
Conçue dans le cadre du Grand Prix national de l’architecture, dont Pierre-Louis Faloci est le lauréat 2018, l’exposition « une écologie du regard » qui lui est consacrée à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris(XVIe) est une carte blanche à l’architecte pour révéler sa trajectoire et sa démarche. Jusqu’au 29 mai 2023.
Figure à part, à l’écart des modes, Pierre-Louis Faloci articule sa pratique autour de la notion de « paysage global » qu’il a longtemps développée dans son enseignement et ses convictions d’architecte.
Pour lui, le choix de faire le métier d’architecte est né d’une « obstruction visuelle » : l’édification d’un immeuble devant la maison familiale a effacé à l’âge de 13 ans, la « vue de son enfance » sur la ville de Nice, la mer, le grand rocher, les collines, la baie, les pré-Alpes. Ce « choc optique » va accompagner toutes ses recherches sur la question de l’architecture et du paysage comme un tout.
Il va s’intéresser particulièrement à la culture du regard dans l’histoire de l’art, la photographie et surtout dans une certaine forme de cinéma.
Ainsi, à travers son enseignement et ses projets, sont nées plusieurs convictions qui sont présentées dans le cadre de l’exposition :
– l’histoire sourde du lieu : composer avec toutes les traces oubliées, les douleurs, les cris, les guerres, le silence, une forme d’« archéologie inversée » ;
– l’ esthétique de la menace : composer avec toutes les menaces d’aujourd’hui, inondabilité, pollution, bruit, catastrophe ; l’importance de l’écoconstruction et de l’architecture de l’urgence ;
– la sédimentation optique :prendre conscience que toute intervention architecturale et paysagère a un impact dans le proche, le moyen et le grand paysage. Dans ce domaine, le monde de la culture du regard a une importance énorme pour Pierre-Louis Faloci.
Ces quelques thèmes accompagnent la sélection des projets présentés, ainsi que l’explication de l’importance de personnages tels que Georges Méliès et son atelier fascinant, Le Nôtre et son
génie perspectif, Hubert Damisch pour son œuvre et son livre « L’Origine de la perspective », Gilles Deleuze sur la question de l’image temps et de l’image mouvement, des cinéastes comme Michelangelo Antonioni, Andreï Tarkovsky, Abbas Kiarostami, Yasujirō Ozu, Akira Kurosawa,
Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, pour cette façon unique de se rapprocher du monde de l’architecture, du cadrage, de l’espace, de la profondeur de champ, du parcours, du « fond paysager », et pour leur prémonition sur le monde d’aujourd’hui.
Ainsi tout en comprenant parfaitement l’importance indiscutable de l’écoconstruction aujourd’hui, il y a pour Pierre-Louis Faloci un matériau fondamental : « l’écologie du regard ».
Commissariat
Pierre-Louis Faloci, Joseph Abram : Architecte et historien
Francis Rambert : Directeur de la Création architecturale
Pierre-Louis Faloci : une écologie du regard
Jusqu’au 29 mai 2023
Cité de l’architecture et du patrimoine
Palais de Chaillot
1, place du Trocadéro
75116 Paris
Ouvert tous les jours
de 11h à 19h, sauf le mardi