Avec Kitsune, de Stéphane Presle & Thibault Chimier, un architecte perd ses certitudes ; avec Le charpentier et l’architecte, des architectes expriment leurs inquiétudes ; dans les jardins de Katsura, un autre architecte s’en remet à la rêverie. Bienvenue au Pays du Soleil Levant.
Kitsune, par Stéphane Presle & Thibault Chimier
Quand un architecte de génie perd ses certitudes… Il en résulte un périple captivant au Pays du Soleil Levant.
L’histoire
Franck est considéré comme l’un des plus grands architectes de son temps. Rongé par la culpabilité suite à un terrible accident sur l’un de ses chantiers, il rêve de tout plaquer.
Devant l’insistance de ses partenaires et commanditaires, il se rend tout de même au Japon pour participer à un important concours, dont il se sait déjà le vainqueur programmé…
Franck ne croit plus en ce projet pour lequel on l’a fait venir, ni à rien de ce qu’il a fait jusqu’ici. Dans un Japon qu’il découvre pas à pas, Franck suit une sorte de voyage initiatique. Mais nul ne se dérobe impunément à la gloire promise…
Le graphisme élégant et froid de Thibault Chimier renvoie au monde tel que le perçoit Franck : une vision composée d’aplats, de masses et de lignes. Kitsune ou une allégorie de la liberté et de la responsabilité du créateur.
A propos des auteurs :
Stéphane Presle – Né à la Réunion, Stéphane Preslé fait un bref passage aux Beaux-Arts de Saint-Etienne avant d’être engagé dans un studio de com sur Annecy. Il vit aujourd’hui à Lyon.
Thibault Chimier – Diplômé de l’école d’animation la Poudrière, Thibault Chimier se considère principalement comme auteur réalisateur de dessins animés. Avec Kitsune, il fait sa première incursion réussie dans le monde de la BD.
Editeur : La Boîte à Bulles ; Kitsune, par Stéphane Presle & Thibault Chimier ; 127 pages ; Format : 21 x 30 cm ; Prix : 22€
Le charpentier et l’architecte, de Benoît Jacquet, Teruaki Matsuzaki, Manuel Tardits
Aujourd’hui, à l’évocation de l’architecture japonaise, les images d’un temple ou d’une pagode viennent assez naturellement à l’esprit. Certains auront également en tête des œuvres plus contemporaines : les voiles de béton brut de décoffrage, massifs et modulaires à la manière d’Ando Tadao, les architectures plus légères d’Ito Toyo, Sejima Kazuyo ou les façades ouvragées de Kengo Kuma, pour ne citer qu’eux.
Un fossé générationnel, voire historique, assez surprenant, semble s’être creusé entre les images d’une architecture traditionnelle très emblématique où le bois est le matériau de prédilection, et celles plus actuelles de projets innovants où son usage se réduit.
Au Japon, bien que le charpentier en ait longtemps été le maître d’œuvre principal, la culture architecturale contemporaine semble avoir oublié ce savoir constructif accumulé durant des siècles. Une telle constatation s’applique d’ailleurs à nombre d’autres domaines de l’art comme la musique – les enfants japonais apprennent plus volontiers le piano ou le violon que le shamisen ou le koto – la peinture et la sculpture, enseignées selon les canons occidentaux depuis la réforme de Meiji à la fin du XIXe siècle.
Le déclin de l’artisanat, l’industrialisation, la modernisation des savoirs et des techniques, sont des phénomènes aujourd’hui observables à une échelle globale, mais dans le cas du Japon en particulier, le contraste est saisissant, même inquiétant, entre ce qui reste d’un patrimoine ancien et ce qui se construit en majorité dans les villes japonaises.
Editeur : Presses polytechniques et universitaires romandes (PPUR) ; Le charpentier et l’architecte, de Benoît Jacquet, Teruaki Matsuzaki, Manuel Tardits ; Broché ; Format : 24,3 x 17,5 cm; Prix : 42€
Katsura et ses jardins – Un mythe de l’Architecture japonaise, par Philippe Bonnin
Il y a, de par le monde, des lieux qui incitent au rêve, qui répondent à notre intuition du beau, et qui nous échappent comme autant d’énigmes. Le Taj Mahal en Inde, par exemple, ou Casa Malaparte en Italie, ou la Grande muraille de Chine. Au Japon, c’est la villa Katsura – lieu idéal, dit-on, d’où l’on peut contempler la lune.
Au milieu de son jardin et des quatre pavillons de thé qui bordent l’étang central, édifée au début du XVIIe siècle par le prince Toshihito, puis son fils Toshitada, sur le bord de la rivière éponyme qui baigne Kyoto, la villa demeure l’image idéale du raffinement, toute de retenue et de sobre distinction aristocratique face à l’architecture surchargée des shōguns Tokugawa qui prenaient alors le pouvoir pour trois siècles de féodalité totalitaire.
Mais la réinterprétation de cette architecture si particulière par les architectes du mouvement moderne, au début du XXe siècle, a engendré nombre de quiproquos.
Il fallait aujourd’hui tout le talent et la sensibilité de Philippe Bonnin pour partager cette esthétique originale et éclairer l’énigme, dans un ouvrage magistral, fruit de plus de cinq années de travail et sans équivalent sur le joyau exceptionnel et mystérieux qu’est Katsura.
«Le plus ancien jardin-promenade du Japon qui subsiste de nos jours est celui de Katsura. Ici comme ailleurs, les jardins-promenade étaient dessinés pour être parcourus et admirés selon un sens particulier, et cet ordre a quelque chose en commun avec l’ordre d’une séquence musicale, comme le fait une suite ‘à la française’ dans l’Europe du même siècle».
A propos de l’auteur – Philippe Bonnin est architecte, anthropologue, directeur de recherche au CNRS, fondateur du Réseau thématique international JAPARCHI du ministère de la culture. Auteur de nombreux ouvrages et articles sur l’architecture, l’habitat rural et urbain, en France et au Japon, il a dirigé la publication de Vocabulaire de la spatialité japonaise (Editions du CNRS), qui a reçu le grand prix de l’Académie d’architecture.
Editeur : ARLEA ; Katsura et ses jardins – Un mythe de l’Architecture japonaise, par Philippe Bonnin ; 352 pages ; nombreuses photos et illustrations ; Format : 12,5 x 20,5 cm ; Prix : 25€