Développé en restanque et en strates depuis un point dominant à Nîmes (Gard), le Pôle éducatif Jean d’Ormesson signé MDR offre des vues extraordinaires sur toute la plaine sud de Nîmes. Ou comment offrir à des enfants une ouverture sur leur environnement… Communiqué.
Conçu par l’agence montpelliéraine MDR (Sancie Matte-Devaux, Frédéric Devaux et Arnaud Rousseau) et livré en février 2020, ce pôle éducatif de 2 928 m² (+ 3 735 m² extérieurs), d’un coût de 8,75M € HT, compte un groupe scolaire, une médiathèque et des espaces publics sur un site très en pente, en zone ANRU, dans le quartier difficile du Mas de Mingue à Nîmes (Gard), juste avant les pinèdes et les collines.
Plus précisément, l’école Jean d’Ormesson compte un pôle éducatif de 15 classes (maternelles et élémentaires), un restaurant scolaire (180 places – services en ligne de self), un atrium composé d’un hall, d’une salle de réunion, d’une salle polyvalente, d’ateliers multi-activités, d’une ludo-médiathèque de 920 m² et de locaux de rangement, un logement de fonction et des locaux techniques.
« L’opportunité de construire un tel équipement sur un site de cette qualité mais dans un quartier sensible comme le Mas de Teste est un véritable défi pour une équipe de conception. Au-delà d’une réponse fonctionnelle, technique et architecturale, ce projet devait constituer un espace dans lequel les enfants aient plaisir à aller à l’école et les habitants du quartier aiment à se retrouver », explique MDR.
Le terrain d’implantation offre un panorama extraordinaire sur la ville et sur le grand paysage. Il est fondamental de conserver ces vues depuis les espaces du projet, aussi bien pour la bibliothèque que pour les espaces sanctuarisés de l’école et ses espaces extérieurs.
La forte topographie existante permet de signaler l’équipement dans la ville, les strates panoramiques sont flanquées dans la pente prononcée du terrain.
Ces strates sont constituées de dalles en béton abritant, entre ces grands plans horizontaux, les différents éléments du programme. Véritables mouvements tectoniques dans cette colline marquée par ses affleurements calcaires, les lignes de béton clair viennent s’ourler en rives, créant des pincements et des reliefs qui animent et affirment la minéralité des façades ancrées dans le terrain.
Véritable signal, seul un volume minimaliste habillé d’une peau en métal perforé thermolaqué de couleur oxydée évoquant l’écorce des pins se pose en situation dominante au-dessus du hall d’entrée de l’école.
Le terrain initial est préservé le plus possible afin que le projet apparaisse comme ancré dans cette pinède depuis toujours. La plus basse des trois strates accueille le niveau bas du hall, la bibliothèque, la salle d’expression et les ateliers.
La seconde, intermédiaire, abrite les locaux suivants : le point d’entrée dans le pôle éducatif ; le bloc de classes 1 ; la cour 2 ; le terrain multisport et le restaurant. Cette strate se raccorde à la voie de desserte par l’intermédiaire d’un large mail constituant le parvis d’accès.
Enfin, la troisième strate comprend le bloc de classes 2 et tous les autres espaces scolaires et périscolaires.
Le parti d’implantation du projet permettre à l’ensemble des éléments du programme de bénéficier d’un ensoleillement maximal, autorise autant que possible les vues sur le lointain et assure des liaisons simples entre les différents éléments du programme.
De plus, le bâtiment crée un espace public et réalise une véritable synergie entre le bâtiment et son environnement immédiat ; pour une école, lieu citoyen par excellence, creuset de convivialité, de dynamisme et d’ouverture, ce dialogue entre bâti et espace public est primordial.
Au sud-ouest, en lien avec la voie de desserte et dans sa partie la plus haute, le pôle éducatif révèle d’entrée une nature scénographique qui signale l’accès principal de l’établissement : une volumétrie spectaculaire et une grande perméabilité du rez-de-chaussée s’installent en continuité avec l’espace ludo-médiathèque en contrebas. Le volume en métal, abritant l’espace de direction et d’administration de l’école, devient préau en se superposant à l’espace de connexion avec le quartier et permet d’affirmer l’équipement.
La topographie complexe à la forte pente ouest-est permet d’offrir au bâtiment des orientations idéales, de profiter des cadrages les plus intéressants sur son environnement au sud et des meilleurs apports de lumière naturelle au fil de la journée. Elle permet également de développer trois de ces quatre façades de façon très visible depuis l’espace public ce qui est assez exceptionnel : le projet peut ainsi afficher son caractère d’équipement emblématique.
Au sud-est, le long de la voie de desserte, la façade offre un jeu tectonique de strates plissées en béton naturel : cette architecture installée à flanc de colline signale l’équipement de très loin. Chacune de ces couches abrite un des éléments du programme : le jeu de terrasse offre l’opportunité d’utiliser entièrement les toitures, chacune d’entre elle devenant la cour de la strate supérieure.
Au nord-ouest, le pôle éducatif n’émerge que d’un niveau, en relation très étroite avec le bois de pins existant : la façade, scandée, arbore une conception rythmée et régulière et affirme l’alternance des classes et des ateliers. Enfin, au sud-est, les strates successives s’arriment à des pignons à l’architecture expressive, ancrés dans la pente, découpés comme des falaises calcaires.
Pour découvrir la vidéo de ce projet : L’école en restanque de MDR en surplomb de la plaine de Nîmes