
À Nay (Pyrénées-Atlantiques), pour la Communauté de communes du Pays de Nay maître d’ouvrage, l’Atelier King Kong a livré en 2024 un espace culturel comptant médiathèque, deux salles de cinéma et une micro-folie. Surface de plancher : 2 275 m². Montant des travaux : 6,70 M€ HT. Communiqué.
La commune de Nay, bastide moyenâgeuse située aux pieds des Pyrénées dans le Béarn, a été choisie pour l’implantation de l’espace culturel mixte comprenant une médiathèque et un cinéma. Il vient compléter l’offre culturelle de la Communauté de communes du Pays de Nay, constituée de 29 communes au sud-est de Pau.


Le site, une ancienne gendarmerie vouée à la démolition au bout de la grande place du Marcadieu, présente de fortes caractéristiques qui ont guidé la conception du projet. Localisé à l’extrémité ouest de la place, le terrain possède une très forte déclivité d’ouest en est. C’est un lieu de transition entre la ville à dominante minérale et le plateau des Marnières à dominante végétale et paysagère. Le bâtiment occupe entièrement le petit côté de la grande place réaménagée et fait face à la ville historique dont plusieurs bâtiments sont classés Monuments Historiques.
Le projet est constitué d’un socle, scindé en deux par une brèche donnant à voir le coteau en arrière-plan et surmonté d’un volume emblématique visible depuis les deux places de la ville. Tandis que la médiathèque et les fonctions d’accueil se lovent dans le terrain au niveau du sol de la place, les cinémas et le plateau végétal surplombent la ville. Entre les deux entités, le grand emmarchement ouvre la perspective entre le centre-ville et le grand paysage.

Les différences volumétriques accompagnent la volonté d’intégrer les gabarits dans le tissu urbain existant tout en affirmant la présence de l’équipement public face à la place du Marcadieu. Au sud, la médiathèque épouse la géométrie de la rue des Marnières et le gabarit du tissu résidentiel. Au nord, le volume des cinémas, posé sur le socle de l’accueil est beaucoup plus élevé. Il signale et identifie l’équipement depuis la rue du Maréchal-Joffre et les arcades de la place de la République.
L’observation attentive des imbrications de toitures environnantes des grands bâtiments historiques de Nay (maison Sainte-Thérèse, marché-mairie, église Saint-Vincent, etc.), a inspiré le dessin d’un épannelage réinterprétant cette complexité de manière contemporaine avec des teintes et matériaux locaux traditionnels (ardoises, pierres, etc.).


Le traitement du parvis s’inscrit dans la continuité de l’aménagement minéral de la place du Marcadieu, au même niveau altimétrique. En partie couvert, il regroupe toutes les fonctions d’accueil extérieur : entrée du public, terrasse pour le café, accès et livraison, arrêt-minute, retour des documents et abri deux-roues. L’entrée du public se fait de plain-pied avec la place, via l’espace fédérateur qui dessert la médiathèque et les cinémas. Il est conçu de manière à favoriser les relations fluides et la visibilité de toutes les entités. Il contient l’accueil, la billetterie, un café ouvert sur le parvis et un espace de coworking.
À l’instar de cet espace, la médiathèque est ouverte sur la ville. Ses façades largement vitrées, à l’est sur la place et au sud/sud-ouest le long de la rue des Marnières, assurent l’éclairement naturel et la transparence entre intérieur et extérieur. Au centre, un large patio vitré apportera le complément de lumière naturelle. Les apports solaires sur la façade sud sont contrôlés par un filtre végétal constitué de plantes grimpantes et une maille métallique. Un débord de toiture au sud et à l’est fait également office de protection solaire zénithale.


Les différents pôles et secteurs sont organisés dans l’espace libre et flexible de la médiathèque. Certains sous-espaces peuvent être intimisés à l’aide de rideaux acoustiques. La signalétique directionnelle et le mobilier sont étudiés afin d’accentuer la fluidité des déplacements et la compréhension des espaces.
Libérées des contraintes de gabarit, les salles de cinéma sont implantées dans un volume haut posé sur le socle. Ce geste architectural signale l’équipement depuis le centre-ville et est le support de la grande enseigne. La toiture-terrasse de la médiathèque est entièrement végétalisée. Elle facilite la régulation des eaux de pluie, augmente les performances thermiques du bâtiment et participe à la biodiversité du lieu. Les autres toitures, ainsi que les façades, sont en ardoise, matériau couramment utilisé dans la région. Le volume de l’atrium qui reçoit l’escalier monumental en verre dépoli fait office de lanterne lumineuse le soir.