
L’exposition estivale du donjon de Vez (Oise), en complicité avec le galeriste Philippe Gravier, invite des architectes, tels Odile Decq ou Kengo Kuma, à explorer la thématique de la cabane. Quand la folie des uns se confronte au refuge de l’âme d’un autre. Jusqu’au 30 octobre 2022.
Nostalgie de l’enfance, refus de l’habitat classique, réflexion sur l’espace qui nous entoure, grâce de l’assemblage de matériaux bruts, il n’est pas un architecte de renom qui ne se soit frotté à l’exercice de la cabane.
« Le XXe siècle a monumentalisé l’architecture au détriment de chacun et de son rapport à la nature. Le XXIème siècle sera celui des cabanes », raconte Alexandre Devals, commissaire de l’exposition.
Francis Briest, propriétaire du donjon de Vez, invite depuis plus de 30 ans, des artistes contemporains à créer in situ. Le donjon de Vez est ainsi un véritable pont entre les époques : le jardin minimaliste de Pascal Cribier (classé Jardin Remarquable), les vitraux modernes de Daniel Buren ou encore la fresque géométrique abstraite colorée de Sol LeWitt font écho à l’histoire millénaire du site.
Les pavillons du XVIIIe siècle revisités par Odile Decq

La cabane d’Odile Decq, le Pavillon noir, est inspirée des pavillons du XVIIIe siècle que l’on retrouve dans les parcs des châteaux et elle en reprend toutes les proportions. De l’extérieur on se heurte à l’opacité du verre noir, mais grâce à son effet sans tain, une fois dedans, le pavillon est découvert comme totalement transparent.
A l’intérieur, le visiteur se retrouve au milieu du parc sans être vu. Odile Decq, qui lie art, architecture et urbanisme dans son travail, a voulu montrer que ce que l’on voit n’est pas ce qui est, et que ce qui est n’est pas forcément ce que l’on voit.
Kengo Kuma : le refuge idéal pour l’âme et les émotions

Connu pour ses réalisations architecturales impressionnantes telles que le stade de Tokyo pour les Jeux olympiques de 2021, et pour ses bâtiments en harmonie avec la nature comme celui récemment inauguré au Musée Albert-Kahn, Kengo Kuma incarne, avec Tadao Ando et Shigeru Ban, le renouveau de l’architecture japonaise actuelle.
Dans chacun de ses projets, Kuma prône un langage in situ, faisant appel à des matériaux naturels et durables, usant de techniques ancestrales et traditionnelles, qui dévoilent leur processus d’assemblages et de montages. Yure favorise cette communion avec l’environnement et incarne un mode de vie holistique de « l’ici et maintenant », qui constitue pour l’homme un refuge idéal pour l’âme et les émotions.
La communion avec l’environnement prônée par Kengo Kuma
Owan est une autre cabane de Kengo Kuma, amovible, durable, en forme de zigzag dont la structure en métal est suffisamment légère pour se déplacer subtilement et doucement dans le vent. Owan réunit l’innovation technique et esthétique traditionnelle japonaise pour incarner une « révolution urbaine », où la technologie interactive, la micro-architecture et la performance architecturale se rencontrent.
La folie brute de Marc Leschelier
Dévoilée pour l’exposition, l’artiste Marc Leschelier construira dans le parc du donjon de Vez spécialement pour l’exposition une cabane unique, conçue comme une « folie » architecturale dévoilée au moment de l’inauguration.
Sa démarche vise à révéler une dimension brutale, directe et intelligible de l’architecture en réduisant son expression au maximum jusqu’au squelette de sa construction.
Commissariat
Proposition d’Alexandre Devals avec la galerie Philippe Gravier
Exposition Cabanes d’architectes
Jusqu’au 30 octobre 2022
Donjon de Vez
60117 Vez
Tous les week-ends de juin
Tous les jours du 1er juillet au 16 octobre de 13h30 à 18h30
Les week-ends du 22-23 et 29-30 octobre
Tarifs : 10€ – Gratuit pour les moins de 15 ans
www.donjondevez.com