À Toulouse (Haute-Garonne), Taillandier Architectes Associés (TAA) a livré en 2022 pour un client privé les villas « Bourdon » (585 m²), l’occasion de réinterpréter la « toulousaine » tout en densifiant la parcelle. Budget : nc. Communiqué.
Quartier résidentiel, Croix Daurade se situe au nord-est du centre de Toulouse. Les premières occupations, de caractère maraîcher, se sont peu à peu densifiées, pour laisser place à un caractère résidentiel. Aujourd’hui en pleine mutation ce quartier prend part à la dynamique de l’agglomération toulousaine tout en restant attachés à son identité de faubourg. A proximité du quartier se trouvent le Parc de la Maourine, le stade Cazals Lapujade et l’école élémentaire Lapujade.
La parcelle concernée par la demande de permis de construire se trouve au 12/14 Rue Bourdon et représente une surface de 959 m². Une villa Toulousaine existante partiellement conservée se trouve en limite de propriété à l’ouest. L’emprise de la rue est de 30 m, avec un côté bordé de places de stationnement. Elle bénéficie d’une desserte au sud par la rue Bourdon et dispose d’une topographie relativement plate. Du bâti mitoyen longe la parcelle à l’est.
Le contexte du projet est une villa Toulousaine en briques foraines en R+2 avec toiture doubles pentes en tuiles. Deux extensions, sur la rue Bourdon et en limite de propriété ont été ajoutées ultérieurement. A l’origine, il devait y avoir une construction similaire voisine qui a été démolie par l’ancien propriétaire qui faisait du transport routier et entreposait certaines de ses remorques sur le site.
Le parti architectural et urbain consiste à redonner la qualité originelle de la « toulousaine » en supprimant les additions qui ont altéré la façade principale et déstructuré le front sur rue. Dans une volonté de préserver l’unité architecturale du projet, l’extension conserve l’alignement vertical et la hauteur du faitage de la villa Toulousaine. Elle dialogue avec l’ensemble du bâti pavillonnaire de la rue Bourdon, en ayant également supprimé les extensions en front de rue.
Le projet s’applique à réaliser une surélévation en conservant la hauteur maximale de l’existant et à construire une villa à l’est en réinterprétant le bâti existant. Le rythme des ouvertures, le toit double pente et l’utilisation de la brique blanche inscrivent la construction dans son contexte.
L’intention architecturale est issue d’une volonté de densification de la parcelle par surélévation de la villa Toulousaine existante et par l’implantation d’une villa mitoyenne dans son prolongement à l’est. Afin de répondre à une volonté d’homogénéité du projet, le volume existant de la Toulousaine (A) a été conservé, la brique foraine restant apparente. La surélévation du volume se fait au moyen d’une charpente bois revêtue d’un bardage en Zinc dont les ouvertures reprennent le rythme de façade du bâti conservé.
La deuxième maison reprend le même gabarit. Son rythme de façade et la brique blanche permettent de réinterpréter la construction traditionnelle. Toutes les nouvelles constructions sont en briques blanches de façon à bien distinguer le bâti historique du contemporain.
La matérialité du projet est un élément de cohérence avec l’emploi de quatre matériaux principaux qui permettent de créer un équilibre et une harmonie entre les éléments d’extension et la « toulousaine » d’origine. La brique foraine comme matériau de construction traditionnel de Toulouse. On la trouve sur le bâti existant. La brique blanche sert ici de rappel à la brique foraine en exprimant la stratification et la massivité. Le bardage Zinc permet une abstraction du volume de la surélévation. Son aspect mat permet une meilleure insertion dans le contexte proche.
Ce projet aurait été plus économique en rasant tous l’existant mais la volonté de garder la mémoire du site et de la rue, le choix de réaliser un projet exemplaire en termes de bas carbone, avec la réutilisation des briques et les surélévations en bois et bardage zinc, ont prévalu.