L’agence parisienne Transform (Benoit Imbert et Francesco Iaccarino Idelson) a livré en 2019 le Centre d’exploration fonctionnelle de Jussieu (Faculté des sciences – Sorbonne université), un ouvrage de 1 950m² SDP édifié au cœur du campus de Jussieu (Paris Ve). Dépourvu de toute ornementation, le bâtiment (5,2 M€ HT, montant travaux) ne révèle rien de sa vocation. Communiqué.
Surplombé par les masses des bâtiments de Jussieu, le nouveau Centre d’Exploration Fonctionnelle (EPAURIF Maître d’ouvrage) prend place dans l’un des derniers espaces libres du campus principal de la Faculté des Sciences et Ingénierie de Sorbonne Université.
Le programme commandait en zone A1 à statut sanitaire EOPS, laverie et espaces techniques associés, bureaux et une zone d’expérimentation de type A1 avec un secteur de confinement A2.
« Le projet naît de deux volontés : d’une part optimiser les flux des différents circuits fonctionnels afin de créer une machine efficace, d’autre part insérer dans un ensemble bâti hétéroclite une forme silencieuse qui ne vise pas à se distinguer mais à s’effacer », souligne Transform.
Il en résulte un édifice compact, qui, par le travail des détails constructifs, se présente comme lisse, dépourvu de toute ornementation. Son enveloppe métallisée ne s’anime alors que par la lumière naturelle changeante, les arbres du jardin qui viennent l’ombrager ou s’y refléter, les reflets des fenêtres des bâtiments alentours.
Rien dans sa forme ne vient révéler la vocation de l’édifice. L’intégration de tous les équipements techniques dans l’enveloppe permet d’atteindre une sobriété formelle qui caractérise tant l’extérieur que l’intérieur du projet.
Cette direction est accentuée par l’utilisation d’une palette de matériaux très restreinte : le bloc métallique qu’est le bâtiment est percé de failles vitrées qui viennent amener en son cœur la lumière naturelle.
Quelques zones perforées à la surface de l’épiderme filtrent la lumière dans des zones plus secrètes, rythmant les parcours intérieurs de transparences inattendues. L’organisation du plan intérieur résulte des flux de circulations et satisfait aux besoins d’un environnement de travail fonctionnel.
Les deux niveaux abritent l’élément programmatique principal, les salles blanches confinées, accessibles via le passage par une barrière stérile, constituées de laboratoires d’expérimentation et de zones d’hébergement.
Ces espaces autonomes sont caractérisés par un contrôle très strict de la pression et de la qualité de l’air ainsi que des flux d’éclairage. Les équipements techniques sont intégrés dans le bâtiment au premier niveau.
Vue depuis les bâtiments en surplomb, la toiture entièrement végétalisée devient une cinquième façade qui s’insère et complète le tapis des pelouses du parc.
« Une passerelle perforée établit un pont tant physique que symbolique entre le bâtiment et les barres de laboratoires de recherche en quai de Seine, rattachant le Centre d’Exploration Fonctionnelle au patrimoine de l’Université de la Sorbonne, à son histoire », conclut Transform.