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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Martine > Corruption d’usage chez Martine, qui n’en peut mais

Corruption d’usage chez Martine, qui n’en peut mais

29 octobre 2015

@D.R.
@D.R.

Depuis les dernières élections municipales, Martine est maire de Sainte-Gemmes, une petite ville de banlieue. Son souci d’améliorer le quotidien de ses administrés est sincère. En témoigne sa maison des enfants livrée récemment. Elle voulait un bâtiment multi-services, pour les enfants petits et grands. Elle fut servie. Elle ne voulait pas de parking mais un parvis. Elle fut servie !

Après un concours dans les règles de l’art, l’agence d’architecture, du point de vue de l’édile, a réalisé un superbe boulot qui répond parfaitement à ce qu’elle-même attendait et à ce que ses administrés espéraient : dans les temps, dans le budget, avec une ambiance sur le chantier qu’elle avait rarement connue. Elle fut ravie d’avoir accepté l’invitation de l’entreprise générale et du maître d’oeuvre pour le gigot-bitume. Elle ne savait pas encore que ce bitume lui laisserait un goût amer.

L’ouvrage est remarquable et Martine fut au début très étonnée, voire un peu fière, de voir tous ceux, y compris la presse, qui souhaitaient le visiter, dont nombre de ses collègues élus. Aujourd’hui encore, les visiteurs sont nombreux et l’équipement, qui a connu sa première année de fonctionnement, fait l’unanimité de ceux qui le pratiquent, y séjournent et y travaillent.

A chaque fois pourtant, chacun de ces visiteurs s’étonne auprès d’elle de la pauvreté – Martine sait qu’ils pensent ‘vulgarité’ – du parvis d’accès au bâtiment. Parvis, un grand mot, puisque cet espace ressemble ni plus ni moins à un parking, l’un de ceux qui mènent à un centre commercial ou à une aérogare. Elle se souvient encore de son adjoint lui conseillant une séparation en deux lots, la construction d’un côté, le parvis de l’autre. D’ailleurs il connaissait un paysagiste qu’il ne pouvait que lui recommander. Martine, à peine élue, se fiait à cet adjoint, un homme d’expérience. Et puis ce n’est pas comme si elle n’avait que ça à faire.

Comme nous l’avons écrit, le chantier s’est parfaitement déroulé mais l’architecte a fini par s’étonner de ne rien voir se passer concernant les extérieurs. Lui avait inscrit son bâtiment de telle façon qu’il semble s’élancer dans le parc situé derrière l’ouvrage. Bien que le programme ne le demandait pas, il avait même conçu à cet endroit une terrasse en bois que les employés aient un coin sympa dehors pour se détendre et fumer une cigarette, hors du regard des enfants. Il avait regretté d’ailleurs que quelques arbres aient été abattus dans la précipitation, non de son fait, mais il était certain qu’ils seraient replantés.

De fait, avec sa perspectiviste, il avait lors du concours offert des pistes pour ce parvis. Des arbres, des carrés de fleurs, un cheminement comme une promenade qui se poursuivait jusque dans le bois. Bref, le chantier quasi terminé, il fit part de sa surprise que rien ne soit encore engagé à ce sujet.

Martine en parla à son adjoint qui lui expliqua que, pour des questions de budget, une entreprise avait été retenue pour créer un revêtement provisoire en bitume, que tout était calé et serait prêt pour l’inauguration. Martine est garante des finances de la ville et comprend la volonté de faire des économies.

La prochaine fois qu’elle le vit, elle informa donc l’architecte de la situation. Lequel, déjà méfiant quant à la notion de provisoire – qui, comme chacun sait, tend à durer – s’enquit du prix de la prestation : 130 000 euros, dit-elle.

Martine a bien vu la surprise sur le visage de son interlocuteur et en fut presque vexée.

«Qu’y a-t-il, monsieur l’architecte ?» demanda-t-elle.
«Bah, c’est-à-dire…» balbutia-t-il.
«Allons ne faites pas l’enfant», dit-elle.
«Bien,» dit-il. «Puisque vous insistez, il me semble que pour cette surface, de par mon expérience, un simple revêtement en bitume tel que celui dont vous me parlez ne peut pas coûter 130 000 euros, c’est impossible».

Martine était sidérée.

«Mais que voulez-vous dire ?»
«Je veux dire que, quitte à mettre du bitume, je vous le fais moi-même ce parvis et pour 30.000 euros, top !»
«Vous êtes sûr ?»
«Si vous le souhaitez, j’appelle mon bureau d’études et demain vous avez un devis. Mais je vous garantis que le budget ne peut pas excéder 30 à 40 000 euros. Et, pour tout vous dire, pour 40.000 euros, je pourrais vous proposer un beau parvis en béton de qualité. Vous vous souvenez des perspectives du concours ?»

Martine se souvenait.

Le lendemain, l’architecte a comme convenu envoyé à Martine, sur son adresse perso, un devis conforme à ses dires, se disant que peut-être il allait ainsi récupérer cette affaire, pas tant pour les honoraires que pour pouvoir mettre en valeur ce bâtiment communal qui semblait si réussi. Il n’en fut rien.

Lors de l’inauguration, l’architecte vit l’espace bitumé, comme un parking.

Il eut plus tard l’occasion d’en parler avec Martine. Elle lui expliqua avoir confronté son adjoint qui, gêné, finit par admettre un ‘quiproquo’, expliquant la nécessité de faire travailler les entreprises locales et blablabla. Martine ne put contenir sa colère jusqu’à ce que son adjoint lui mette les points sur les i. L’intercommunalité, les réseaux, les faveurs, tout ça, ce n’est comme si elle allait soudain tout changer ; au contraire, à faire toute une histoire de cette affaire, elle pourrait se créer des inimitiés, et blablabla … et «n’oubliez pas que sans moi vous n’auriez jamais été élue»… blablabla.

Martine dut se rendre à l’évidence, seule, elle ne pouvait pas grand-chose. L’important au final était que sa maison des enfants soit construite et, pour ce qui concerne ses futurs projets, elle savait qu’elle aurait besoin de toutes les voix de sa majorité, dont celle de l’adjoint et de ses amis politiques. CQFD. C’est ce qu’elle expliqua au maître d’oeuvre.

«En plus,» ajouta-elle, «pour le coup, j’ai fermement négocié et le parvis a été réalisé pour 40 000 euros seulement, c’est déjà ça de gagné. Mais je tiens encore à vous remercier monsieur l’architecte car, sans votre intervention je n‘aurais jamais rien su de tout cela, ou trop tard. Je serais beaucoup plus attentive désormais».

«Vous savez que je vous aurai fait un parvis de toute beauté pour ce prix-là ?» dit-il.
«Oui, je sais,» dit Martine en soupirant.

Ils se serrèrent la main. L’architecte jeta un dernier coup d’œil au parvis. Il savait que ce bitume était là pour longtemps.

Christophe Leray

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Par Christophe Leray Rubrique(s) : Chroniques de Martine Mots-clés : Corruption, Martine

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