, un célèbre pavillon de thé conçu en 1742, qui fait partie du complexe du temple Daitoku-ji à Kyoto. Cette structure est typique du style sukiya, né au XVIe siècle avec l’engouement pour la cérémonie du thé parmi l’aristocratie. Elle témoigne du savoir-faire des charpentiers japonais et de la beauté d’une architecture d’apparence rustique, mais à la conception étonnamment complexe.
Enfin, l’exposition révèle au public la technique des kigumi. Ces assemblages de pièces de bois sans clous ni vis ont une multitude de formes, parfois très sophistiquées, qui répondent à des fonctions diverses et sont emblématiques de l’ingéniosité des charpentiers japonais.
Commissariat : Marcelo Nishiyama (directeur adjoint et conservateur en chef au Takenaka Carpentry Tools Museum).
L’art des charpentiers japonais
Jusqu’au 27 janvier 2024
Maison de la culture du Japon à Paris
101 bis, quai Jacques Chirac
75015 Paris
Tél. 01 44 37 95 00/01
www.mcjp.fr