Emblème de l’innovation en cours sur l’Ile de Nantes, le projet UNIK, conçu par Sandra Plachez (SPLAAR) propose une étonnante mixité. Sur 5 000m², deux bâtiments distincts – de hauteur et de forme différentes mais se répondant dans leur matérialité – accueillent des bureaux, des commerces ainsi que 12 logements sociaux et 23 en accession.
Une terrasse partagée au sommet de la tour, une autre faisant passerelle témoignent d’un nouveau partage de l’espace et d’un nouvel art de vivre.
Au coeur du quartier de la Création, à l’angle de la Place des Érables – revisitée par les paysagistes de la jeune agence nantaise Lalu paysage (pour «La Forme et l’usage») et de la rue La Noue-Bras-de-Fer, l’opération UNIK, sous maîtrise d’ouvrage du groupe Réalités, est constituée de deux bâtiments reliés par une passerelle et s’élève entre l’école d’architecture de Lacaton & Vassal et l’école des Beaux-Arts de Franklin Azzi enchâssée dans les anciennes halles Alsthom.
L’originalité d’UNIK repose sur plusieurs innovations liées à la mixité de fonctions, dont la possibilité de faire évoluer certains logements, avec par exemple la création d’un espace doté d’une entrée indépendante, et deux terrasses partagées en toiture (650 m²) avec du mobilier, des jeux, ou tout autre équipement souhaité par les usagers. De plus, des places de stationnement sont mutualisées entre les occupants des bureaux (forfait jour) et les habitants (forfait nuit). L’ensemble permet ainsi une véritable expérimentation de nouveaux usages.
La terrasse collective sur le toit a dicté la circulation dans la tour de sept étages afin d’en offrir l’accès aux résidents et usagers. La grande terrasse basse du second bâtiment, cette fois accessible à tous, est de même une sorte d’agora résidentielle ni totalement publique, ni totalement privée.
La passerelle qui réunit les deux bâtiments s’est imposée à cause d’une réalité technique et de la nécessité de création d’un EAS (espace d’attente sécurisé). «De cette contrainte est née au rez-de-chaussée un espace ouvert, passage permettant aux piétons de traverser la parcelle et de rejoindre à 100m les Halles, ses services, ses restaurants, son école, ses bureaux», explique Sandra Planchez.
Cet espace privé retourné à la ville s’inscrit ainsi dans la trame viaire peu ou prou conservée donnant à l’île de Nantes un caractère urbain de dimension humaine. «Il n’y avait pas de jardin en rez-de-chaussée, nous avons décidé de le mettre sur le toit», s’amuse Sandra Planchez.
La façade de briques noires est un élément remarquable et signe l’identité de l’opération UNIK. Par-dessus l’isolation par l’extérieur, la peau est composée de 600 000 briques posées une par une par quinze personnes pendant quatre mois. «Comme quoi, un bâtiment peut être vertueux également dans sa capacité à faire travailler la main-d’œuvre locale», souligne l’architecte.
Vidéo – Sandra Planchez (SPLAAR) dévoile les secrets d’UNIK, bâtiment innovant
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A propos de la SAMOA
La Samoa est une société publique locale créée en 2003 à l’initiative de Nantes Métropole. Elle est chargée jusqu’en 2037 de l’aménagement de l’île de Nantes et du développement économique des filières culturelles et créatives sur le territoire. Cette originalité lui permet d’expérimenter de nouvelles manières de fabriquer la ville et ses usages. Territoire de 337 hectares en mouvement, l’île de Nantes se positionne comme un véritable laboratoire in vivo.
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