
À Pantin (Seine-Saint-Denis), pour la ville maître d’ouvrage, l’agence SWAN Architectes a livré en 2025 la rénovation énergétique et fonctionnelle en site occupé de l’école Marcel Cachin et du centre de Loisirs Siloé construits en 1960 par Emile Aillaud. Surface : 3 824 m². Budget : 4 M€ HT. Communiqué.
La rénovation de l’école Marcel Cachin et du centre de Loisirs Siloé est bien plus qu’une opération technique. Elle s’inscrit dans une volonté de transmission en réaffirmant l’importance de l’architecture scolaire dans la mémoire collective. En réinterprétant subtilement les codes d’origine d’Émile Aillaud tout en répondant aux exigences contemporaines de confort, d’inclusivité et de durabilité, ce projet devient un modèle de réhabilitation patrimoniale réussie. Il illustre la manière dont une école peut redevenir un véritable lieu de vie, d’histoire et d’avenir pour son quartier.


Un projet ambitieux au coeur des Courtillières
Situés dans le quartier emblématique des Courtillières à Pantin, l’école élémentaire Marcel Cachin et le centre de Loisirs Siloé font face au célèbre Serpentin d’Émile Aillaud. L’école élémentaire accueille 221 élèves répartis dans 15 classes du CP au CM2 dont 10 élèves en situation de handicap dans le cadre du dispositif ULIS. Le bâtiment principal s’élève sur un rez-de-chaussée et deux étages. L’école et le centre de loisirs sont classés Établissement Recevant du Public de 3e catégorie type R pour les activités scolaires et de loisirs, et ERP de 5e catégorie types N et X pour la restauration.
Une architecture originale signée Émile Aillaud
Construit en 1960, le groupe scolaire est issu du programme architectural de la Cité des Courtillières, un projet urbain majeur conçu par Émile Aillaud dans le contexte de l’après-guerre. L’établissement, alors appelé « groupe scolaire du Pont-de-Pierre », est également connu sous le nom d’« école verte » en raison de ses façades en grès cérame vert. Il est composé d’une école de fille et d’une école de garçons qui sont aujourd’hui les deux entrées distinctes de l’école élémentaire et du centre de loisirs.


Le bâtiment linéaire est constitué de deux étages sur rez-de-chaussée recevant les classes, auquel sont greffées des structures perpendiculaires à un seul niveau abritant les préaux, formant une implantation en peigne. Ce parti architectural favorise la rationalisation de la construction, la séparation claire des fonctions, ainsi que la création de cours distinctes pour chaque entité.
L’école est pensée selon un modèle industriel innovant utilisant la préfabrication lourde Camus. Elle est réalisée par la Société d’étude et de réalisation de procédés économiques de construction (SERPEC). Les façades d’origine de l’école abritant les classes sont constituées de panneaux préfabriqués de 4,50 x 3,50 m revêtus de grès vert, découpés de trois séries d’ouvertures horizontales par étage.
En 1986 les façades ont été rénovées avec la mise en place d’un bardage qui a fait disparaître complètement l’architecture d’origine : soubassement en brique au rez-de-chaussée, enduit amianté au premier et deuxième étage, rangées de fenêtres situées en allège des salles de classe comblées. L’esprit d’origine est alors largement occulté.


Une réhabilitation au service d’un patrimoine éducatif vivant
Le projet avait pour objectifs majeurs d’améliorer les performances énergétiques du bâtiment afin de réduire sa consommation et d’assurer un cadre de vie sain et confortable pour les élèves et le personnel. Cela a été réalisé grâce à une isolation thermique renforcée, à la modernisation des systèmes de chauffage et de ventilation, ainsi qu’à l’intégration de technologies écologiques innovantes. Parallèlement, la rénovation a valorisé l’image du bâtiment en respectant l’architecture originale signée par Émile Aillaud.
Les nouvelles façades font référence à l’écriture originale d’Emile Aillaud avec un bardage en panneaux composite blanc, gris et vert qui reprend le dessin d’origine. Côté rue Marguerite Yourcenar, les cages d’escalier sont isolées par l’extérieur et revêtues de panneaux métalliques nervurés verticaux de couleur verte en référence à l’« école verte » des années 1960.
