[Résumé des épisodes précédents. A Paris, tandis que Dubois, tueur en série en garde à vue depuis la veille, discourt d’immortalité, l’inspecteur Nutello – dit Dr. Nut – cherche les clefs qui lui permettront, peut-être, de retrouver les corps des victimes trop mortelles de l’architecte. Ethel Hazel, qui suit Dubois en psychanalyse depuis quatre ans, sait que le temps presse.]
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« Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air ».
George Orwell
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Mardi – 19h30. Pendant que Dubois mange son sandwich poulet crudités, l’inspecteur semble fouiller dans son dossier.
Dr. Nut (sans avoir l’air d’y toucher, le nez dans ses notes) – Vous travaillez pour quelqu’un ?
L’architecte (surpris de la question mais fier) – Je n’ai jamais travaillé pour personne. C’est pourquoi d’ailleurs je suis devenu architecte, libéral, je suis mon propre patron. Non, ce n’est pas tout à fait vrai, j’ai dû travailler très jeune pour aider ma mère, alors je bossais les week-ends et les vacances et c’est là que j’ai appris, croyez-moi, que je préfère tous les emmerdes d’un patron, un petit patron pour ce qui me concerne, que d’avoir à dire Oui Monsieur Oui Madame à des gens qui vous disent quoi faire en débitant des sottises. Vous connaissez l’expression, je préfère mourir avec mes idées plutôt que… etc. C’est exactement ça. Au moins je n’ai personne que moi-même à blâmer quand ça ne va pas – pas d’excuse ! – et je peux tout arrêter du jour au lendemain. Ce serait plus facile en fait, m’établir pour finir dans un pays chaud à ne rien faire sinon contempler des beautés exotiques et n’avoir plus de comptes à rendre à personne… Mais vous vous doutez bien que rares sont les architectes qui y parviennent, à tout quitter je veux dire. Ils ont des attaches et surtout un autre projet à construire, c’est pourquoi peut-être les architectes ne meurent jamais, c’est qu’ils ont toujours un projet à finir. Mais de savoir qu’au pire du pire je peux tout simplement m’évaporer est encore ce qu’il y a de plus précieux dans le fait d’être maître de soi-même. La liberté n’a pas de prix dit-on mais elle a un coût. Si ce coût devient trop élevé, faut-il rendre les armes ? Je préfère en ce cas tout simplement disparaître, ce qui, en tout état de cause, sera un jour le cas. Mais pourquoi me demandez-vous cela ?
Dr. Nut (ironique) – Vous n’avez pas compris le sens de ma question. Vous travaillez pour quelqu’un ? Vous tuez sur commande je veux dire ?
L’architecte (qui manque s’étouffer avec son sandwich) – Tuer sur commande ?
Dr. Nut (à l’ironie mauvaise) – C’est vous qui avez mentionné un maroquinier nazi pour vos peaux !* Mais si je vous comprends bien, en fait vous tuez à compte d’auteur ce qui, croyez-moi, n’est pas plus respectable.
L’architecte (narquois) – C’est Jung je crois qui explique que « derrière le masque de respectabilité et d’attachement, la puissance négligée de l’amour empoisonne les enfants ». Je me demande d’ailleurs si je ne l’ai pas appris avec Ethel Hazel, que vous connaissez bien, durant nos séances d’analyse. Son métier d’ailleurs se cherche encore une respectabilité si je ne m’abuse. Pour autant, à mon avis, autant pour les gens « respectables » que pour les tueurs en série j’imagine, la respectabilité est un masque.
Dr. Nut (qui laisse échapper son émotion) – Laissez moi donc voir ce qu’il y a derrière votre masque de respectabilité et nous en reparlerons.
L’architecte (pensif) – La respectabilité est un grand mot, je ne sais pas trop ce qu’il signifie aujourd’hui. Je connais bien des gens d’apparence respectable, comme un sous-préfet par exemple, mais, pour en avoir fréquenté certains de trop près, je sais qu’il y a parmi eux d’ignobles personnages et je sais dans quel camp ils seraient si la guerre civile devait être déclarée ; des collabos pour le dire sommairement. Collabos du pognon, collabos de la pensée unique, collabos du confort, collabos de la foi mauvaise, collabos de la paresse intellectuelle, collabos de la fainéantise et après eux le déluge. Cela vaut bien sûr pour des architectes, plus souvent encore pour des journalistes pour ce que je sais de quelques-uns et quelques-unes d’entre eux – tiens le livre d’un architecte qui raconte ses aventures avec la presse spécialisée, voilà qui serait rigolo et éclairant. C’est vrai quoi, d’habitude ce sont des journalistes qui écrivent des monographies d’architecte, des travaux de commande le plus souvent. Alors une monographie de la presse spécialisée par un architecte libre et indépendant, voilà qui aurait de l’allure… Du théâtre, du Grand Guignol… On n’aurait pas fini de se marrer et cela permettrait de mettre tous les comptes à jour. J’ai d’ailleurs déjà écrit quelques dizaines de feuillets qui n’attendent qu’une occasion pour publication. Car, entre nous, je vous le demande, journaliste d’architecture, est-ce un métier respectable ha ha ha. Pour autant, les journalistes des chiens écrasés, qui font votre quotidien j’imagine, sont-ils respectables ? Un commentateur qui ne raconte que des conneries à des abrutis convaincus d’avance et dont la dialectique mène à la guerre civile justement, est-il respectable ? Trump, un type respectable ? Ça dépend pour qui… Idem pour l’architecte Rudy Ricciotti, dont vous connaissez peut-être le nom, je le trouve quant à moi un homme tout à fait respectable mais, là encore, ça dépend pour qui et je connais des journalistes et des confrères qui ne l’estiment guère. Même chose pour Jean Nouvel que vous connaissez sans doute ; chevalier blanc ou chevalier noir ? Qu’en pensez-vous ?
Dr. Nut (coupant) – Je n’ai pas affaire aux journalistes et je regarde peu la télé, alors je n’en pense rien. Mais êtes-vous en train de me dire qu’architecte n’est pas un métier respectable ? Ce n’est pas très confraternel… Auriez-vous le dégoût de vous-même ?
L’architecte – Ce que je peux vous assurer est que plus personne ne nous appelle « maître » ha ha ha. Quant à la confraternité, c’est comme la pitié, on y pense que quand on en a besoin.
Dr. Nut – Et qu’en serait-il de votre réputation si la presse, ces journalistes de vos amis, écrivaient que l’architecte Dubois est un monstrueux tueur en série et décrivaient vos abominations par le menu ? Une fuite dans la presse est vite arrivée !
L’architecte (ironique) – Tueur en série ? Comme Poutine ou Mohamed ben Salman par exemple ? J’imagine que tous ceux qui me connaissent auraient du mal à croire une telle fable – Docteur Dubois et Mister Hyde ! ha ha ha –, laquelle aurait cependant le mérite de créer le buzz comme on dit aujourd’hui, ce qui ne serait pas plus mal pour les finances de mon agence. Avec une telle histoire, il est certain que nombre de maîtres d’ouvrage curieux iront sur mon site pour découvrir l’architecture d’un tueur en série. Pour peu qu’ils ne trouvent pas trop mal ce qu’ils découvrent… Au point que, une nouvelle chassant l’autre, toute polémique oubliée, l’agence ne récupère un groupe scolaire, une maison de retraite ou un immeuble de bureaux. Voilà qui serait gage de respectabilité ! Je me mets à la place du maître d’ouvrage, expliquant à ses visiteurs, « oui, oui, l’auteur de cette nouvelle école c’est bien l’architecte qui a été accusé d’être un tueur en série, à tort croyez-moi car je le connais bien maintenant, d’ailleurs aucun enfant ni aucune maîtresse n’a disparu depuis l’inauguration ha ha ha. Alors qu’en pensez-vous ? ». « Super chef, elle est super votre école chef ! ». Vous voyez inspecteur que ce n’est pas l’hypothèse d’un architecte tueur en série qui va émouvoir quiconque. De fait, ce sont plutôt les architectes qui se font casser la gueule, la figure pardon, de gauche à droite, pif paf pouf dans la trogne. Sans arrêt. Les architectes sont devenus les ‘sparring partners’ de champions de France de la finance et d’arrivistes politiques, ceux-ci et ceux-là tous plus menteurs et cyniques que la moyenne, alors un scandale public de plus ou de moins n’y changera rien. D’ailleurs, à y réfléchir, je me demande bien si, dans la société française – car notez bien que ce n’est pas le cas presque partout ailleurs – l’architecte est passé sous le journaliste dans l’estime populaire, et ce n’est pas peu dire ! Et tous ensemble avec les policiers nous allons rejoindre les infirmiers et infirmières, les enseignants déclassés, les éboueurs (tiens il n’y a pas d’éboueuses, je me demande bien pourquoi…) dans un magma où les mots n’ont plus beaucoup de sens. A mon avis, l’architecte n’est pas plus respecté que le policier aujourd’hui ; ce n’était pas le cas il y a trente ans, l’un et l’autre inspiraient le respect. Qu’un architecte finisse par exploser un neurone ne me surprendrait donc qu’à peine, un architecte américain par exemple, armé jusqu’aux dents, qui iraient fusiller toute une assemblée de gens qui se foutent de lui. Pour le coup, à CNN, ils auraient une histoire ! Encore que, aux Etats-Unis, l’architecte n’a aucune raison d’aller massacrer quiconque tant il demeure encore dans ce pays une personnalité respectable, comme vous dîtes, et respectée.
Dr. Nut (qui ne peut s’empêcher d’être distrait par les propos de Dubois tant en effet, il a vu lui aussi son métier perdre de sa « respectabilité ». Avec ironie) – Et vous, vous vous sentez bien respectable n’est-ce pas ?
L’architecte – Je n’en sais rien, ce n’est pas à moi de le dire. Evidemment qu’il y a des architectes respectables, une respectabilité issue de leur travail sinon de leur œuvre. Pour d’autres, elle s’acquiert en grenouillant, cela vaut pour les architectes, les journalistes, les policiers et bien d’autres. Ce sont en général des obséquieux de première qui visent un poste au chaud dans la sous-administration d’un sous-secrétariat et dont importe peu ce qu’ils pensent ou le travail qu’ils effectuent aussi longtemps qu’ils ont l’air intelligents et occupés, i.e. respectables ! Un peu comme ces volées d’eunuques des princes chinois. A la vérité, nous sommes dirigés par des impuissants ! Tenez, vous par exemple, inspecteur Nutello, vous ne serez jamais ministre ou grand chef à plumes ; je vous vois mal déguisé en lobbyiste en train de grenouiller dans les cabinets, je suis certain pourtant que vous auriez pu décrocher un job de consultant dans une sous-préfecture quelque part et vous seriez rentré chez vous, loin de La Courneuve, tous les soirs de bonne heure.
Dr. Nut (le coupant avec ironie) – Je comprends votre frustration et votre propre impuissance. Un architecte qui n’est finalement arrivé nulle part, divorcé, vivant seul et procrastinant amèrement sur ce qui aurait dû être et finalement n’est pas ! Comment se fait-il que personne ne s’aperçoive de votre intelligence « d’homme de l’art », je vous cite ? Ha les boules pour un homme orgueilleux comme vous. La frustration et l’impuissance, c’est ce qui vous pousse à laisser échapper de la vapeur en tuant des jeunes femmes ?
L’architecte (qui sent l’énervement monter en lui et tente de se contenir en se massant la nuque. Avec ironie à son tour) – Et si c’était le cas ? Croyez-vous en Dieu inspecteur Nutello ?
Dr. Nut (désarçonné un instant) – Si c’était le cas dites-vous ?
L’architecte (avec un grand sourire) – Ça veut dire oui, même si je suis à peu près sûr que vous ne savez pas trop comment vous y prendre avec votre spiritualité et je suis persuadé que…
Dr. Nut (le coupant sèchement à nouveau) – Si c’était le cas disiez-vous ?
L’architecte (d’un ton professoral surjoué) – Bien, laissez-moi vous expliquer. Peut-être savez-vous que l’Ancien Testament rapporte de nombreuses fois le sacrifice de la colombe sur les lieux d’apparition divine, jusqu’au sacrifice par Abraham de son propre fils sauvé de justesse par un ange. Je ne sais plus qui a dit que « la nécessité antique du sacrifice du vivant sur les lieux mystiques rappelle que tous les sacrifices sont fondateurs d’un lieu, d’une toponymie ». La Vendée, puisque nous en parlions, est d’ailleurs pleine de « champs des martyrs », les mecs en face tout pareil, ce monde n’est qu’un vaste charnier.
Dr. Nut (qui a du mal à nouveau à contrôler ses émotions) – Et la Comtesse, Marie-France, leur momification, l’une dans une tranchée, l’autre dans la pile d’un pont, c’était un sacrifice ?
L’architecte (se redresse sur sa chaise à cause de son cou raide)– Inspecteur, c’est vous qui m’avez appris hier le triste sort de ces deux femmes donc je ne peux pas vous répondre. Mais vous manquez terriblement de poésie. A Arta, en Grèce, il existe un pont où fut emmurée une jeune fille : un peu de sa chevelure sort par une fissure et pend sur l’eau comme une plante blonde, le rôle de son squelette étant de soutenir jusqu’au Jugement Dernier cette pesante chair de pierres. Vous trouverez d’autres légendes de ce type un peu partout dans le monde. Bizarrement, c’est toujours une jeune femme qui se retrouve emmurée et à devoir portez le poids du destin des hommes… Bref, tout ça pour dire que si, pour votre tueur en série, il s’agit d’un sacrifice, vous lui direz de ma part, si vous l’attrapez enfin, qu’il manque cruellement d’imagination car le sacrifice immémorial, les Incas et les Aztèques en étaient devenus les maîtres incontestés. De fait, nos civilisations et sociétés dites occidentales préfèrent tuer et torturer sans autre justification que le désir sadique d’user d’un petit bout de pouvoir, au nom d’un Dieu quelconque le plus souvent, le violeur, le tortionnaire, l’assassin et le tueur en série pouvant ainsi se dédouaner à peu de frais. C’est le syndrome du mec qui pleurniche toute la journée au boulot et qui, de dépit, bat sa femme en rentrant le soir parce qu’elle n’a pas assez bien prié. C’est exactement la raison pour laquelle la plupart des imbéciles détestent les architectes parce que pour les imbéciles, réfléchir est une souffrance. Ce n’est donc pas moi qui suis frustré, encore moins impuissant. Demandez donc à Ethel ce qu’elle en pense !**
Dr. Nut (furieux mais se contenant, le coupe encore) – Je vous parle de jeunes femmes décédées de manière horrible, Nastassia et Claire dévorées par des animaux sauvages par exemple, vous avez même les photos terribles sous les yeux et vous ne savez parler que de votre métier !
L’architecte (sarcastique) – Mais je suis architecte ! En parlant de mon métier, je ne parle que de moi. C’est vous qui n’écoutez pas. Sachez d’ailleurs inspecteur qu’il y a un lien fort entre l’architecture et la mort, entre la chair et le sang. La pierre devient un mémorial. L’architecture de la mort, c’est peut-être penser sa mort comme un lieu de partage pour l’éternité. C’est exactement ce à quoi j’aspire avec mon projet de morgue.*** Et ne savez-vous pas que les cimetières sont en effet des lieux généralement très reposants.
Dr. Nut (qui ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour ses parents, enterrés au Vieux cimetière de La Courneuve, près de la nationale 186. Il se sent envahi d’une grande tristesse, qu’il repousse aussi vite. Presque hargneux) – Justement, à part les transformer en momies, que faites-vous des corps ?
L’architecte (qui semble désormais s’amuser) – La vraie question inspecteur est quelle respectabilité demain ?
Dr. Nut (contenant sa rage) – Que voulez-vous dire ?
L’architecte – Regardez les bébés d’aujourd’hui qui passent de la tétine au smartphone et aux réseaux sociaux, quelle respectabilité dans cinq ans, dix ans ? Celle des influenceurs et influenceuses ? Ha ha ha. Il y aura bientôt des architectes influenceurs, tout comme aujourd’hui certes mais ceux-là n’auront même plus besoin de construire quoi que ce soit ! Ha ha ha.
Dr. Nut – Vous êtes ignoble !
L’architecte (se massant la nuque, redevenu sérieux) – Pourquoi, parce que des femmes que j’ai rencontrées un jour sont parties sans laisser d’adresse ? D’ailleurs êtes-vous si certain que je ne les pleure pas ? Qu’elles ne me manquent pas ? Vous pensez que le corps, la joie de Géraldine ne me manquent pas ? Souvent – c’est toujours après les regrets – je me demande si je n’aurais pas dû m’y prendre autrement avec elle, être plus patient peut-être, plus courageux surtout. Mais comprenez quand même que ces femmes ont disparu pour moi comme pour vous. Quelques-unes de ces femmes que vous avez citées, je les ai aimées à ma façon et cela m’attriste profondément d’apprendre par vous leur funeste destin. De fait, elles me manquent chaque jour, ma vie est faite de leur souvenir, de leurs fantômes. Je pleure leur absence mais je ne pouvais pas de toute façon les garder toutes…. Qu’aurait pensé Madeleine ? Mais elles sont avec moi tous les jours, au travers d’un souvenir, d’une image, il suffit parfois de pas grand-chose, un memento, pour vous faire penser à quelqu’un.
Dr. Nut – Je croyais votre mémoire défaillante et vous semblez soudain les connaître toutes…
L’architecte – Ecoutez, vous m’en collez tellement sur le dos que je ne peux pas me souvenir de toutes. Il paraît même que j’ai dessoudé un type à coups de coupe-papier. Si vous en étiez convaincu, ce n’est pas à vous que j’aurais à faire et je serais déjà en prison j’imagine.
Vroom Vroom Vroom
Dr. Nut (qui semble chercher un document dans son dossier sans le trouver) – Excusez-moi un instant.
L’architecte – Mais vous êtes tout excusé inspecteur. Vous pensez que je peux avoir une bouteille d’eau, et un café peut-être si la nuit doit être longue ?
Dr. Nut quitte la pièce sans répondre.
22h30 – Derrière le miroir
« Vous y croyez à cette idée de sacrifice ? », s’enquiert le chef en regardant Ethel
« Si l’on dépasse le lieu de nature (l’arbre, la porte, la caverne…) et que l’on entre dans une symbolique de l’artefact, du lieu construit, il semble que le lieu bâti par la main de l’homme soit intimement lié à la consécration par la mort sacrificielle, mort tragique de l’héroïne, mort glorieuse du héros, mort épique de l’animal que l’on sacrifie », explique Ethel, citant de mémoire l’ouvrage de Xavier-Laurent Salvador intitulé L’architecture et la mort ; Pourquoi offrir un palais de pierre aux dieux, aux rois et aux humains.
« Et alors ? », demande Dr. Nut en mangeant une viennoiserie rassie avec un café.
« Imaginons que pour Dubois ses bâtiments soient « le lieu bâti par la main de l’homme », alors la mort tragique d’une héroïne serait-elle comme une sanctification de son travail, le sacrifice pour rendre le rite complet une fois qu’un bâtiment auquel il tient est livré ? », suggère Ethel.
« Une femme par bâtiment ? », s’exclame le chef.
« C’est l’idée », répond Ethel.
« Peut-être nous faut-il revenir plus précisément sur les cas de Claire, de Christèle, d’Hilda et de Géraldine et retrouver le calendrier de ses bâtiments, c’est peut-être là qu’elles sont enfouies », relève Dr. Nut. « Ethel, vous avez l’air exténuée, vous pouvez rentrer chez vous si vous le souhaitez, un fonctionnaire peut vous raccompagner ».
« Non, non, tout va bien, je reste avec vous. Que va-t-il se passer maintenant ? ».
« J’y retourne, voilà ce qu’il se passe maintenant. Et on va voir si on y passe la nuit ou pas », dit Dr. Nut.
(A suivre…)
Dr. Nut (d’après les notes d’Ethel Hazel)
* Lire l’épisode L’architecte en garde à vue – De la peau, voire de la double peau
** Lire l’épisode Psychanalyse de l’architecte, saison 5 – L’architecte en garde à vue : prologue
*** Lire l’épisode La morgue de l’architecte est pleine d’étoiles
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