Au Bourget (Seine-Saint-Denis), pour la SOLIDEO maître d’ouvrage, l’agence Archi5 a livré en mars 2024 le gymnase Marie Paradis, un complexe multisport et escalade au sein du parc sportif et scolaire. Surface : 2 909 m² (Aménagements extérieurs : 403 m²). Coût 10,10 M€ HT. Communiqué.
Le gymnase Marie Paradis est un élément clef du dispositif de la rénovation urbaine du Bourget. Destiné à devenir un équipement sportif majeur pour l’escalade et le handball, il servira dans un premier temps de site d’échauffement et d’entraînement aux athlètes engagés dans les épreuves d’escalade des Jeux de Paris 2024.
Conçu pour l’héritage, il sera ensuite légué à la ville du Bourget, profitera aux associations locales et accueillera des compétitions internationales d’escalade et inter-régionales de handball.
Un complexe sportif ambitieux à l’implantation stratégique
En inscrivant les communes du Bourget, du Dugny et de La Courneuve dans la ZAC du Cluster des Médias, la venue des Jeux olympiques et Paralympiques 2024 a permis d’identifier le manque d’équipements et de programmes sportifs sur ce territoire en plein essor. Dans ce contexte, la SOLIDEO s’est engagée dans une requalification d’ampleur du Parc des Sports du Bourget, à l’interface entre les quartiers existants du Bourget et les nouveaux quartiers du Dugny. Objectif : accueillir des équipements modernes et devenir un lieu d’activités, de rencontres et de rassemblement.
Dans ce cadre, une passerelle a été créée au-dessus de l’autoroute A1 pour permettre aux piétons et cyclistes de relier le site au Village des médias et au Parc des expositions de Paris-Le Bourget. La création de cette nouvelle centralité permet au Bourget d’opérer sa transformation.
Destiné à devenir un équipement sportif majeur pour l’escalade et le handball, le gymnase est équipé d’une salle omnisports, de trois structures d’escalade (murs de blocs, difficulté, vitesse), d’une tribune de 250 places et de 10 vestiaires. L’ensemble se déploie sur une surface globale de 3 000 m².
Figure de repère
Simple et sobre dans sa structure et sa composition, le projet s’intègre parfaitement dans son environnement. Une grande attention est portée à la clarté de l’architecture et la simplicité volumétrique. Le projet se distingue par son aspect monolithique, à la fois ancré et aérien, qui s’impose tel un repère dans le paysage du parc.
Le bâtiment est revêtu de façades en briques qu’un jeu subtil de pleins, de vides et de moucharabiehs fait vibrer. Son émergence au-dessus des espaces publics du parc est légère. Revêtue d’un bardage métallique, elle évoque un objet précieux et mystérieux posé dans le paysage, comme une pépite encadrée de verdure. Sa peau uniforme et précieuse, en aluminium ondulé, change la perception du bâtiment selon le point de vue, la course du soleil et l’humeur des saisons. À la nuit tombée, le gymnase s’illumine au cœur du parc.
Par le choix des matériaux naturels et pérennes, l’intérieur du bâtiment est en accord avec son enveloppe. L’éclairage naturel filtré selon les orientations, la générosité des volumes, les ambiances générées par la matière brute en font un lieu serein, chaleureux et accueillant.
Matériaux
Brique : le socle du bâtiment est revêtu de briques. Ce matériau emblématique du passé industriel du Bourget, déjà présent sur les façades des équipements publics du secteur, offre une minéralité au projet tout en préservant l’homogénéité urbaine. Sa couleur blanche crée une abstraction qui inscrit le bâtiment dans le paysage.
Aluminium : l’émergence du bâtiment est revêtue d’un bardage métallique en aluminium brut, qui capte la lumière et scintille aux rayons du soleil, reflète le ciel et les nuages, en interaction avec son environnement.
Bois : conférant un caractère chaleureux et accueillant, le bois est présent en structure et dans tous les espaces de l’enceinte du gymnase Marie Paradis. Les différentes structures ont été conçues à partir de bois 100 % français, avec des ossatures issues de Rumilly (Haute-Savoie) et des panneaux en provenance de Loulay (Charente-Maritime).
Volumétrie
La conception a nécessité un travail d’adaptation et d’équilibre entre toutes les contraintes extérieures ou programmatiques : d’une part, le PLU de la zone imposait une limite de 15 mètres de hauteur. D’autre part, le programme impose une hauteur libre intérieure minimum de 12 mètres correspondant aux caractéristiques de « hautes difficultés » requises pour le mur d’escalade, du fait de son utilisation comme site d’entraînement pour les JO 2024. Ces prérequis, combinés à l’insertion en douceur du projet au sein de la topographie du parc font émerger la volumétrie du gymnase Marie Paradis.
Intégration au paysage
Le Parc des Sports dialogue avec le grand paysage en poursuivant le système de ville parc où architecture et paysage sont intimement liés et indissociables. Dans cette même logique, le complexe multisport fait la transition de l’urbain vers le cœur du parc. Prairies pérennes, boisements en cépées, toiture végétalisée : le gymnase offre un espace de biodiversité protégé, généreux et facile d’entretien par le choix d’une palette végétale simple et efficace issues des observations locales de la région Île-de-France.
Une allée et un escalier épousent les courbes du site et longent le gymnase qui s’inscrit alors comme un bâtiment topographique. Ainsi les promeneurs peuvent profiter d’une vue plongeante vers l’intérieur du gymnase à travers les larges ouvertures bordant la promenade menant à la passerelle reliant Le Bourget à Dugny.