Durant la longue traversée qu’emprunte mon bus coutumier à travers les XIIIe, XIVe, XVe et XVIe arrondissements, nombreux sont les immeubles qui se ressemblent mais qui ne se ressemblent pas. Parfois, une plaque indique le nom de l’architecte et l’année de livraison.
Le neuf côtoie l’ancien, la pierre côtoie le bois et le béton, l’élégant côtoie le brutal : Paris, sa diversité des genres, ses interminables travaux, ses pépites qui méritent de décrocher les yeux de nos téléphones. Des architectes, des sculpteurs, des entreprises laissent leurs signatures, parfois excentriques, à même la pierre.
Si ce ne sont les immeubles qu’ils ont conçus, il ne reste quasiment aucune trace de ces architectes, même Wikipédia ignore leur nom. À observer attentivement ces plaques, j’ai constaté que rien de ce que j’ai pu observer ne date d’avant les années 1890, et quasiment rien ne date d’après 1930 (j’ai vu un 1999 furtif !).
Les architectes semblent aujourd’hui plus réticents à apposer leur sceau sur leurs œuvres. Serait-ce là l’humilité de nos contemporains ?
L’idée de photographier Paris, et d’en admirer sa diversité, vient d’une simple lassitude, celle du métro et de ses sombres souterrains. Une ligne de bus part de mon université et va jusqu’à la Porte de Saint-Cloud, ce qui me ramène presque chez moi. C’est une heure d’oisiveté et comment mieux la passer qu’en regardant Paris ?
Alice Leray