L’Académie des beaux-arts présente au Pavillon Comtesse de Caen du Palais de l’Institut de France l’exposition Poétiques de Bernard Tschumi, lauréat en 2024 du Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella). Jusqu’au 26 janvier 2025.
Cette exposition explore la pratique de l’architecte à partir d’une expérience de théoricien et de constructeur. Au centre de celle-ci se trouve le rejet des conventions qui assimileraient l’architecture à une production statique de formes. Bernard Tschumi* propose une autre définition, à partir de l’inscription du corps et des activités sociales dans l’espace. L’architecture ne peut être dissociée des événements et des contextes qui la constituent. La pratique du projet requiert dès lors une approche conceptuelle.
Dans un premier temps, Bernard Tschumi explore des modes d’écriture de l’espace architectural – des « notations » – pour transcrire les interactions entre espace, mouvement et action. Dans un deuxième temps, le rapport entre concept et contexte devient primordial, intégrant une dimension poétique à son travail.
C’est tout d’abord à Londres, à l’Architectural Association, que Bernard Tschumi enseigne et initie ses premiers travaux théoriques. Ceux-ci engagent l’introduction, dans la théorie architecturale, de la philosophie post-structuraliste et une proximité toute particulière vis-à-vis des arts plastiques, du cinéma et de la littérature. La plupart de ses premières productions sont des projets manifestes qui se synthétiseront dans la série des Manhattan Transcripts, alors qu’il s’installe à New York, au milieu des années soixante-dix.
Ces recherches le conduiront d’abord au Parc de la Villette, puis à l’école interdisciplinaire du Fresnoy, au musée de l’Acropole, et à d’autres bâtiments alliant le concept et sa réalisation concrète.
La position de Bernard Tschumi est d’interroger les fondements de l’architecture : une activité conceptuelle dont la concrétisation définit une matérialité construite.
L’exposition a été conçue autour de cinq thèmes spécifiques, allant du concept de « mouvement » à celui de « doubles ». Dans chaque espace, des « poétiques » inattendues résultent de « la rencontre fortuite » entre l’abstraction calculée de concepts architecturaux et la réalité vivante de contextes culturels ou climatiques. Cinq livres-documents et de nombreux diagrammes à la main accompagnent la progression à travers l’exposition.
Bernard Tschumi – Poétiques
Jusqu’au 26 janvier 2025
Palais de l’Institut de France
Pavillon Comtesse de Caen
27, quai de Conti
Paris VIe
*(Re)lire notre portrait (2005) Bernard Tschumi, ou comment articuler les contours d’un siècle émergeant