
Dans ses chroniques, Erieta Attali ne nous explique pas le sens de ses photos mais elle explique l’objet de sa démarche. Pour un(e) photographe, quelles sont les limites d’une telle recherche ? Chronique-photos.
L’intention est de raconter l’histoire du lieu d’une manière qui accomplit deux objectifs apparemment opposés : révéler les relations entre les constituants architecturaux et naturels du paysage tout en évitant en même temps une représentation évidente de cette connexion.


Le cadrage de la photographie à distance de sécurité permettra d’inclure tous les éléments architecturaux et de documenter sans ambiguïté les volumes construits dans un contexte naturel. Une telle approche cependant ne révèle rien de la qualité de cette connexion et de l’expérience, par exemple, de vivre dans un pavillon de verre contemporain exposé au paysage océanique.
L’architecture, cependant, peut devenir un filtre d’elle-même et inviter le spectateur à explorer l’espace illusoire créé entre les matériaux de l’architecture et le paysage. La réflexion fonctionne non seulement au sens littéral mais aussi comme un acte d’introspection ou d’autoréflexion.



La transparence est abondante dans la nature et peut se manifester comme une qualité matérielle, lorsque par exemple la vapeur, les gouttelettes ou les nappes d’eau modifient la visibilité et créent des perspectives atmosphériques.


Un exemple illustrant la présence omniprésente de gradations de transparence dans la nature est la matérialité du ciel. Le ciel, qui constitue généralement une partie importante de l’ambiance visuelle, peut également être traité comme un autre des matériaux réagissant à la lumière et aux éléments naturels.

Cela peut sembler exagéré mais, en fonction des niveaux d’humidité, des conditions météorologiques et du point de vue, le ciel peut fusionner avec des topographies solides et liquides, produisant de nouveaux paysages. Surtout lorsque des nuages épais descendent vers la terre et se transforment en flux de brouillard, le ciel peut être traité comme une mer en miroir avec son propre poids ; une matérialité particulièrement éphémère, sculptée par le soleil et le vent que pourra capter une photographie.

Erieta Attali
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