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Accueil > Chroniques > Chroniqueurs > Chroniques de Stéphane Védrenne > Quand l’Etat discourt de la vertu, les Français trinquent

Quand l’Etat discourt de la vertu, les Français trinquent

22 février 2022

La Réglementation Ecologique 2020 (RE 2020) est applicable sur tous les nouveaux logements dont la demande de permis de construire a été déposée après le 1er janvier 2022. Petite subtilité sémantique : nous sommes passés d’une réglementation thermique à une réglementation écologique. Il ne s’agit donc plus d’offrir aux nouveaux acquéreurs des appartements isolés pour ne pas consommer de chauffage l’hiver, il s’agit de les conduire sur les chemins de la vertu écologique…

Sur le principe, on ne peut que se féliciter de cette nouvelle réglementation, moins axée sur la stricte performance thermique pour avoir une approche plus globale de l’acte de construire. Ce qui pose question en revanche est l’idée même que, pour consommer toujours moins d’énergie, il faille sans cesse rajouter des couches de matières et des machineries, sans remettre en cause l’élément central de tout cela : l’usager et son confort.

En effet, la RE 2020 veut tendre à ce que l’usager ne subisse pas plus de cinq jours de surchauffe par an. Mais d’où vient le postulat de confort ?

La France est un pays majoritairement tempéré, où il est possible d’avoir quelques jours par an de fortes chaleurs, parfois même des évènements caniculaires mais n’excédant que très rarement une semaine. Or est-il justifié d’augmenter de 20% le coût de construction de tous les logements au seul motif de « protéger » les futurs acquéreurs d’une hypothétique surchauffe durant une semaine l’été ?

En ce qui concerne le confort d’hiver, il me paraît illusoire d’y trouver une solution uniforme. En effet, certaines personnes ne peuvent vivre à moins de 22° voire plus, quand d’autres se contentent d’un 19°, voire 18°. Ces derniers consommeront en effet peu, voire pas de chauffage, quand les autres, même avec une surisolation devront toujours recourir à du chauffage. Cela relève d’un mélange complexe entre la physiologie de chacun, des dimensions culturelles et psychologiques sur la notion du ressenti. Ainsi le fait d’envisager des enveloppes de bâtiments tellement isolés que l’on en supprime le chauffage peut entraîner un effet pervers poussant les personnes les plus frileuses à acheter des chauffages d’appoint surconsommateurs d’énergie.

N’y a-t-il pas un postulat de départ erroné ? L’être humain moderne est-il devenu si fragile et inadapté à son environnement qu’il ne puisse souffrir quelques jours de variations de température ? Ne pouvons-nous pas légitimement requestionner ces postulats ?

Il faut quand même se rappeler que la RT 2012 garantissait déjà un confort d’hiver pour chaque résident moyennant 50Kwh/m²/an l’équivalent d’une quarantaine d’euros/mois pour un appartement moyen de 67m², soit moins cher qu’un simple abonnement internet ! Chercher à réduire ce montant est au demeurant louable, mais si celui-ci conduit à devoir augmenter le coût de construction, donc le coût d’achat dudit appartement, il est permis de s’interroger sur le bien-fondé de tout cela.

D’autant que, en même temps, ceux qui prônent cette surisolation sont les mêmes qui nous expliquent que le réchauffement climatique va entraîner en France une disparition progressive de l’hiver sur la majeure partie du territoire dans les années à venir : autrement dit, les constructions RT2012 deviendront, elles aussi, passives ! Quant au coût carbone lié à la surconsommation d’isolants, il ne sera peut-être, lui, jamais compensé !

Il est intéressant de faire un parallèle avec l’automobile, secteur qui cherche sans cesse à diminuer la consommation d’énergie pour faire se déplacer les personnes, et dans le même temps ne cesse de rajouter des couches de « confort »,

Du coup la voiture est hybride, électrique, mais si nous commencions par remettre en cause ce surplus de confort ? Aujourd’hui la moindre voiture est transformée en salon roulant : sièges chauffants, refroidissants, climatisations multizones, une électronique embarquée pléthorique, sans compter tous les autres gadgets qui font qu’aujourd’hui la moindre auto familiale pèse deux tonnes quand son équivalent en pesait moitié moins il y a 15 ans ! Et comme l’énergie dépensée pour déplacer le véhicule est corroborée au poids de ce véhicule, des trésors d’ingénierie sont déployés pour réduire les émissions de CO² des véhicules, quitte à les alourdir encore !

La différence est que cette surenchère est, ici, orchestrée par le marketing de marques qui se battent pour séduire des acquéreurs ; qui ont le choix de succomber ou non. Pour ce qui concerne le logement, cette surenchère est menée par l’Etat lui-même, sans même laisser le choix à l’acquéreur ! Pour quoi faire ? s’afficher comme un bon élève de l’Europe ? Mettre totalement à genoux le secteur de la construction ? Organiser une spéculation immobilière ?

Dans un monde idyllique et parfait, où chaque Français pourrait se loger confortablement et pour un coût modique, il n’y aurait aucun sujet… Mais là, depuis deux ans et la crise pandémique, les pouvoirs publics se sont tournés vers les architectes et les maîtres d’ouvrage pour leur demander pourquoi les logements sont de plus en plus petits en France ? Pourquoi les logements coûtent aussi cher ? Et pourquoi en construit-on si peu ?

Dans le même temps le législateur impose la RE 2020 qui, mécaniquement, génère une augmentation des coûts de construction de l’ordre de 10 à 20%. Il est notable que cette augmentation est cumulative à la précédente, liée à la RT 2012 qui avait entraîné une augmentation des coûts de construction de l’ordre de 10 à 20% ; elle-même cumulative de celle de la RT 2005… Inutile d’être un grand génie de l’économie pour voir que les revenus des Français n’ont pas augmenté à la même vitesse !

A cela s’ajoute une valorisation du foncier qui implique la nécessité de livrer toujours plus de m² par terrain, que vient contrarier la surépaisseur des enveloppes des bâtis. La géométrie a ses limites, et plus les épaisseurs d’isolants augmentent, plus les surfaces constructibles se réduisent…

Aujourd’hui, s’il était proposé aux acquéreurs de choisir entre un appartement RE 2020 dans lequel ils peuvent espérer ne pas consommer de chauffage – avec l’assurance de ne pas avoir plus de 28° en cas de canicule – et un appartement plus grand de 10 m², en RT 2012, donc avec une quarantaine d’euros de chauffage par mois, et peut-être en cas de canicule quelques jours d’inconfort, il n’est quand même pas certain qu’ils optent pour le premier choix ! Une pièce en plus, ce n’est pas rien !

RE2020

Nous sommes face au sempiternel problème du développement durable, qui veut que pour respecter notre environnement il faut consommer moins d’énergie et de matière, ce qui signifie… remettre en cause notre confort ! Ce qui entraînera mécaniquement une baisse de la consommation, donc des ventes, donc de la production, ce qui revient à mettre à mal la sacro-sainte économie de marché qui fait tourner le monde globalisé et se réjouir les investisseurs du CAC40 ! La RE 2020 ne résout malheureusement pas à cette ambiguïté, elle vient juste rajouter une couche sur les couches précédentes…

Sachant que les bâtiments sont la source de 17% des émissions de CO² français et que le logement représente 61% de ces 17%, l’Etat en plus ne s’attaque finalement qu’à 10,3% du problème ! La RE 2020 s’appliquant sur les bâtiments à venir, le parc existant va, lui, continuer dans sa grande majorité à émettre du CO² car, entre ceux qui n’auront pas les moyens d’améliorer et ceux qui pour diverses raisons, à commencer par des raisons patrimoniales, ne pourront pas changer l’enveloppe de leur bâtiment, l’amélioration de l’existant risque de se faire à la marge pour, finalement, ne pas optimiser grand-chose. Principe de Pareto ? A vouloir trop bien faire…

Pendant ce temps-là, l’écrasante majorité du bilan carbone de la France demeure liée aux importations. Ces dernières venant allègrement coloniser les intérieurs de ces super logements bas-carbone car il faut bien admettre que la magie marketing de quelques marques d’ameublement suédoises leur permet de mettre bien plus de carbone dans nos intérieurs qu’il ne nous est autorisé d’en mettre dans l’enveloppe qui les contient ; sans compter l’électroménager et les équipements numériques…

Tout ce petit monde ayant une fréquence de renouvellement dépassant largement celle des immeubles, le CO² n’a pas fini de couler à flots, malgré la RE 2020…

Stéphane Védrenne
Architecte – Urbaniste
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Par Stéphane Védrenne Rubrique(s) : Chroniques de Stéphane Védrenne

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