Quelle architecture pour la santé du vivant ? Habiter une maison de Le Corbusier, c’était possible ? La France à l’âge des villes : quelle alternative à la violence inhérente des formes urbaines ? En librairie.
Vers une architecture pour la santé du vivant
Par Éric Daniel-Lacombe
Préface d’Isabelle Thomas
La vie quotidienne, avec ses conflits et ses contradictions, s’impose comme un premier horizon de réflexion pour une architecture adaptée à tous, au-delà des simplifications du fonctionnalisme. L’architecture moderne travaillait pour un monde et une nature immuables. L’accroissement de la violence et de la fréquence des catastrophes naturelles impose aux architectes du XXIe siècle de repenser leur pratique dans un monde en mouvement, chaotique, imprévisible. Ils ont ainsi un rôle à jouer dans le rétablissement de la santé du vivant sur toute la planète.
L’auteur propose un ensemble de principes de conception inédits en s’appuyant sur de courts récits issus de son propre travail et sur une lecture de réalisations et de paysages par des créateurs américains, européens et japonais prestigieux. Tous indiquent les voies de la création architecturale d’abris-ouverts sur l’engagement en faveur de la santé du vivant.
« Un renouveau de l’architecture entraînerait progressivement une prise de conscience collective des risques, de multiples expériences de transformation des rapports entre les humains et la nature, et la production de nouveaux modes d’habiter. Il ne s’agit ni de proposer un nouveau style ou mouvement d’architecture qui viendrait remplacer le modernisme ou le postmodernisme, ni de mettre en avant une méthode de conception architecturale, ni de promouvoir une ingénierie écologique. Toutes ces tentatives de rénovation de l’architecture ont leurs mérites, mais aucune ne répond au problème que je pose : refonder la théorie de l’architecture et en faire un art significatif des exigences actuelles ».
Reposant sur trente ans de pratique professionnelle, ce livre défend l’architecture comme une forme d’art engagée dans la recherche d’un nouvel humanisme, porté par un désir de solidarité entre les humains.
A propos de l’auteur – Éric Daniel-Lacombe est un architecte français exerçant à Paris. Il est le professeur titulaire de la chaire Nouvelles urbanités face aux risques naturels : des abris ouverts à l’ENSA de Paris-La Villette. Il est également consultant pour la politique de prévention de l’inondation du Grand Paris et pour la conception d’aménagements résilients dans trois vallées des Alpes-Maritimes.
Editeur : PUM Les Presses de l’Université de Montréal ; Vers une architecture pour la santé du vivant ; 194 pages ; Illustré ; Format : 19 x 19 cm ; Prix : 32€
Retrouver toutes les Chroniques de la catastrophe annoncée d’Eric Daniel-Lacombe.
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Habiter une maison de Le Corbusier, c’était possible
Un splendide isolement
Par Sabine Massenet
Textes : Guy Pimenta, Sabrine Massenet, Sami Aloulou
Un Splendide isolement retrace l’histoire d’une villa oubliée de Le Corbusier construite à Carthage en
1929. Les témoignages de ceux qui y ont vécu et les photos inédites trouvées dans leurs archives rythment l’ouvrage. Le monde romain et punique a modelé le sol sur lequel la villa est bâtie. Toutes les strates de la mémoire sont ici convoquées.
Les collages numériques de Sabine Massenet associent des images d’archives trouvées dans sa famille et ses propres photographies réalisées à Carthage entre 2016 et 2020.
Un texte de Guy Pimienta retrace la généalogie troublée du projet. Un splendide isolement éclaire les méandres d’un conflit où deux fortes personnalités se sont affrontées : Lucien Baizeau, le commanditaire, et Le Corbusier. Enfin, le témoignage de l’architecte Sami Aloulou évoque le destin de la villa dans la période post-coloniale.
A propos de l’autrice – Sabine Massenet artiste vidéaste, réalise son premier livre avec les éditions Peuplier. Dans la plupart de ses travaux vidéographiques, elle explore le portrait avec une ouverture sur le langage et sur la résonance des images dans la mémoire collective ou privée. Ses vidéos sont présentées dans des festivals et centres d’art. Elle reçoit en 2013 le prix de l’œuvre d’art numérique de la SCAM pour l’installation Image trouvée.
Editeur : Editions Peuplier ; Un splendide isolement ; 112 pages ; Format : 17 x 23 cm ; Prix : 30€
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Alternative à la violence inhérente des formes urbaines ?
La France à l’âge des villes
Par Charles Lambert
Trente-six transformations heureuses
L’alerte des « gilets jaunes », la dangereuse progression des inégalités, le dérèglement climatique, la nécessité soudaine de réindustrialiser la France et de loger les futurs immigrés inéluctables. Ces cinq interrogations stratégiques sur lesquelles bute actuellement la nation française ont profondément à voir avec l’urbanisme, la manière avec laquelle on oriente les gens à vivre ensemble là où ils vivent leur vie.
Or depuis une quarantaine d’années, nos pays stables et industrieux de l’Union européenne ont cru qu’un bon urbanisme consistait à conserver telles quelles les meilleures parties de « la ville », celle des époques passées, en en corrigeant le moins possible la forme, les hauteurs bâties et les couleurs, en rassurant les détenteurs du patrimoine foncier et en maintenant tous les postes d’élus !, alors que tout changeait autour et tout se vidait dedans : lieux de l’emploi, du commerce populaire, et souvent même les lieux de l’habitat. Laissant croire qu’il n’y aurait d’avenir que dans « les villes », sous-entendu les grandes villes et Paris.
Ce livre montre comment remédier à ces processus démoniaques par l’ordonnancement des territoires et la contribution de leurs habitants, à travers trente-six propositions pratiques dont l’auteur décrit pour chacune le contexte, les marges de manœuvre et les répercussions attendues. Il décrit un autre urbanisme, plus français, plus moderne, pour cesser de disloquer les derniers liens qui unissent les Français et de croquer dans le patrimoine naturel.
A propos de l’auteur – Grand prix européen de l’Urbanisme, architecte, docteur en sciences sociales et disciple du penseur Henri Lefebvre à l’Institut d’urbanisme de l’université de Paris, Charles Lambert a travaillé à toutes les échelles au plus près des maires, des acteurs locaux et des habitants. Il est membre de l’Académie d’Architecture et offi cier de la Légion d’honneur.
Editeur : Les Editions du Cerf, collection Cerf Patrimoine ; La France à l’âge des villes ; 230 pages ; Format : 13,5 x 21,5 cm ; Prix : 20€