À Bagneux (Hauts-de-Seine) l’agence TOA architectes a livré en 2024 pour le Groupe Gambetta maître d’ouvrage un programme de 42 logements en accession et le premier immeuble en briques de terre crue d’Île-de-France ! Superficie : 2 960 m² sdp. Coût : 4,93 M€ HT. Communiqué.
Au cœur de la ZAC Victor Hugo, cet immeuble résidentiel en terre crue ouvre le champ des possibles, et donne corps à des utopies. Il propose une reconnexion à la terre, source inépuisable de bien-être et de sens. Naturelle et disponible, la terre crue présente un bilan carbone très faible et est recyclable à l’infini. Sa capacité à réguler l’hygrothermie des espaces valorise le confort de vie de l’habitat.
D’une superficie de 1 078 m², l’immeuble se trouve sur un terrain rectangulaire d’environ 21 m par 50 m. Sa construction s’inspire d’un colombage en béton, structure principale du bâti et support des menuiseries extérieures en bois, avec un remplissage en briques de terre crue : l’adobe. La brique de terre crue est associée à une structure béton apparente.
Coursives et balcons offrent une typologie de plan avec 100 % de logements traversants, et protègent les façades en adobe des intempéries.
Les niveaux supérieurs en attiques offrent de vastes terrasses périphériques pour les duplex des niveaux hauts. Entre sente piétonne et jardin partagé, tous les logements sont orientés vers des dégagements caractérisés par une échelle domestique, une végétation arborée, et des ambiances apaisées.
Au cœur de l’écoquartier Victor Hugo de Bagneux, cet immeuble de 42 logements se singularise par ses façades en adobe en fond de coursive, à l’image d’une superposition de strates de terre habitées : un feuillet de terre crue au cœur du quartier.
Des performances environnementales
Le projet embrasse une approche durable, mettant en avant des performances environnementales tant au niveau du choix du matériau, du processus de construction, qu’au niveau du logement.
La brique de terre utilisée ici provient de la briqueterie de Wulf qui est artisanale, faiblement mécanisée et dont le séchage est effectué à l’air libre. La fabrication de la brique débute avec l’extraction de la terre dans une carrière à 80 km de Paris, en Picardie, elle se poursuit par sa transformation en usine et se termine par son acheminement sur le chantier. À la briqueterie, les argiles et les sables sont mélangés à de l’eau pour atteindre un état plastique, puis extrudés de manière traditionnelle pour former les briques de terre. Ces briques subissent ensuite un séchage à l’air libre pendant quelques jours pour obtenir leur aspect final.
Cette méthode de production, adaptée aussi bien aux chantiers de taille modeste qu’aux projets de plus grande envergure, souligne la rapidité et l’économie de cette approche. Les mises en œuvre sont elles aussi faiblement mécanisées et consomment peu d’énergie. Cette technique génère très peu de déchets et aucune fourniture n’est jamais perdue. Les matériaux restants et chutes (briques et mortier de terre) ont été retournés au fournisseur pour être revendues ou réinjectées dans la chaîne de production.
À l’échelle du logement, la conception traversante favorise une ventilation naturelle d’ouest en est, améliorant la qualité de l’environnement intérieur tout en réduisant la dépendance aux systèmes de ventilation mécanique. L’utilisation de la terre dans la construction offre des avantages thermiques significatifs grâce à son inertie thermique naturelle, régulant la température de manière efficace et réduisant ainsi les besoins en chauffage et en climatisation.
Les murs de façades sont isolés par l’intérieur avec des panneaux de 15 cm de coton recyclé. Leurs faces extérieures procurent aux habitants un confort d’été bien supérieur à celui du béton. Sur les balcons et coursives, les murs en terre abaissent la température ressentie. Dans les séjours, les cloisons séparatrices en terre crue apportent inertie et régulation hygrothermique.
Photos @ Frédéric Delangle, Yang Zhou