L’horizon, la fuite, les lignes de fuite, la poésie… Et ces monstres marins parmi les oiseaux ivres… Guillaume Satre, confiné sans doute et malheureux, mets en images pour nous tous une forme d’instinct de résistance. Chronique-Photos.
Le soleil vient juste de se lever sur les murs secs, les rues vides, les campagnes désertes, les ports en panne…
Soleil venu d’ailleurs, pour nous pousser ailleurs, pour nous pousser à larguer les amarres vers un autre ailleurs, le long d’un fleuve, ou dans un voyage au long cours… Long ou court… et nous poursuivre dans le courant des lignes de fuite…
Fuir, là-bas fuir…, cesser de piétiner, de piaffer, de se réunir absents de tout, nos têtes là-bas et toujours ici…
Non pas fuir, juste partir… Rejoindre Pénélope dans une nouvelle Ithaque…
Juste virer de bord enfin sur un trois-mâts, bâtiment de rêve qui lève l’ancre pour de frais horizons…
Ou juste retrouver les bâtiments sans voiles, gris mais de nouveau vivants…
Animer les grands yeux jusque-là impavides des milliards d’objets étonnés de notre immobilisme infecté et viral… Et les yeux des milliards de masques qui se fixaient l’un l’autre feront de leurs cils un souffle de forêt sur la Terre à nouveau alerte.
Et les yeux des milliards de pixels qui plongeaient dans les nôtres gonfleront de nouveau les voiles sur la mer à nouveau ouverte.
Virer de bord, oublier les virus désormais squelettiques et rejoindre les monstres marins.
Guillaume Satre
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