Il y a un an j’écrivais une chronique faisant le bilan de l’année passée et présentant nos souhaits pour l’année 2023 à venir. Qu’en est-il douze mois plus tard à l’aube de cette année 2024 ? Sommes-nous toujours, mon associée et moi, bercées par les mêmes envies ? Quels ont été les accomplissements et les ratés ? C’est de nouveau la rentrée : Journal d’une jeune architecte !
C’est la rentrée et nous faisons ce qui ne se fait qu’en cette période : des bilans, des bilans, des bilans ! Réouvrir ses business-modèles, attendre avec anxiété ou hâte le bilan comptable… Heureusement quelques dîners d’agences ou avec des partenaires réchauffent en cette période glaciale.
Ce que je vous propose donc aujourd’hui est évidemment un bilan, une liste non exhaustive des idées retenues de cette année. Quelques points qui viennent s’ajouter à ceux de 2023, étonnamment toujours autant d’actualités et à lire ici.
Et nous finirons à nouveau, en guise d’étrennes, sur un petit florilège de quelques souvenirs de 2023.
Aller de l’avant, ça paye
Plusieurs fois cette année, nous avons été confrontées à des « sauts » qui nous faisaient douter (changement de locaux, salariés, déplacements onéreux). La conclusion est simple : nous n’avons jamais regretté une seule de ces avancées, peut-être avons-nous eu de la chance, c’est vrai, mais je pense plutôt que tout pas vers l’avant (et je ne vous parle pas du calendrier) en tant que jeune architecte vaut le coup, cela nous pousse et nous accorde l’inertie positive nécessaire à notre évolution.
Bâtir avec une ressource humaine à son image
Engager des collaborateurs est une sacrée responsabilité, ce n’est simple pour personne, pire encore pour de jeunes architectes… Parfois, on ne sait plus si l’on cherche quelqu’un qui nous ressemble, qui nous complète, qui nous oppose. Mais, de se rendre à l’évidence : choisir des architectes avec qui l’on veut/peut travailler, du stagiaire au salarié, prend du temps et il ne faut surtout pas se précipiter ! Alors, nous allons poursuivre la construction de notre univers mais sans précipitation cette année.
Ne pas oublier de se fêter
Oui, je sais que nous sortons tous d’une période chargée en festivités ! Cependant n’oubliez pas cette année de vous organiser une, deux, dix fiestas où vous entourer de vos proches ou lointains collaborateurs ! Elles permettent de se détendre, de nouer des liens et elles apportent aussi des opportunités de travail si les engagements sont sincères.
Empathie pour L’Épiphanie
Une équipe au travail, ce sont avant tout des humains qui ont une vie au-delà du bureau, pour certain bien dissociée, pour d’autres moins. Dans les deux cas, le temps ne manquera pas de chambouler ponctuellement leur organisation. Si parfois la productivité est moindre ou qu’un membre de l’équipe a besoin de temps, même si l’on ne comprend pas tout, il faut absolument demeurer bienveillant pour créer un environnement durable et sain pour ces deux vies parallèles.
On communie-que
Années après années il n’est pas simple de communiquer de façon fluide et continue. Communiquer est nécessaire, c’est même devenu incontournable, il ne faut pourtant pas se laisser absorber. Alors cette année, nous nous souhaitons de communiquer un peu plus mais, surtout, mieux.
Penser, théoriser, philosopher, expérimenter
Oui, oui, oui, tous ces verbes, nous en avons besoin année après année. Pour que l’architecture demeure un plaisir fertile, nous multiplions les expériences et stimulons nos intellects : nous enseignons, lisons, questionnons, dessinons, écrivons, réinventons !
Avoir de l’ambition
Cela semble un peu risqué énoncé ainsi mais ce ne l’est pas ! Il faut oser voir grand, désirer réussir et d’être reconnu pour son travail, ce d’autant plus si celui-là est fait humblement.
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Pour finir, le micro florilège 2023 – Quelques histoires/titres de cette année qui nous ont fait rire… ou pleurer ! Souvent même pleurer d’abord et rire ensuite.
Archéo-logis – Nous avions imaginé que des architectes accompagnant les pelleteuses d’excavation devaient parfois découvrir de riches trésors enfouis puis oubliés. Cette année nous avons bien eu une grande découverte mais il s’agissait d’une décharge d’ordures cachée sous à peine deux mètres de terre ! Trésor-dure !
La goutte d’eau – A ce client auquel un chargé de mission de service instructeur avait annoncé qu’au lieu de la surélévation prévue (en zone PPRI) il devait entièrement raser son habitation pour la reconstruire au-dessus de la cote PHEC… À 3,16 mètres du sol ! Ce maître d‘ouvrage au calme sans limite nous a missionnées et non seulement rien n’a été démoli mais tout s’est arrangé sans faire de vague. Ce client nous a délicatement remerciées.
Cas-expert – A ce couple adorable avec qui nous travaillons depuis plus de deux ans mais qui disparaît systématiquement tous les trois mois pour des durées très variables allant de deux semaines à quatre mois avant de toujours s’en excuser à leur retour. Nous avons appris à aimer et à nous adapter à ces petits fantômes.
Une équipe soudée-ontologie – A tous les membres de l’agence qui ont sorti ensemble presque par la peau des fesses un gardien d’immeuble venue réparer une fuite mais « qui ne parlait pas aux femmes ». Bah si et on ne parle pas seulement à qui on veut…
Merci à eux… Merci à vous
J’ai hâte de poursuivre avec vous en 2024 l’exploration des questionnements, doutes et avancées par lesquels nous passons chez Constellations ! Belle année à tous.
Estelle Poisson
Architecte – Constellations Studio
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