À Bordeaux (Gironde), quai des Queyries, l’agence ZW/A Zweyacker & Associés (Nicolas Zweyacker et Céline Le Maire), a livré en septembre 2022 la transformation d’un bâtiment patrimonial en un établissement d’enseignement supérieur. Surface : 3 580 m² SDP. Budget : 6,1 M€ HT. Communiqué.
Sous l’impulsion de Rivage Ingénierie & Construction, acteur spécialisé en réhabilitation immobilière, dans un périmètre ABF, ce projet a transformé un ensemble immobilier patrimonial, composé d’un immeuble de maître et de chais attenants, en un cadre d’études novateur. Le résultat est un campus accueillant sept écoles du groupe Eduservices, dont l’ISCOM.
L’objectif du groupe, référence dans l’enseignement supérieur privé en apprentissage en France, était une mutualisation des équipements de ses écoles. Avec plus de 45 salles de cours, un espace commun à la manière d’un forum, des espaces de coworking et studios de création, cet environnement éducatif a déjà attiré plus de 1 400 élèves après seulement une année académique.
Pleinement inscrit dans la mutation du quartier Bastide, rive droite bordelaise, son emplacement central offre aux étudiants une proximité immédiate avec la vie culturelle et dynamique de la ville créant ainsi un cadre d’apprentissage idéal.
« Sur les bords de la Garonne, cet exercice à la fois de reconversion d’existant, avec une réflexion éco-responsable, et de densification douce à l’échelle de l’îlot, illustre pleinement la vision et le travail de l’agence », souligne ZW/A.
Faire muter le patrimoine
Cette transformation commence par le désir de préserver l’intégrité de l’ensemble patrimonial. La stratégie utilisée interroge la morphologie bâtie pour la mettre au service de nouvelles pratiques. Elle cherche à tirer le meilleur parti des espaces, des hauteurs libres disponibles, à libérer les volumes capables. L’enjeu se situe dans la capacité de l’existant à accepter une reconversion, à actualiser les usages passés pour accueillir un nouveau programme.
La commande implique une restructuration lourde des entités existantes, ainsi que la réalisation d’une extension. L’immeuble sur quai et les chais, témoins remarquables des activités du XIXe, sont réhabilités et transformés ; la cour arrière en fond de parcelle, isolée par de hauts murs mitoyens, est mise à profit par la réalisation d’un nouvel édifice.
Restructuration lourde, extension délicate
Dans le bâtiment patrimonial, le projet s’attache à préserver les signaux caractéristiques de l’architecture d’époque. Les espaces s’organisent dans la masse bâtie. Sur quatre niveaux, le projet s’appuie sur l’architecture d’échelle domestique des lieux, faite de succession de pièces communicantes, de décors de rosaces et de cheminées anciennes, qui se prêtent à recevoir l’ensemble de l’administration du campus et une large zone d’accueil en rez-de-chaussée, repérable par ses menuiseries d’un rouge historique.
Au dernier étage sous toiture, la restauration de la fine charpente métallique de type Eiffel permet de réactiver et de valoriser ce niveau. Le bâtiment bénéficie d’un nouvel espace extérieur en R+1 : la toiture-terrasse d’un corps de bâtiment intermédiaire mitoyen des chais, est rendue en partie accessible aux étudiants, l’autre partie végétalisée.
Dans cette même intention d’optimisation et en réponse aux besoins en effectif, la cour, laissée en friche, reçoit une extension complémentaire dédiée aux salles de cours. Un volume simple qui épouse le vide à disposition. Enclavé, il ne permet aucune façade extérieure. La seule réservation de failles-patios qui plongent dans la hauteur bâtie permet d’apporter la lumière nécessaire dans les salles d’études et en second jour aux circulations.
Faire référence au passé
L’architecture intérieure est imaginée au regard de ce nouvel espace. Adoptant une nouvelle géométrie de son intériorité avec le déploiement de ses estrades, l’atrium des chais devient le forum des lieux, l’élément qui rassemble et assure la connexion entre tous les espaces de l’établissement.
Les salles de cours sont distribuées en périphérie et desservies par des coursives. Elles s’inspirent dans leur volumétrie, de l’esthétique des anciennes étagères à barrique de Rhum qui prenaient place à cet endroit. Leur gabarit est dimensionné de manière à libérer une vision lointaine de la charpente.
A la manière de nouvelles facades, leur design tramé de montant en bois dessine le décor de cet espace central, qu’on dirait ‘public’.