L’hôtel 5* Datai Langkawi est situé à la pointe nord-ouest de l’île de Langkawi au large des côtes de la Malaisie. Construit en 1993 entre la baie de Datai d’un côté et une forêt tropicale de l’autre, ce projet de 37 000m² est signé de l’architecte australien Kerry Hill et français Didier Lefort. 25 ans plus tard, ce dernier a effectué la rénovation et l’extension de l’ouvrage. Un budget à 55 M€. Communiqué.
En 1993, l’architecte australien Kerry Hill fait appel au designer français Didier Lefort, fondateur du cabinet parisien D.L.2.A (Didier Lefort Architectes Associés), pour collaborer avec lui à la construction d’un hôtel de luxe 5* à Langkawi, une île au nord de la Malaisie, dans une forêt vieille de dix millions d’années, au bord de la mer d’Andaman, face aux premières îles de Thaïlande.
L’idée de construire un hôtel au cœur de la forêt tropicale est accueillie avec perplexité car il n’existe alors que des hôtels de plage et aucun hôtel de luxe n’a jamais été construit en pleine jungle. Mais le maître d’ouvrage et les deux maîtres d’œuvre sont déterminés à préserver tant la beauté immaculée de la plage que celle de la forêt tropicale, quitte à être accueillis un peu fraîchement par les singes lors de leurs premières incursions au coupe-coupe.
Après trois années de travaux, l’hôtel est construit en pleine forêt, à 300 m du rivage et à 40 m du niveau de la mer. Ainsi naît, le premier hôtel de luxe écologique de Malaisie.
Ensemble, les deux architectes ont élaboré un projet visant à garantir la construction du complexe hôtelier sans changement majeur dans le paysage avec une architecture d’inspiration malaisienne. Le bois a été obtenu en utilisant des arbres abattus par des éléphants, éliminant ainsi le besoin d’utiliser de la machinerie lourde. Ces arbres abattus ont été remplacés par des arbres nouvellement plantés.
« A part un golf en construction à quelques kilomètres, il n’y avait rien, que la jungle, même pas de route », explique Didier Lefort. « Il a fallu défricher le terrain, déplacer les logs de bois jusqu’à l’emplacement du corps principal afin de les utiliser, entre autres, pour la réalisation des poteaux du restaurant Beach Club et les pilotis du restaurant le Pavillon, suspendu à 25 m de hauteur au-dessus de la canopée », dit-il.
L’hôtel offre le privilège d’une piscine centrale, comme un miroir d’eau émeraude au beau milieu de la jungle. Un grand escalier en zig-zag mène au spa et aux villas, l’ensemble totalisant plus d’une centaine de clefs.
Vingt-cinq ans plus tard, Arnaud Girodon, le directeur général français de l’hôtel, fait appel à nouveau à Didier Lefort pour restaurer l’ouvrage en retrouvant l’âme originelle du Datai Langkawi, estompée au fil du temps.
« ll était essentiel de garder un lien avec la vision d’une retraite luxueuse au cœur de la forêt vierge. Un mélange entre simplicité, modernité et créativité qui dessinait déjà il y a trente ans les lignes directrices du projet, lesquelles, en s’inspirant de l’environnement, de la culture et des matériaux locaux, demeurent d’actualité », explique l’architecte.
Les intérieurs ont été embellis avec des matériaux plus modernes, de nouveaux éclairages, une palette de couleurs aux tons chauds et sophistiqués, auquel s’ajoute le confort des nouvelles technologies tout en gardant de toute évidence l’empreinte de l’ADN d’origine.
Au-delà de la restructuration des chambres, des suites et des ‘Rainforest Villa’, le programme comptait également un nouveau spa, une ‘Datai Villa’, une seconde piscine, un ‘Nature Center’ construit en bambous, un ‘fitness’, des salles de réunions et bien d’autres aménagements.
Pour cette réalisation hors normes, D.L.2.A et Kerry Hill ont reçu en 2001 le « Prix Aga Khan d’Architecture ». Le rénovation a obtenue en 2019 le prix Versailles qui récompense architecture et design exceptionnels.