L’agence Manuelle Gautrand Architecture a livré en septembre 2019 le Belaroïa (bijou en occitan), une opération mixte en plein cœur de Montpellier. Le bâtiment, situé en face de la gare Saint-Roch, accueille un hôtel 4*, un hôtel 3*, 12 logements et un restaurant. Communiqué.
Le Belaroïa est un programme mixte (10 000 m², 19 M€ HT) compte un hôtel 4* Golden Tulip de 102 chambres, un hôtel 3* Campanile de 80 chambres, 12 logements en accession libre, un restaurant, un centre d’affaires et des parkings
Les enjeux du projet
L’opération possède une situation stratégique entre l’hyper-centre de la ville caractéristique par sa forme en écusson, et les nouveaux quartiers qui ont successivement vu le jour. Sa situation particulière en a fait la tête de proue de la ZAC Nouveau Saint-Roch. Pour incarner cette dernière, la ville a encouragé une forte mixité programmatique traduite par un projet hybride, imbriquant deux hôtels, des logements, un espace de séminaires et un restaurant indépendant.
Le site
La parcelle se situe juste en face de la Gare St-Roch. Le Belaroïa est le premier bâtiment que l’on aperçoit en sortant de la gare. Les balcons nord de la gare surplombent le projet.
La volumétrie du projet
La petite taille de la parcelle incitait à superposer les fonctions, littéralement les unes au-dessus des autres, tout en mutualisant quelques circulations verticales entre les programmes. La forme triangulaire complexe de la parcelle nécessitait d’imaginer un volume continu qui se plie à plusieurs reprises pour s’enrouler le long des façades nord et est, puis se terminer en partie haute par un grand pont le long de la façade sud.
Au centre de cet enroulement se trouve serti un grand volume en creux, orienté plein sud et abrité par le pont qui le surplombe : la conque ainsi créée est un programme en plus, le lieu de rencontre privilégié de tous les programmes qui s’y retrouvent, un café et sa terrasse en belvédère sur la gare SNCF qui lui fait face.
Le Belaroïa, un projet conçu à partir de l’espace public et des vides plutôt que des pleins
L’objectif de ce projet était de créer et d’offrir un espace extérieur destiné à l’ensemble des usagers, ceux des différents programmes du projet, mais aussi ceux du quartier tout entier : la gare et ses flux, le centre-ville historique tout proche, ainsi que les futurs programmes qui vont voir le jour au fur et à mesure du développement de la ZAC.
Étendre une ville et la densifier ne se fait pas sans «monnaie d’échange», sans offrir en compensation d’une certaine privatisation de l’espace, de nouveaux lieux publics capables de constituer des points de repère, des lieux de convergence et d’aménité.
Ce salon urbain est ainsi la première pièce du projet, un grand vide fédérateur autour duquel les pleins viennent s’enrouler, entouré par les deux hôtels et surplombé par les logements qui le couronnent. Il devient une sorte de scène urbaine, cadrée par ses coulisses habitées (les chambres d’hôtels) : il est le point de départ et le cœur du projet tout entier.
Les deux hôtels du Belaroïa
Le premier étage offre un socle de parties communes : un espace de séminaires avec six salles de réunions, le bar avec sa magnifique terrasse, servant entre autres les petits déjeuners, et un espace de SPA et Bien-être. Les volumes des deux hôtels se déploient de R+2 à R+7. Ils s’insèrent successivement dans ce long continuum plié, avec dans le premier pli au nord, les 80 chambres du Campanile, et dans le second les 102 chambres du Golden Tulip. Pour mutualiser certaines des circulations verticales, notamment en cas d’incendie, les deux hôtels se connectent en partie centrale pour utiliser les mêmes escaliers de secours.
Les logements
Enfin, entre les niveaux 8 et 11, le dernier pli de notre continuum abrite 12 logements du T2 au T5. Quatre logements sont des duplex qui s’installent sur les deux derniers niveaux : ils possèdent la majorité de leurs pièces en partie basse, puis une dernière pièce (cuisine ou chambres selon leur demande) sur le toit, ouverte sur une terrasse plein ciel agrémentée d’une piscine.
Les logements bénéficient de vues magnifiques sur la ville : au nord on découvre la vue sur le centre ancien de Montpellier, puis au loin sur l’arrière-pays méditerranéen. Au sud on découvre une partie de la ville plus récente, puis la mer au loin.
Les façades
Avec ce grand pliage, le projet ne possède ni façades principales ni façades arrières, il est une boucle continue de programmes qui se succèdent, tous enveloppés par une matérialité claire et homogène.
La forte ambition environnementale a incité à mettre en avant la grande compacité des volumes, renforcée par une enveloppe largement isolée par l’extérieur. Un jeu de bardages vient recouvrir le tout pour assurer cette simplicité et cette unité formelle. En partie haute ces bardages deviennent des panneaux coulissants destinés à protéger les terrasses des appartements.
Un projet environnemental
La mixité programmatique et la forte densité du projet ont aidé à concevoir une architecture économique et à minimiser les surfaces de façades et donc les besoins en énergie. A cela s’est ajoutée la possibilité de mutualiser une partie des équipements techniques, les circulations verticales de secours, une partie des locaux d’accompagnement et le parking souterrain.
Les façades enveloppent l’ensemble du projet par un système de bardage homogène recouvrant la plupart du temps l’isolation par l’extérieur. Leur couleur blanche permet de minimiser l’absorption de chaleur.