Au cœur de la ville de Cognac (Charente), Jean-Michel Wilmotte signe le nouveau siège du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC, maître d’ouvrage), avec une « expression architecturale pour accompagner la filière dans ses projets d’avenir et faire rayonner son territoire ». Budget et date de livraison non communiqués. Communiqué du maître d’ouvrage.
Ce bâtiment sera ouvert aux professionnels du Cognac et réunira la centaine de collaborateurs du BNIC (juristes, ingénieurs, techniciens, communicants, statisticiens, administratifs, informaticiens…). Il accueillera aussi les syndicats de la viticulture et du négoce. Ancré au cœur de l’aire d’appellation Cognac, il participera à l’attractivité et au dynamisme de tout un territoire.
Pour réaliser ce projet, le BNIC a sélectionné, à l’issue d’un appel d’offres, le Groupe REDMAN, acteur pluridisciplinaire, engagé pour une ville inclusive et bas carbone, et qui intervient dans cette opération en tant que promoteur, associé aux architectes Wilmotte & Associés Architectes, A40 Architectes et Sempervirens paysagiste.
Le projet architectural : un campus paysager emblématique ancré dans un terroir
Dès la genèse du projet en 2015, l’interprofession du Cognac a souhaité privilégier un emplacement central au cœur de la ville de Cognac pour ériger son nouveau siège. Le site retenu pour l’implantation, un terrain arboré de 8 000 m² se trouve à la lisière immédiate du centre-ville, dans une situation privilégiée en bord de Charente, là où tout a commencé pour le Cognac.
Une position à la fois urbaine et paysagère, rappelant le lien historique du Cognac avec le fleuve, première voie d’exportation des barriques aux quatre coins du monde.
Wilmotte & associés architectes et A40 architectes pour l’architecture
Auteur de plusieurs projets dans l’univers du luxe et de vins, Jean-Michel Wilmotte a accueilli avec enthousiasme la perspective de concevoir un projet centré sur le spiritueux. « Le Cognac, c’est d’abord l’une des excellences françaises, un savoir-faire unique, un nom connu dans le monde entier. Ensuite, c’est le résultat d’une alchimie exceptionnelle, de siècles de recherches, un produit authentique avec une vraie personnalité : on reconnaît un Cognac d’un autre alcool », explique Jean-Michel Wilmotte.
L’architecte connaît la ville pour y avoir déjà construit : « J’ai eu la chance de découvrir les savoir-faire qui donnent naissance à cet élixir exceptionnel. J’ai aussi bien connu Cognac, une ville magnifiquement implantée sur les bords de la Charente. Les villes spécialisées autour d’un produit sont, de mon point de vue, particulièrement intéressantes : les grandes marques se juxtaposent sur leur territoire, elles font l’identité de la région. Et j’aime la pierre de la Charente, cette matière dans laquelle la plupart des habitations et une partie entrepôts ont été bâties, qui donne une unité spécifique à l’environnement urbain. J’avais envie d’imaginer un projet qui mettrait en valeur le produit, la ville, et la visite du site n’a fait qu’accroître mon intérêt pour ce sujet », poursuit Jean-Michel Wilmotte.
« Le BNIC sera à l’image du Cognac sobre et élégant, ancré dans le passé et ouvert sur l’avenir. Je suis très heureux de pouvoir apporter ma pierre à son histoire séculaire et de contribuer à son dynamisme et son ouverture internationale », explique-t-il.
L’agence bordelaise A40 Architectes, présente dans l’équipe dès la phase concours, suit toutes les phases de développement du futur siège du BNIC et assurera le suivi de chantier. Gwen Marien, architecte et fondateur d’A40 Architectes, précise les rôles : « Nous sommes familiers de ce type de programmes mêlant espaces de travail qualitatifs et laboratoires de recherche. Je connais bien la ville pour y avoir passé une partie de ma jeunesse. Nous apportons une touche locale à l’équipe, en complément de Jean-Michel Wilmotte, qui possède la dimension internationale requise pour une consultation architecturale de ce niveau ».
Un campus en bord de fleuve
L’architecte a pris le parti de répartir le programme dans trois bâtiments plutôt que de tout concentrer dans un seul volume, à l’instar des fermes charentaises. Chaque composante du BNIC se trouve clairement identifiée dans un système de campus plaçant la nature au centre.
L’implantation des bâtiments reconstitue une grande cour plantée, occupée par une série de tilleuls octogénaires présents sur le site, et qu’il était impératif pour Wilmotte de préserver, comme faisant partie du patrimoine. La diffraction en plusieurs bâtiments laisse de la place aux espaces naturels.
Une passerelle relie les différentes entités : « les circulations sont de véritables lieux de rencontre et de sociabilité, où s’élabore de manière informelle l’intelligence collective qui multiplie les capacités créatives du BNIC », explique Jean-Michel Wilmotte.
L’architecture recherche l’intégration en contexte sans se renier, en misant sur l’emploi de la pierre. « Le calcaire local, très clair, répond très bien au soleil, il se réchauffe visuellement avec la lumière. Nous souhaitions employer cette pierre de Charente, signature du centre historique, sans pour autant imiter les formes traditionnelles. Les éléments architecturaux cognaçais sont simples, notre projet réinterprète cette sobriété dans une forme de classicisme contemporain. Cette continuité permet de faire coexister notre projet avec des bâtiments anciens. Nous avons conservé un hangar sur la rue Alfred de Vigny pour en faire un lieu d’accueil, de formation et de dégustation. Nous allons le mettre en exergue, restaurer ses arcades et l’intégrer dans le circuit de visite », conclut l’architecte.
De grandes baies vitrées offrent des transparences à travers les bâtiments de l’est à l’ouest de la parcelle, du centre de la ville aux rives de la Charente, reflétant l’ouverture de la filière sur le monde.