La tour Hekla des Ateliers Jean Nouvel tutoie les plus hauts sommets de la Défense et marque de son empreinte le quartier de la Rose de Cherbourg. Alexis Paoli, après avoir beaucoup voyagé, quand il a trouvé un ‘turf’, s’y tient et l’explore sans relâche, y compris aux heures froides de l’hiver quand nul talon ne résonne.
Un hiver passe, les lumières horizontales traversent la dalle et les rares rayons du soleil viennent rebondir sur les façades de verre. Je déambule encore et toujours dans ce décor en perpétuel changement. Les tours anciennes sont peu à peu remplacées par des façades modernes au fil des restructurations et des nouvelles constructions.
Les Damiers font partie de mes sujets préférés à la Défense. Ce quartier, œuvre des architectes Jacques Binoux, Michel Folliasson, Abro et Henri Kandjian, vient d’obtenir un sursis avec la fin du projet Hermitage Plaza qui devait l’amputer de la moitié de ses bâtiments. Des mêmes architectes, je tire le portrait de l’hôtel posé en bout de dalle, tête de proue arrimée au pied du pont de Neuilly.
L’ombre est très présente durant ces journées froides, elle découpe les images et souligne les rares zones éclairées. Le Japan Bridge reliant les tours Pacific (tous deux œuvres de Kisho Kurokawa) et Kupka (Michel Andrault et Pierre Parat, Kupka A venant d’être restructurée par YM Architecture), le pied de la tour Trinity (Cro & Co Architecture) et un ouvrier de passage sont capturés par les rares rayons du soleil. La dalle est souvent presque vide.
Elles sont bien souvent oubliées, personne ou presque ne rêve d’y habiter, les tours et ensembles résidentiels de la Défense méritent pourtant le coup d’œil et sont très appréciés par leurs habitants. La tour Eve (Jean-Baptiste Hourlier et Ivan Gury) est comme un phare, presque isolée des autres tours et reliée à la dalle par des passerelles de béton.
Coincées entre les grandes tours de bureaux avec la Tour Carpe Diem (Robert Stern, Saubot, Rouit et associés) en ligne de mire, les résidences Lorraine (Robert Camelot et Jean-Claude Finelli) et Vision 80 (Jean-Pierre Jouve) donnent vie au quartier.
Je m’arrête un instant sur la passerelle Louis Blanc, séparant les Damiers de l’ensemble des Miroirs (Henri La Fonta), bientôt remplacés par le projet Odyssey (Studio Gang, CroMe Studio et Cro&Co Architecture). Conserverons-nous une trace de la Défense des années 80 ?
La lumière revient plus franche avec la fin de l’hiver, les températures se font plus douces, les piétons ne pressent plus le pas pour rejoindre leur destination. A l’ombre du Moretti, la Horde Sauvage se dirige vers moi d’un pas décidé.
Je reviendrai.
Alexis Paoli
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