Au printemps 2018, le musée de la cour d’or, à Metz (Moselle), a ouvert son nouvel espace d’accueil dans la remarquable Chapelle des Petits Carmes, entièrement restaurée et transformée en nouvelle entrée. Pourtant le communiqué de presse de la ville, daté de septembre 2018, ne propose que des perspectives du projet, aucune en bonne définition. Difficile de se faire une idée donc. Un très étrange communiqué du maître d’ouvrage.
Le nouvel espace d’accueil du musée de la cour d’or, se veut, selon ses concepteurs, «une entrée dans le XXIe siècle». Livrée après 18 mois de travaux, d’un montant de 5,07M€, Explorations Architecture (Yves Pagès) et Quentin Berton, architecte du patrimoine, ont réaménagé 960 m² du musée dont 370 m² pour l’accueil au rez-de-chaussée.
Fruit d’une réflexion longue et résultat de travaux très importants à hauteur de 5 M€, la nouvelle entrée du musée de La Cour d’Or propose des services et des fonctions indispensables à l’arrivée comme au départ des visiteurs.
A l’extrémité nord de la rue du Chanoine Collin, la puissante façade de 1675 créée par l’architecte italien Giovanni Betto est précédée d’un parvis. L’accès par le rez-de-chaussée bas de l’édifice est largement ouvert grâce à de grandes baies vitrées. Des montants métalliques très fins prolongent avec élégance la modénature de la façade.
Un large espace conduit le visiteur vers un ascenseur ou un escalier en fond d’espace en longeant deux grands écrans encastrés où est diffusée une évocation dynamique des collections.
L’arrivée au rez-de-chaussée haut donne à contempler la chapelle dans toute la plénitude de son volume du XVIIe siècle. Les voûtes enduites d’un blanc très légèrement adouci par de l’ocre, de la terre de sienne et du jaune, réfléchissent la lumière naturelle ou celle des projecteurs disposés à la base de l’entablement.
Les arcs ont été restaurés et les modillons en pierre de Jaumont décrassés. Les fenêtres ont retrouvé la transparence originelle après un nettoyage et la restauration des huisseries métalliques forgées et assemblées au moyen de clavettes, elles aussi forgées. Il faut remarquer le tour de force réussi pour intégrer au mieux de discrets systèmes de désenfumage à commande électrique, exigés par l’évolution des normes sur la sécurité incendie depuis 1811. Les anciennes étagères de la bibliothèque municipale entre 1811 et 1978 rythment la partie inférieure de l’espace avec, de temps à autre, des plaques jaune or afin de rompre la monotonie des casiers aujourd’hui vides.
Le magistral lustre hélicoïdal en aluminium poli miroir éclairé par quatre projecteurs évoque les lustres anciens des édifices religieux, mais avec un dessin qui l’inscrit dans le XXIe siècle. Nous devons la réalité de l’entrée et ce lustre à l’équipe d’architectes Explorations Architecture dirigée par Yves Pagès, secondé sur le chantier par l’architecte du patrimoine Quentin Berton.
«Après des années de mobilisation de nombreuses équipes, la Chapelle des Petits Carmes du XVIIe siècle a été restaurée. Elle abrite ce nouvel espace d’accueil qui fut, au début du XIXe siècle, la bibliothèque municipale de Metz : ses rayonnages en bois, encore visibles, restituent une atmosphère singulière», se félicite Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole.