L’architecte Oscar Niemeyer l’a dit lui-même : «Nous voulions faire des immeubles qui créent une certaine stupeur parce qu’ils étaient différents». Ambition affirmée et pari réussi. La ville revisitée par la photographe Carol Aplogan, stupeur et différence sont bien au rendez-vous.
Contexte
Le président du Brésil Juscelino Kubitschek avait confié une mission à l’Architecte Brésilien Oscar Niemeyer et l’urbaniste Lucio Costa : construire une ville. Elle s’appellera Brasilia et sera inaugurée en 1960.
En 2014, je décide d’aller visiter cette ville aux courbes de béton, surprenante déjà à son époque et qui continue de l’être aujourd’hui encore. Je n’ai pas de plan, je pars encore une fois à «l’arrache» de mon hôtel situé loin du centre…. Vraiment très loin pour le coup car ce n’est qu’après une heure et demie de marche sous quelques 30° degrés Celsius que j’arrive au milieu de «l’Axe Monumental (Eixo Monumental)», l’axe principal de Brasilia large de 250 mètres et considéré comme la plus large avenue du monde.
C.A.
J’ai intitulé cette photo «Succession administrative». Aux abords directs de l’axe central se succèdent les bâtiments relevant de l’administration brésilienne. Ils sont construits à l’identique et à égale distance les uns des autres avec, pour chacun d’eux, une passerelle en béton brut.
Le Congrès National du Brésil est un vrai spectacle. Au centre deux tours jumelles, équilibrées à l’horizontal par un plateau comportant à gauche une coupole convexe, où siège le Sénat, et à droite une coupole concave, la chambre des Députés.
Lorsqu’on s’approche, ce gros bol de béton blanc offre une courbe délicate et une ombre suffisante pour le garde de sécurité qui semble si petit, replié à la base du bâtiment.
Le Palais d’Itamaraty, ministère des Affaires étrangères. Son vrai nom est Palácio dos Arcos du fait des nombreuses arches qui entourent et soutiennent le toit du bâtiment de verre.
Le Palais du Planalto (Palácio do Planalto) est entouré de colonnes recouvertes de marbre blanc et incurvées qui soutiennent un large toit en béton.
La Cathedral Metropolitana Nossa Senhora Aparecida (La cathédrale Métropolitaine Notre-Dame de l’Apparition) est une «structure à nappe hyperboloïde» qui se compose de seize piliers en béton. Un bâtiment emblématique pour la population très croyante.
Le complexe culturel de la République couve sous sa coupole en béton des expositions et des spectacles culturels.
Le Panthéon de la Patrie et de la Liberté Tancredo Neves (Panteão da Pátria e da Liberdade Tancredo Neves) est un édifice en forme de colombe qui m’a offert un moment de poésie en contemplant cette «femme à l’ombrelle bleue» qui était assise, seule, tranquille et méditative.
Carol Aplogan
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