Takuji Shimmura documente avec discrétion les codes de l’écriture architecturale de territoires géographiques, sociaux et culturels d’ordinaire invisibles*. Si l’extrême sensibilité de son travail semble alors toujours teintée d’une forme de nostalgie un peu sépia, elle démontre avec une sorte d’affection toute personnelle que l’histoire est dans la vie quotidienne. Idem à Berlin.
Les grands ensembles construits durant les années 70 et 80 dans ce qui fut Berlin-Est subissent depuis une décennie un lifting qui donne à voir un paysage des plus singuliers.
Dans cette zone populaire oubliée par l’Histoire, on ignore les enjeux de l’architecture contemporaine à l’œuvre un peu plus loin dans le centre-ville.
Alors qu’au-delà du ciel de la zone ouest, s’élève depuis toujours la ‘Fernsehturm’.
Ce nom, Berlin, évoque comme par réflexe une série de clichés d’ordre historique ; la construction et la chute du Mur, haut-lieu stratégique de la Guerre froide, la victoire du Monde libre, etc.
Ce genre de représentation fige notre point de vue et restreint notre réflexion par son côté réducteur.
L’Histoire n’aborde pas la vie quotidienne.
Berlin s’entoure une fois encore d’un mur invisible.
Takuji Shimmura
*Lire aussi : La banlieue invisible et universelle de Takuji Shimmura
Pour découvrir plus avant le travail de Takuji Shimmura