
À Marseille, La Friche La Belle de Mai propose l’exposition Âmes vertes – Quand l’art affronte l’anthropocène qui témoigne d’approches artistiques typiques de l’anthropocène, période propice à l’émergence de nouvelles représentations, celles de nos « âmes vertes ». Jusqu’au 1er juin 2025.
L’âge écologique où nous sommes entré·es suscite de multiples réponses, entre sinistrose, prospective et combat activiste. Affronter l’anthropocène, cette ère de l’humain écologiquement destructeur, c’est surmonter l’éco-anxiété, aspirer à la modération environnementale et mettre en forme de nouveaux modèles écosophiques. Face à la transition climatique, l’heure est à la valorisation de rapports repensés avec le bios (le « vivant » : le végétal et l’animal, le minéral et l’atmosphère, le cosmos), ainsi qu’entre les humains.
Le champ artistique résonne de cette inflexion, qu’il a parfois anticipée. C’est de son approche particulière qu’il est question dans cette exposition. Se fait jour, avec l’anthropocène, une révolution mentale, symbolique et esthétique : il faut apprendre à penser, à métaboliser et à représenter autrement. L’ « âme verte » fait front, requalifiant notre rapport au réel et aux tensions que suscite le réchauffement climatique, elle génère des expressions plasticiennes contextuelles abordant la question écologique de façon à la fois sensible, inspirée et lucide.
Engagée dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’écocitoyenneté, la Fondation groupe EDF mène une action culturelle et artistique pour inviter à la réflexion collective sur des sujets de société. Avec cette exposition, elle vient à la rencontre du public pour aborder la question écologique au prisme de l’art contemporain.
L’exposition investit les deux plateaux de 1 400 m² de la Friche en présentant installations monumentales, photographies, tapisseries, sculptures, maquettes architecturales… qui déplacent, grâce à l’art, le regard du public sur les problématiques environnementales.
Aux discours éco-anxieux, les 22 artistes et 5 architectes exposé·es répondent avec optimisme et résilience pour inviter à questionner nos comportements et à réveiller nos âmes « vertes ». Iels ne se contentent pas de représenter la nature mais travaillent avec elle, en ouvrageant et sublimant le matériau naturel (la terre, des végétaux, la cire d’abeille, des noyaux de cerises…).
Cette approche, explorée également par l’architecture, aborde le thème écologique en luttant contre la « dépression verte » et le sentiment de l’échec irréversible. Empreinte d’optimisme, cette exposition adresse une vision ouverte sur l’avenir avec un monde qui, bien que fini dans ses ressources, invite à faire société différemment grâce à l’ingéniosité du vivant.
« Avec Âmes vertes , c’est la question écologique qui est mise en lumière par les artistes. Notre rapport à la nature devient tour à tour matière à alerter, à faire rêver, à faire sourire », souligne Alexandre Perra, délégué général de la Fondation groupe EDF partenaire.
Avec :
AAVP (Atelier d’Architecture Vincent Parreira), Thierry Boutonnier, Alexa Brunet, Tiphaine Calmettes, Couturier Lafargue, Côme Di Meglio, Ferrier Marchetti Studio, Charlotte Gautier Van Tour (voir Polymer), Manuelle Gautrand, Christiane Geoffroy, Jérémy Gobé, Christian Hauvette, Suzanne Husky, Jordan Joevin (voir Polymer), Ali Kazma, Taisia Korotkova, Luce Moreau, Laurent Mulot, Lucy + Jorge Orta Polymer, Louisa Raddatz, Édith Roux, Stéphanie Sagot, Erik Samakh, James Shaw (voir Polymer), Elvia Teotski, Viguier / Architecture, urbanisme, paysage.
Commissariat :
Paul Ardenne, commissaire de l’exposition, est historien et critique d’art spécialisé dans le domaine de l’art contemporain, de l’esthétique et de l’architecture, et enseignant à l’Université d’Amiens.
Âmes vertes – Quand l’art affronte l’anthropocène
Jusqu’au 1er juin 2025
La Friche La Belle de Mai
Entrée Jobin
41 rue Jobin
13003 Marseille
https://www.lafriche.org