Alors voilà, le numéro 400 de Chroniques d’architecture est paru. Un cercle, savent les architectes, est divisé en 400 grades, qui sont égaux à 360 degrés, ou 2π radians. Est-ce à dire qu’avec ce numéro 400, Chroniques serait revenu à son point de départ ? Tout dépend de la taille du cercle et, surtout, de la propagation de ses radiants. Les 61 % des lecteurs de Chroniques ayant moins de 34 ans n’ont d’évidence pas peur des radiations.
Un numéro 400. Toujours gratuit et en accès libre. Folie ? Sans doute. Chroniques d’architecture vit d’ailleurs une aventure à la Kon-Tiki et 400 numéros plus tard fait voile encore les pieds dans l’eau jusqu’aux genoux. Étonnamment, bien qu’environné de méduses, le radeau flotte encore et, comme celui des Copains d’abord, bat toujours pavillon de non complaisance.
Diffuser l’information, des opinions et des éléments de réflexion, en un mot diffuser l’intelligence, ce n’est ni la passion ni le sacerdoce de Chroniques, c’est le fait du métier, comme celui d’architecte est de concevoir et construire et celui de chirurgien du cœur d’opérer des cœurs. Une sorte de fatalité en somme, la passion comptant pour les 5 % d’inspiration. C’est toujours mieux en tout cas que de déléguer cette diffusion aux réseaux payants où chacun dans son coin n’a plus qu’à se taper sur le ventre entouré d’une communauté de gens qui fredonnent à l’unisson. Garder son sang-froid, dans ce pays tourmenté, il faut bien que quelqu’un le fasse, 400 fois même comme on dit en Belgique. À ses risques et périls évidemment. Surtout ne pas oublier le bistouri dans le ventre du patient.
De fait le 400, c’est aussi un code d’erreur HTTP, chacun désormais à la merci d’un bogue sinon dévastateur, du moins parfaitement néfaste.* Le 400 pourrait être encore le nom d’une cité de promoteur manquant d’imagination. Mieux, 400 serait chez les illuminés une parfaite combinaison entre les attributs et les énergies des chiffres 4 et 0 car, « en apparaissant deux fois, le chiffre 0 amplifie ses vibrations et celles du chiffre 4 » ! Et tant pis pour les autres chiffres ?
Bref, pour en savoir plus sur le nombre 400, il paraît plus sûr de s’inscrire à la newsletter et de lire Chroniques…
Chaque célébration est cependant l’occasion de se souvenir que nous vivons, par défaut, sur une planète dangereuse que les architectes, par fonction, sont les premiers à tenter de rendre plus sûre. Ces 400 numéros sont donc dédiés à celles et ceux qui ont à cœur le bien-être des Terriens, dont nous sommes.
À l’heure de cette édition spéciale au chiffre rond, il me faut remercier encore toutes celles et ceux – chroniqueurs, souscripteurs, contributeurs, partenaires, photographes, tous les amis de Chroniques, ils se reconnaîtront – qui ont permis à cette aventure éditoriale de prendre corps et d’atteindre les 400ème rugissants.
La prochaine escale, le numéro 500, est quant à elle prévue, selon nos calculs, pour le mardi 3 novembre 2026. Avec l’espoir que nous serons tous là pour le fêter.
Merci de votre fidélité.
Christophe Leray
Rédacteur en chef
*À nos contributeurs. À l’heure décrire ces lignes, un bug informatique particulièrement vicieux a bouzillé dans notre kiosque notre système d’abonnement en ligne automatisé comme un métro parisien. Deux informaticiens se sont déjà cassés les dents sur la signalisation et remplacer le système prend du temps et un minimum d’investissement. Juste au moment du numéro 400 ! En attendant, paradoxe de la technologie hors de contrôle, la façon la plus simple pour s’abonner est encore d’envoyer un chèque à la rédaction, ce qui fera des souvenirs à certains et découvrir la poste à d’autres. Nous vous ferons suivre la facture, pour le coup autographiée. Pigeon voyageur accepté.
Chroniques d’architecture 8 allée Maillasson 92100 Boulogne-Billancourt