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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Gemaile Rechak > L’architecte est-il encore le bouffon social de Claude Parent ?

L’architecte est-il encore le bouffon social de Claude Parent ?

10 novembre 2020

HBM Bouffon

Quel architecte ne s’est jamais retrouvé, le visage bouffi de colère, face à un maître d’ouvrage, une entreprise, un voyer, un responsable de projet, un assistant, un… un… un…qui, fort de son incompétence, suppute le cadre de ses responsabilités et de ses prérogatives ? Trêve de bouffonneries, l’architecture est « d’intérêt public » !

Dans l’architecte bouffon social*, Claude Parent écrit que « chaque époque à ses boucs émissaires, chaque société pratique la chasse aux sorcières, oublie ses tares et ses péchés en brûlant le porteur de la honte collective. Au temps du pouvoir absolu, le bouffon seul pouvait permettre au roi de supporter sa propre toute-puissance. A la fois voulu et refusé, le bouffon tentait de rester le plus longtemps possible en cet équilibre instable.
En notre temps de pouvoir distendu où les puissances s’annulent et se contredisent, la société a trouvé son modèle de bouffon : l’Architecte
Comme le bouffon l’architecte est instable
Comme lui, il est le produit improbable d’un ensemble de circonstances miraculeuses.
Comme lui, il s’efforce à la vérité.
Comme lui, il est en danger, car il est seul, en position de responsabilité écrasante, désigné à la vindicte populaire, comme à la vengeance ou à la lassitude du pouvoir.
Comme lui, il est sans puissance réelle, mais il peut se permettre d’insulter et de critiquer ses maîtres. Tout est dans la manière de faire ».

L’intérêt public de l’architecture était inscrit dans la loi depuis 1977. En 1985, la loi relative à la maîtrise d’œuvre privée, dite « MOP », allait permettre la mise en place d’un cadre professionnel et relationnel rigoureux entre architectes et maîtrises d’ouvrage publique. Claude Parent a écrit ce texte en 1982 et y déverse sa haine, « une haine telle que la souffrance peut la justifier » disait-il dans sa préface.

Pourquoi tant de haine et une telle souffrance pour un homme de l’art tel que lui ? Retour sur une gabegie institutionnelle de la pratique du métier d’architecte.

La loi du 31 décembre 1940 institue l’Ordre des architectes et réglemente le titre et la profession d’architecte. L’article 2.-§ 1er. 3. du titre 1er– règles générales de la profession – réservait l’inscription au tableau de l’Ordre pour les architectes diplômés par le gouvernement (DPLG). Exception faite, et à titre exceptionnel indique la loi, « pourront être dispensés de la production du diplôme par décision du ministre de l’éducation nationale, après avis d’une commission dont la composition sera fixée par décret en Conseil d’Etat, les constructeurs qui auront exécuté d’importantes œuvres d’architecture ».

Qu’est-ce qu’une importante œuvre d’architecture avant 1940 ?

Si Auguste Perret, architecte que l’on ne présente plus, quitte l’école des Beaux-arts avant même d’obtenir son diplôme d’architecte pour rejoindre l’entreprise familiale en 1905, c’est pour devenir avec ses frères Gustave et Claude les premiers entrepreneurs à utiliser le béton armé. Il signe sa première grande réalisation – le Théâtre des Champs-Elysées – à Paris en 1913.

Mais, n’est pas Auguste Perret qui veut ! Sinon, qui pouvait s’inscrire dans une œuvre architecturale importante avant 1940 ? Les constructeurs de logements sociaux !

Dès le Second Empire, et surtout sous la IIIe République (1870 à 1940), se mettent en place des institutions privées de différentes natures destinées à combler le désaveu de l’Etat sur la production de logements sociaux. Au XXIe siècle l’histoire récidive !

Avant la première Guerre mondiale, et ce malgré la création de la loi du 23 décembre 1912 autorisant les communes et les départements à construire des HBM (habitat bon marché) par le biais d’offices publics aidés par l’État, ce dernier refuse de prendre en charge le logement social. La loi Loucheur du 3 juillet 1928, vient renforcer ce dispositif mais ne permettra pas de palier à la carence de logement social jusqu’aux années 60.

Si l’Etat ne construit pas, il met en place des lois, notamment la loi Siegfried** en 1894, qui donne naissance à un Conseil Supérieur des HBM auprès du ministre du Commerce – le logement a toujours été un business – et définit les modalités de prêts financiers et des aides de l’Etat aux organismes de construction privés. Les fondations philanthropiques ont vu le jour, autrement dit, les fondations de Bienveillance et de Bienfaisance « phynanciaire », tel que la fondation Rothschild et la fondation Lebaudy entre autres.

Si la création de l’Ordre des architectes est une avancée dans une mesure toute relative de la protection du titre d’architecte, cela n’a jamais était le cas de sa pratique professionnelle. Même la loi d’urbanisme du 15 juin 1943 généralisant le permis de construire n’imposait pas de faire appel à un architecte.

Vichy a donné satisfaction aux architectes en créant l’Ordre, lesquels se sentaient aidés dans leur mission par un Etat autoritaire ayant pris en main l’édification des logis et des villes. Les architectes en tant que groupe professionnel ont adhéré avec enthousiasme aux nouvelles structures administratives mis en place entre 1941 et 1943. Du fait du statut mixte de la profession, les architectes pouvaient exercer en libéral et être assimilés à des fonctionnaires par le biais des agréments délivrés par l’Etat. L’architecte pouvait être à la fois juge et partie – quelle aubaine ! Claude Parent en parle longuement dans « Lettre d’exil »***.

Dès 1940, l’Etat se fait plus volontaire et plus interventionniste. Il justifie ses actions par l’observation des carences et des échecs successifs de l’architecture et de l’urbanisme. Surprenant pour un Etat qui n’a cessé de privilégier les constructeurs privés ! Cette préoccupation soudaine va justifier la mise en place d’un cadre qui pèsera lourd sur la production architecturale des quarante prochaines années.

En réalité, dès qu’abondent les lois au profit de la construction, les constructeurs s’en frottent les mains et les architectes sont aux oubliés absents, la gangrène installée ad vitam aeternam. Que reste-t-il au professionnel de l’architecture ? Le savoir, la compétence, la technicité etc. et le chantier. Ah le chantier !

Après-guerre, sur le chantier, l’architecte se confronte à son dernier émule, l’entrepreneur en maçonnerie, lequel chasse sur les mêmes terres, puisque jusqu’aux interventions étatiques de Vichy et même en partie jusqu’à la loi du 3 janvier 1977, le commanditaire de travaux immobiliers « le promoteur » n’a pas besoin de faire appel à un architecte. 

Par ailleurs, l’appui systématique de l’État à la “filière béton” durant la Reconstruction a favorisé le regroupement des entreprises et l’émergence de « barons » des travaux publics : Bouygues, Eiffage, etc. La montée en puissance de l’économie de marché a fait le reste. Quarante ans plus tard, a émergé « la conception-réalisation », laquelle au fond n’a jamais vraiment quitté le paysage politique à travers la commande publique.

Les architectes évincés de l’acte de bâtir et devenus les boucs émissaires et la variable d’ajustement d’une machine étatique à corruption variable, Claude Parent, ne pouvait être qu’en souffrance.

On comprend mieux pourquoi, la gestation de la loi sur l’architecture fut longue et laborieuse. Les intérêts des corps et des forces économiques n’ont eu de cesse de faire avorter les initiatives du ministère de la Culture. Plus précisément, le ministère de l’Equipement mènera une guerre incessante pour saboter les projets de loi successifs, dans une alliance, quelque peu contre-nature, d’une revendication impérialiste du corps des Ponts et Chaussées et des intérêts des promoteurs, des entreprises et des bureaux d’études ne voulant pas brider le libre jeu du marché.

Quarante-trois ans après la loi sur l’architecture, les architectes sont consultés pour tout, ils sont responsables de tout. Au moins, s’ils ne sont décisionnaires de rien, ils ont leurs mots à dire, la liberté d’expression sans doute.

Gemaile Rechak
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Chroniques de Gemaile Rechak

* L’architecte, bouffon social – Claude Parent –Edition Casterman 1982 – Collection Synthèses Contemporaines.
** Jules Siegfried – cotonnier français de Mulhouse à la Nouvelle Orléans en passant par Bombay et Ministre du commerce, de l’industrie et des colonies de décembre 1892 à mars 1893.
*** Lettre d’exil,
In, L’architecte Bouffon Social – Claude Parent – Edition Casterman 1982 – Collection  Synthèses Contemporaines.

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Par Gemaile Rechak Rubrique(s) : Chroniques de Gemaile Rechak

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