Les architectes Paul Gresham et Michael Neri de l’agence G+ ont livré en septembre 2021 à Viessoix (Calvados), un groupe scolaire maternelle et élémentaire qui s’adapte au contexte local. Les 2 370 m² comptent également une bibliothèque et un restaurant scolaire, organisés autour d’une promenade piétonne paysagère. Communiqué.
La recherche de la juste échelle est apparue comme l’enjeu principale de la réussite du projet : celle adaptée au contexte, au territoire environnent mais également celle adapté à l’enfant. Dès lors, l’équipe s’est astreinte à une forme d’économie de moyens, de frugalité pour produire une architecture essentielle et sans artifices superflus. Cette exigence a structuré le travail et motivé les choix de façon transversale, tout au long du projet, dès les premières intuitions et jusqu’à la mise au point des détails d’exécution.
Le groupe scolaire est situé dans le petit village de Viessoix, dans les collines de la région de Normandie, dans l’Ouest de la France. Le nouveau projet remplace et regroupe, en une seule entité des écoles obsolètes situées dans des villages adjacents.
Une maison existante en pierre, datant du XIXe siècle, est en partie restaurée afin de pouvoir devenir une petite bibliothèque scolaire. Ce premier élément programmatique a façonné les formes modestes et la matérialité des nouvelles écoles maternelle et élémentaire. G+ a conçu l’ensemble comme une « famille » de volumes complémentaires.
Le bâtiment de la bibliothèque est recouvert d’une toiture en zinc à joint debout, et ses murs en granit existants sont restaurés. Les façades des deux nouveaux volumes scolaires sont couvertes d’un claustra en bois massif. Du zinc à joint debout enveloppe les toitures et les murs pignons. Pour la construction neuve, il s’agit d’un système de construction mixte – béton, maçonnerie, et poutres en bois lamellé-collé.
Ces trois bâtiments s’implantent le long d’une « rue » piétonne plantée, qui traverse la parcelle étroite et allongée du nord au sud, reliant la mairie à une extrémité du site à la rampe d’entrée de l’école à l’autre extrémité. Cette « colonne vertébrale » verte est plantée d’arbres caducs à fleurs, d’arbustes, de fleurs sauvages et de gazon, qui – à terme – relieront et unifieront les volumes bâtis et les espaces ouverts extérieurs.
Le jardin d’enfants est un volume de plain-pied contenant quatre salles de classe (pour les enfants âgés de 3 à 6 ans). Chaque classe a une grande fenêtre flanquant la « colonne vertébrale » verte à l’est. Un large couloir central intérieur est éclairé par des sources de lumière naturelle zénithales. Il relie les salles de classe à une aire de jeu intérieur, un hall et une salle de sieste, ainsi qu’à un grand espace de jeu extérieur. Ce dernier est protégé avec une vue sur les collines du paysage rural adjacent à l’ouest.
L’école élémentaire, « l’aînée » de la famille, est une structure à deux étages. Au niveau supérieur se trouvent sept salles de classe (pour les enfants jusqu’à 12 ans). Dessous se situent une cuisine, une grande cafétéria de 120 places et des bureaux administratifs. Comme dans le jardin d’enfants, les espaces intérieurs sont habillés en plaques de plâtre acoustique perforées à haute absorption et en plafonds à dalles, avec des sols en linoléum acoustique et en moquette à haute densité. Une aire de jeu couverte sur toute la longueur de la façade sud au niveau du sol jouxte une grande aire de jeu extérieure fermée.
La contrainte d’un budget extrêmement limité de 1 600€/m² a orienté G+ vers la simplification des volumes, des systèmes de construction hybrides (maçonnerie béton, ossature bois) et le choix de finitions extérieures et intérieures humbles et faciles à entretenir.
En ce qui concerne les questions écologiques, le maître d’ouvrage, en collaboration avec l’équipe de conception, a établi des objectifs de référence, notamment BBC sans certification. Dans le but de maximiser la réutilisation du « déjà là », le mobilier des classes des écoles existantes destinées à être fermées a été réutilisé.
Parmi les autres objectifs figuraient la réutilisation des déblais, l’utilisation d’éco-matériaux, l’optimisation des coûts d’exploitation et un chantier « vertueux ».