
À Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), pour le Hertford British Charitable Fund (HBCF) maître d’ouvrage, Maud Caubet a livré en 2025 la réhabilitation du Château de l’Hertford British Hospital. Coût des travaux : n.c. Surface : 1 900 m². Communiqué.
Le Château de l’Hertford British Hospital s’apprête à entamer un nouveau chapitre. Construit entre 1877 et 1879 par l’architecte Paul Ernest Sanson, ce bâtiment néogothique d’inspiration anglaise a longtemps accueilli des patients britanniques, notamment au sein de sa maternité, restée en activité jusqu’à la fin du XXe siècle.
L’agence Maud Caubet Architectes a piloté sa réhabilitation complète pour le compte de la Hertford British Charitable Fund (HBCF), avec l’ambition de restaurer l’identité du lieu tout en l’inscrivant dans les usages contemporains. Le Château accueillera des espaces de formation, de coworking et de restauration, dans un cadre confortable, accessible et ouvert sur la ville.

Un patrimoine hospitalier réinventé
Fondé sur un important travail de recherche historique, le projet repose sur une lecture sensible de l’édifice et de ses transformations successives. Plans d’époque, photographies, archives et relevés ont permis d’en reconstituer la morphologie initiale. Loin d’une reconstruction à l’identique, Maud Caubet propose une relecture mesurée, valorisant les éléments d’origine tout en répondant aux exigences fonctionnelles d’aujourd’hui.
Les façades en pierre et en brique sont conservées et restaurées ponctuellement, dans le respect des matériaux d’origine. Les menuiseries modernes en PVC sont remplacées par des éléments performants, fidèles à l’esthétique du site : bois clair pour les fenêtres rectangulaires, acier noir pour les baies en arcs brisés ou polylobées, selon les profils historiques restitués. La porte d’entrée principale retrouve son dessin de 1879.
À l’intérieur, les espaces sont entièrement repensés. De nouveaux escaliers encloisonnés, un ascenseur remis aux normes, des sorties de secours discrètement intégrées, ainsi que des rampes et élévateurs PMR assurent une accessibilité universelle, sans altérer l’équilibre des volumes patrimoniaux.
L’architecture intérieure – voûtes, ogives, modénatures – est révélée par un travail de couture précis. Les volumes sont sublimés, notamment grâce à la récupération des combles jusqu’ici inoccupés, afin d’offrir aux futurs usagers un environnement de travail aussi singulier que stimulant.
L’intervention se veut contextuelle, sobre et engagée. L’isolation thermique est réalisée par l’intérieur, les structures sont renforcées de manière ciblée, et les matériaux proviennent de filières géo- et biosourcées. Le projet vise des performances énergétiques élevées, tout en préservant la valeur et la lisibilité du bâti.


Un cadre vivant et apaisé
À l’extérieur, le jardin historique du Château, autrefois conçu « à l’anglaise », est réinterprété par la paysagiste Lynda Harris. Les arbres remarquables sont conservés, de nouveaux massifs florifères introduits, et la palette végétale, largement indigène, est choisie pour sa résistance à la sécheresse. Les cheminements élargis, en matériaux perméables, redonnent lisibilité et fluidité au site. À l’arrière, les zones autrefois techniques sont entièrement végétalisées, transformant l’ensemble en un cadre apaisé et vivant.

Un projet à l’échelle du site
Ce geste architectural s’inscrit dans une vision urbaine globale. L’ensemble de la parcelle de la Hertford British Charitable Fund, bordée par les rues de Villiers, Barbès, Chaptal et Voltaire, fait l’objet d’un projet cohérent. Les deux bâtiments de bureaux voisins bénéficient d’un nouveau traitement de façade, en harmonie avec le caractère du lieu. À l’extrémité sud, l’ancienne maternité est transformée en logements. Ce volume existant, sobre et fonctionnel, est conservé et doté de balcons filants, apportant à chaque appartement un espace extérieur de qualité.
Fidèle à sa philosophie, Maud Caubet développe ici une architecture qui soigne autant les formes que les liens – entre passé, présent et futurs habitants.