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Accueil > Chroniques > A force de maux, les architectes en perdent les mots

A force de maux, les architectes en perdent les mots

29 octobre 2019

mots

Les maîtres d’ouvrage, les jurys de tous bords, les journalistes le constatent aisément. Qu’importent les projets et surtout à qui ils s’adressent, les textes d’architectes souffrent d’une uniformisation chronique, un vocabulaire lisse et poli se plaisant à camoufler les caractéristiques d’une opération. Sans les images, les mots, pris seuls en leur âme et conscience, bien souvent ne disent rien ou baragouinent.

Le trait et le dessin sont historiquement les meilleurs outils de l’architecte pour exprimer ses idées et décrire un projet. Il est déjà paradoxal de vouloir à tout prix décrire avec des mots des projets d’architecture, surtout lorsqu’ils sont encore dans la phase de gestation du concours. Pourtant, entre notices architecturales, textes de présentation, notes d’intentions et autres dossiers de presse, l’écrit tient une place de choix dans la vie de l’architecte.

Quelles que soient les raisons qui poussent l’architecte s’estimer poète, il ne dispose généralement que d’un texte dont la prose sera lue par des personnes très différentes. C’est bien là le problème. Selon les enjeux que porte un texte, il ne devrait pas être le même, ou dire les mêmes choses, de la même façon, sans modulation ni subtilité selon qu’il s’adresse à tel ou tel. L’aménageur, le promoteur, le journaliste ou encore le maire ne sont pas sensibles aux mêmes éléments de langage et ont des besoins différents selon les situations, du détail technique à la description factuelle.

Pourtant des pavés entiers, copiés-collés sans plus de ménagement des notices concours, se retrouvent ainsi assemblés sans queue ni tête sur les pages internet des agences ou dans les communiqués de presse diffusés par les agences ou leurs attaché(e)s de presse.

Qui plus est, un autre constat s’impose : le vocabulaire de l’architecte est bien souvent identique d’une agence à l’autre. Quand chacune se targue d’une production unique, cela ne manque pas de sel. L’uniformisation du langage et des textes ne révèle-t-elle pas l’uniformisation des concepts et des projets ?

Cela dit, le lissage de la grammaire architecturale est représentatif d’autres maux, à la fois programmatiques et fonctionnels car en rapport avec son métier, qui affectent la communication de l’architecte.

Les notices architecturales, et en premier lieu les notes de concours, doivent ainsi répondre aux volontés et aux envies des maîtres d’ouvrage, publics ou privés. Les fiches de lots et de programmes orientent les réponses, provoquent des projets attendus, sans marge de proposition pour les concepteurs. Une idée que l’architecte sait meilleure pour le projet mais qu’il sait ne pas être recevable dans l’esprit du décideur ne sera alors pas proposée. Les projets, il faut bien les gagner ! Sous cet angle, il est évident que les notices en concurrence risquent de présenter le même champ lexical.

En revanche, et en toute hypothèse, un architecte se doit-il de répondre aux désidératas d’une puissance décisionnaire, qu’elle soit conduite par une volonté publique, politique ou financière ? Ou au contraire, doit-il privilégier des réponses engagées, ambitieuses ou prospectives, au risque de bousculer les prérequis, et de peut-être remporter la partie ?

En tous cas, c’est ce que les mots révèlent ici, est que pour vendre un peu de son architecture, l’architecte doit utiliser les mots attendus, coller a posteriori un discours politiquement correct et policé. Quand bien même une démolition-reconstruction serait là plus efficiente qu’une extrême restructuration lourde, quand bien même la végétalisation d’une toiture ne serait ici qu’une aberration, quand bien même, compte tenu du contexte et de la région, il y aurait mieux à proposer qu’un bâtiment en bois ?

Finalement, les mots des notes architecturales révèlent le téléguidage que subissent les architectes, au mépris de leur savoir-faire et de leur identité. L’architecture n’étant pas un produit de consommation courante, normé et unifié comme des pots de yaourts, paraphraser le maître d’ouvrage permet de combler une partie de la différence.

Chacun sait à quel point il est difficile de parler simplement de soi, de son travail, de ses aspirations, de sa philosophie. C’est pourquoi, dans d’autres univers, il existe des biographes ou des communicants

Qui n’est jamais tombé fortuitement sur une présentation d’agence un peu pompeuse, aux expressions galvaudées et au discours finalement vide de sens et contre-productif ? Il s’agit pourtant d’agences qui ont des choses à dire, des discours à porter, des sensibilités à mettre au cœur des débats. De cela, personne ne doute.

Des agences font le pari d’appeler à la rescousse un tiers, auteur, maître d’ouvrage, ami… pour réaliser cet exercice complexe et périlleux. Ecrire est un exercice à part, un autre corps de métier que les architectes ont tendance à sous-estimer. S’improviser auteur de sa propre histoire est plutôt casse-gueule pour l’architecte, personnage de traits, de lignes et d’espaces, moins de lettres.

Ceux qui font le choix de cette distanciation s’offrent ainsi un luxe salutaire dans une culture dans laquelle l’égo de l’architecte règne sans partage. Ils se donnent le temps de la temporisation pour rassembler les concepts, organiser les idées et dessiner un discours lisible, construit et unique, fruit de la pensée de l’agence et non amalgame indigeste d’un verbiage à la mode dont personne n’est dupe.

S’il est toujours difficile d’expliquer son propre travail, quel que soit son métier, l’architecte, surtout lorsqu’il donne son nom à l’agence, engage bien plus qu’un simple concept. Il y a un enjeu égotique important, les frontières entre le personnage, son entreprise, sa production sont poreuses. La question des textes des agences floutent aussi le sujet. De quoi est-il ici question ? Du personnage ? De la production de son agence ? D’un projet en particulier ?

La difficulté à délimiter les contours du sujet se retrouve aussi dans l’incapacité des architectes à différencier les cibles auxquelles ils s’adressent et donc à déterminer le discours réel à leur tenir.

Les journalistes sont ainsi bien conscients de recevoir des dossiers de presse dont les textes sont tout droit issus de notices de concours, elles-mêmes conçues à base de phrases types. C’est dommage parce que, précisément, initialement, ces notices ne s’adressent pas aux journalistes. Il s’agit d’outils techniques, de travail et non d’outils de communication. Dès lors, il n’est pas rare de passer quelques paragraphes avant de trouver une indication sur le lieu, s’il n’est pas à la fin, dans la fiche technique, comme si finalement, le lieu du projet n’était qu’un détail, au même titre que le nom du fabricant de menuiseries métalliques. Quand le contexte est si important, le constat ne manque de piquant.

La publicité pour le pot de yaourt ne reprend que peu de choses du dossier technique qui a servi à son élaboration. Au demeurant, ce qui différencie parfois deux dossiers de presse, ce sont les images. Deux solutions pour y remédier : changer le texte, ou le supprimer si l’architecture parle d’elle-même.

En effet, si écrire ne s’improvise pas, communiquer non plus. Les architectes ont mis beaucoup de temps à prendre la mesure de la communication. Les attaché(e)s de presse sont d’ailleurs relativement peu nombreux, preuve que la diffusion de l’information reste bien souvent chasse gardée des patrons. Comme s’ils n’avaient finalement pas besoin de conseils pour asseoir une stratégie de construction de l’image publique de l’agence et de diffusion de sa production.

En conclusion, l’uniformisation des mots ne fait que refléter une incompréhension de la compétence et de l’outil principal de la communication, à savoir le langage. A l’heure de la communication rapide et spontanée des réseaux sociaux, la communication des architectes a l’inertie du béton.

Alice Delaleu

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Par Alice Delaleu Rubrique(s) : Chroniques, L'époque, Le dessous des mots

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