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Accueil > Chroniques > Pour la tour Grenfell de Londres, un revêtement fantaisiste ?

Pour la tour Grenfell de Londres, un revêtement fantaisiste ?

9 mars 2021

Tour Grenfell

En mai 2016, la tour Grenfell à Londres avait été entièrement rénovée pour un coût d’environ 11,5 M€. Elle avait alors été dotée d’une nouvelle isolation par l’extérieur. Un an plus tard, un incendie spectaculaire lui offrait un terrible quart d’heure de célébrité en mondiovision. La ‘cladding crisis’ n’en finit plus depuis d’agiter le Royaume-Uni. Chronique d’Outre-Manche.

En juin 2017, regarder les informations était comme regarder un film catastrophe en technicolor et en direct. La tour Grenfell, haute de 67 m, abritant des logements sociaux et construite en 1972, était devenue une énorme torche enflammée sous le ciel nocturne de l’ouest de Londres.

En fait, c’était bien pire qu’un film catastrophe car, piégés, les résidents étaient brûlés vifs en temps réel. L’incendie a tué 72 personnes et s’est propagé à cause de l’isolation thermique extérieure, un revêtement en aluminium-polyéthylène inflammable soutenu par des panneaux de mousse, installée un an plus tôt seulement.

Plus de trois ans plus tard, les séquelles de l’incendie du Grenfell continuent de se faire sentir et une crise du revêtement (‘cladding crisis’) a éclaté au Royaume-Uni. En 2020, au moins 3 200 bâtiments sont encore dotés de ce revêtement dangereux, y compris dans de récentes opérations d’immobilier résidentiel pourtant conformes. En février 2021, le gouvernement a engagé cinq milliards de livres sterling (environ 6 Md€) pour se débarrasser de ce bardage hasardeux mais cela pourrait coûter bien plus cher.

Ironiquement, la plupart des décès de Grenfell sont dus au conseil officiel de « rester sur place » proféré à l’époque par les autorités, mais ce sont désormais les propriétaires-occupants de la classe moyenne qui doivent rester sur place tant ils ne peuvent pas vendre leurs appartements ainsi revêtus.

L’incendie de Grenfell a mis en lumière de nombreux problèmes, qu’il s’agisse du manque d’investissements dans le logement social, de la responsabilité municipale, de la détermination du Royaume-Uni à rejeter le problème de son énorme et persistante pénurie de logements sur les promoteurs privés, ainsi que des problèmes de conception et de sécurité. Mais au cœur de ces problématiques se trouve aussi une caractéristique architecturale qui n’est souvent qu’un embellissement – un revêtement.

Comment le revêtement est-il devenu un sujet si sérieux ? Il y eut certes des moments où cela a rendu l’architecture britannique amusante mais le plus amusant fut l’explosion de couleurs éclaboussant le post-modernisme à partir des années 1980. Parmi ces chefs-d’œuvre tardifs, compter le chant du cygne de James Stirling : le bloc de bureaux No1 Poultry (1997), une composition délirante et ludique d’angles, avec des courbes et une tour d’horloge entièrement vêtues de rayures roses et beiges. Se souvenir encore du goût de Sam Jacob dont la ‘Fashion Architecture Taste’ faisait de The Villa (2009) à Rotterdam (Pays-Bas) un centre communautaire tout droit sorti d’un rêve induit par des friandises hallucinogènes.

L’exubérance du postmodernisme a finalement été appropriée par la banalité et dissoute dans le marché privé semi-spéculatif à grands volumes des promoteurs immobiliers. À l’instar des autorités municipales d’après-guerre à l’époque moderniste, ces derniers veulent réduire les coûts et le revêtement le plus sûr ne sera probablement pas le moins cher. Cela s’applique également à la vague de reconditionnement des barres déjà délabrées de logements sociaux des années 60 et 70.

Pourquoi habillons-nous les bâtiments de toute façon ? Oui, il y a des raisons pratiques, telles que la protection contre les intempéries et l’isolation. Mais il y a aussi la dimension esthétique, habiller le bâtiment pour qu’il soit beau. Comme une ornementation en somme.

L’essai d’Adolf Loos de 1913, Ornement et Crime, jugeait l’ornementation comme « dégénérée ». Le modernisme a abandonné le néoclassique fantaisiste et l’Art nouveau sinueux. Le béton ou le verre ont produit des surfaces honnêtes et non revêtues, et l’architecture a depuis lors une histoire d’amour avec les matériaux.

L’artiste anglais Pablo Bronstein, dont le travail joue souvent avec l’héritage postmoderniste, m’a raconté un jour comment à l’école d’architecture « nous allions au [Centre d’arts] Le Barbican [à Londres] pour se masturber autour du béton ». De nos jours, nous commençons à percevoir que la brutalité se cache dans le brutalisme, à cause de l’empreinte carbone du béton et de la dévastation des écosystèmes pour récolter du sable pour le ciment.

En ce qui concerne le verre, le mème* des bâtiments d’entreprise aux murs-rideaux en verre ne mourra tout simplement pas. Après 70 ans, ils continuent à proliférer dans le monde et atteignent toujours plus haut. Le centre financier de Londres, la City, est désormais submergé par un monstre glacé conçu par PLP/Architecture appelé Twentytwo. Aussi lisse qu’un miroir, haut de 278 m, il est complètement indifférent au paysage urbain qui l’entoure.

La brique ? Même lorsque l’architecture du XIXe siècle était obsédée par les ornements, rendus en pierre et nombre d’embellissements de fantaisie, la richesse pour les ériger était alimentée par le travail du prolétariat dans des bâtiments industriels en brique plus simples et fonctionnels. Leur esthétique minimaliste et dénudée suffit à Karl Friedrich Schinkel, après la découverte en 1826 des immenses entrepôts au bord de l’eau de Liverpool, pour réorienter son approche architecturale. De nos jours, la brique exprime une esthétique de la rue mais, pour les développeurs britanniques, il s’agit souvent d’un revêtement en panneaux de brique.

Le revêtement des bâtiments ne disparaîtra pas de sitôt tant il a donné à l’architecture de nouveaux pouvoirs, sa palette de matériaux s’étendant du zinc et de l’ardoise au bois et aux panneaux de végétation vivante qui font des murs végétalisés. En fonction de ses performances, habiller un bâtiment avec une surface organique superficielle pourrait être une forme émergente de ‘greenwashing’.

En guise de quoi, les crimes liés au revêtement pourraient bien se poursuivre, même lorsque la ‘cladding crisis’ au Royaume-Uni sera enfin surmontée.

Herbert Wright
Journaliste et auteur

* Un mème (à ne pas confondre avec le français même), usité en anglais, est un élément culturel reconnaissable, reproduit et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus.

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Par Herbert Wright Rubrique(s) : Chronique d’Outre-Manche, Chroniques

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