A Téhéran (Iran), dans une ville encore en reconstruction, le Studio Pousti (Maryam Pousti) fondé en 2013 a livré en 2021 VOID+. L’opération de logements s’efforce d’offrir une alternative aux modèles conventionnels d’habitation et de vie urbaine dense lesquels se traduisent par des enveloppes fermées et sans dialogue avec leur contexte. Communiqué.
Grâce à une reconstruction drastique sur quatre décennies, la ville de Téhéran est passée de celle des jardins infinis avec des habitations unifamiliales à une cité d’immeubles infinis. Dans un processus de construction purement économique, les relations entre les bâtiments et leur tissu urbain ont été perdues.
Alors que les souvenirs du lieu s’effacent, une métropole sans histoires à raconter prend forme. C’est le paysage urbain actuel de Téhéran. VOID+ est un programme résidentiel développé par l’architecte Maryam Pousti.
Situé sur un site extrêmement étroit, VOID+ se compose de dix unités sur cinq étages. La caractéristique frappante du projet est un vide intime creusé stratégiquement dans la façade nord dans le but d’engager le bâtiment avec sa périphérie. La masse du vide crée un flux vertical entre la ligne d’horizon du bâtiment et ses pieds.
L’entrée principale est définie par le moment particulier où la verticalité du vide se transforme en une plaine horizontale étirée sur 20 mètres le long du bâtiment. Cette plate-forme horizontale relie le niveau de la rue au jardin arrière. L’objectif est de redéfinir le territoire du bâtiment et d’assimiler une maison unifamiliale qui s’étend dans son environnement sans l’interférence de frontières rigides.
Les aménagements intérieurs du bâtiment révèlent un lien structurel et volumétrique profond avec la façade ; un vocabulaire utilisé tout au long du projet. Les volumes juxtaposés du vide offrent un caractère ludique à travers des perspectives et des vues changeantes, permettant aux limites intérieures et extérieures d’être expérimentées simultanément.
Le cache-cache entre l’intérieur et l’extérieur s’opère par le jeu du plein et du vide, défiant les notions d’exposition et d’intimité. Il y a deux unités à chaque étage ; rendant le bruit et l’intimité comme forces motrices dans le positionnement d’une cage d’escalier rectangulaire, qui agit comme un tampon pour empêcher le son et le contact visuel direct entre les unités. Chaque unité s’articule autour d’un balcon intime, perçu comme un jardin intérieur.
Il existe un arrangement pour les matériaux et une hiérarchie des finitions et des textures, qui célèbre la valeur de travailler avec des artisans. Cela est évident dans le motif de ciment horizontal peigné de la façade qui agit également comme conducteur d’eau de pluie, gardant la peau du bâtiment propre. Les poignées de porte, les garde-corps, les luminaires et les armoires ont été habilement intégrés dans les détails architecturaux du bâtiment. La collaboration avec des créateurs d’horizons différents dans ce projet rappelle que les bâtiments sont le produit d’un engagement et d’un temps intenses.