
À Bordeaux (Gironde), pour BOPE maître d’ouvrage, l’agence ZW/A a dévoilé en avril 2024 le projet de transformation de l’Église Saint-Joseph-des-Carmes en bureaux. Surface : 3 950 m². Budget : n.c. Livraison prévue en 2026. Communiqué.
L’ancienne église Saint-Joseph des Carmes, située au cœur de Bordeaux dans le quartier du Jardin public est un édifice religieux du XIXe siècle, transformé en maison de retraite dans les années 1980 connue sous le nom de Résidence Les Carmes. Sous l’impulsion de la société BOPE, maître d’ouvrage spécialisé dans ce type de programme, elle accueillera à terme une offre de bureaux opérés et coworking.
Un édifice abîmé, une réflexion sur l’acte de transformation de l’existant. Désacralisé, l’édifice religieux a déjà connu une succession de reconversions d’usages, dont la dernière a profondément altéré sa spatialité et sa lecture architecturale. Si son profil extérieur conserve encore son caractère ecclésiastique singulier, l’intérieur a été profondément remanié. La dernière restructuration en EHPAD a fragmenté le volume par l’ajout sans concession de planchers béton, obstruant les ouvertures et effaçant les qualités spatiales et patrimoniales du lieu.

La commande implique un projet de restructuration lourde et technique. Elle interroge la façon d’intervenir sur un tel bâtiment : comment réadapter à nouveau ce lieu, conçu pour le recueillement, à des usages de travail et de collaboration, sans être dans une reconstitution nostalgique et sans aggraver la situation actuelle ?
L’enjeu est de redonner des qualités d’usage à un bâtiment abîmé, et déjà en tension entre mémoire et renouveau. Plutôt que de chercher à restituer l’église dans son état originel, les architectes choisissent également de révéler les traces visibles, telles des cicatrices à accepter.
Un nouveau souffle pour l’église et son environnement. Le projet a pour volonté d’agir en révélateur, travaillant à la fois sur la volumétrie, la lumière, la matérialité. La démarche s’appuie sur les transformations passées pour insuffler une nouvelle dynamique spatiale, redonner de la clarté à l’édifice et renforcer les liens avec son environnement immédiat. Les interventions privilégient des gestes subtils et ciblés.

Réouverture des baies obstruées pour redonner de la lumière naturelle, suppression partielle de planchers pour restaurer une verticalité de l’espace, requalification du chevet circulaire et des bas-côtés dans une réinterprétation contemporaine, intégration de nouvelles menuiseries et nouveaux aménagements intérieurs contemporains articulent le nouveau programme avec l’existant, et assurent une forme de continuité entre passé et renouveau.
Un nouveau lieu central dans le quartier. Au-delà de la revalorisation architecturale en elle-même, le projet ambitionne de reconnecter le bâtiment à son environnement immédiat, de lui offrir une forme d’extériorité. Un travail sur les façades et les ouvertures redonnera à l’église une visibilité et une nouvelle connexion au tissu urbain. La réouverture du porche sur l’espace public et la création d’un café en rez-de-chaussée pourront offrir à ce lieu un rôle de nouvelle centralité dans le quartier, invitant passants et habitants à investir cet espace et à participer à sa renaissance.