Biome a été livré en 2022 par les agences Jouin Manku (Sanjit Man et Patrick Jouin) associée à YMA (Yrieix Martineau) après cinq ans de travail avec la Société Foncière Lyonnaise (SFL – Maître d’ouvrage). Le siège de la SMABTP offre désormais 24 000 m² d’espace de travail nouvelle génération en cœur de Paris. Communiqué.
Le point de départ de cette aventure relève d’un défi ambitieux porté par la Société Foncière Lyonnaise : réussir à réinventer l’emblématique siège historique de la SMABTP et développer un environnement de travail dernière génération. Le projet prévoit la restructuration lourde du bâtiment patrimonial et la création de deux nouvelles constructions.
Dans cet exercice collectif, et considérant l’importance de ce patrimoine et son contexte urbain et paysager inédit, les architectes designers ont défini un cadre d’intervention qui a guidé l’opération durant tout son déroulement. La réflexion sur la valorisation de ce patrimoine immobilier tient compte des fondamentaux de sa conception d’origine, inventant une nouvelle destinée contemporaine à l’ensemble, tout en réalisant l’équation d’une « meilleure urbanité », sans jamais travestir cette architecture emblématique.
Traduit en intentions architecturales et urbaines, fonctionnelles et sensibles, elles font le pari d’un projet humain, inscrit dans le futur de l’architecture tertiaire. Et dessinent la nouvelle architecture iconique des lieux. Leur démarche commune permet de réaliser, plus qu’une transformation, une métamorphose du site tout entier.
Biome apporte la démonstration qu’il est possible de conjuguer ville, patrimoine et nouvelle architecture tertiaire, et de parvenir à le mettre en oeuvre dans un quartier résidentiel vivant, loin des grands quartiers d’affaires parisiens.
C’est dans un contexte prolifique de restructuration urbaine que l’immeuble de la SMABTP a vu le jour au milieu des années 60. La Société Anonyme Immobilière de France, alors maitre d’ouvrage, fait appel à Raymond Lopez, disciple de Le Corbusier, Henri Pottier, Grand Prix de Rome et Fernand et Francis Leroy.
Marquant une rupture dans la trame urbaine, par son implantation et son gabarit, le bâtiment s’impose par des volumes importants. Il associe une ossature en béton dans les parties basses, des sous-sols de parking aux planchers du second niveau, et une ossature métallique de poteaux-poutres pour les étages supérieurs.
Cette conception structurelle offre une grande liberté d’aménagement intérieur et d’expression en façade. Finement composée, c’est aussi elle qui donne un caractère monumental à l’ensemble devenu patrimonial au fils du temps.
Achevé en 1966 et intact depuis un demi-siècle, cet immeuble n’avait subi jusqu’à ce jour, aucune réhabilitation ou restructuration majeure
Le projet témoigne d’une volonté d’établir pour ce site une nouvelle relation au quartier qui l’accueille. Il tente de sortir le bâtiment existant de sa condition d’architecture solitaire dans son îlot fermé. 6 300 m² de parcellaire à lui-seul. Il va chercher l’ouvrir sur la ville et inversement, permettre aux passants et aux habitants de voir en lui.
L’un des axes est de retrouver le dialogue et des liaisons entre toute chose. Pour ce faire, la proposition intervient sur des marqueurs urbains et architecturaux forts : le rapport à la rue, le rapport au sol, le parcours, l’architecture des nouvelles constructions et le paysage.
Biome s’organise en trois parties : un bâtiment historique entièrement restructuré, une aile en extension rue Violet et un nouveau pavillon avenue Emile Zola.
A l’échelle de la ville, l’îlot est envisagé dans sa dimension urbaine à la manière d’un square parisien : un espace de promenade et de liaisons caractérisés par une mise en relief, une diversité de nature et de vues, structurés autour d’n point centrale qui rassemble.
Par un travail topographique sur le terrain, le sol enrichit invente une centralité d’un nouveau paysage qui fait émerger de nouvelles architectures. Il crée un nouveau cheminement traversant l’architecture et le site et reconnecte les deux accès.
L’architecture existante produit un sentiment de puissance et de rigueur propre à son époque, destinées à abriter des institutions et à en refléter le statut et la pérennité. Mais elle parait déconnectée de son environnement urbain.
Pour reconnecter le quartier, deux nouveaux bâtiments s’implantent respectivement avenue Zola et rue Violet. Ils définissent de nouvelles continuités urbaines.
Le caractère végétal de l’îlot est historiquement indiscutable. Mais sa condition naturelle, devenue moins attractive, exige de redéfinir le sens du jardin et son rôle efficient dans la ville d’aujourd’hui.
C’est donc une nouvelle composition naturelle que Biome offre à ses usagers et aux yeux des habitants. Ici, la nature s’impose comme une composante authentique et une condition du fonctionnement du projet. L’approche poétique du paysagiste Thierry Laverne multiplie les espaces où le végétal dépasse l’aspect décoratif.
Le process constructif s’inscrit dans la démarche Bas Carbone de réemploi, en réutilisant certains matériaux d’origine in situ et ex situ. 80% des planchers existants ont été conservés. 50% des faux planchers récupérés. Le granite mis en œuvre en second œuvre est réalisé via le concassage de la pierre serpentine de l’ancienne façade. Isolants biosourcés, matériaux avec contenu recyclé sont privilégiés.