
À Paris (XIIIe), pour ICADE Promotion maître d’ouvrage et The University of Chicago, Studio Gang a livré en 2024 le Centre John W. Boyer de l’Université de Chicago, nouveau pôle européen dédié aux études et à la recherche et premier projet de Studio Gang achevé en France. Surface : 2 365 m² . Budget : n.c. Communiqué.
Studio Gang, agence internationale d’architecture et de design urbain dirigée par Jeanne Gang, vient d’achever son premier projet en France : le Centre John W. Boyer de l’Université de Chicago à Paris. Situé dans le XIIIe arrondissement de Paris, ce nouveau centre académique, conçu comme un pôle européen dédié aux études et à la recherche, est un campus accueillant où le travail intellectuel s’enrichit grâce à des espaces favorisant les échanges sociaux et la biodiversité.
« Le Centre à Paris est conçu comme un campus vertical. Son atrium à plusieurs niveaux permet à la lumière de pénétrer dans tous les espaces et offre des liens visuels entre les différents programmes », précise Jeanne Gang, fondatrice de Studio Gang. « Nous souhaitions faire de cet édifice un catalyseur d’interactions sociales, de collaborations académiques et d’échanges culturels entre l’Université et la Ville de Paris ».


Le Centre s’inscrit dans un nouveau projet immobilier qui comprend également un immeuble résidentiel à usage mixte conçu par PARC Architectes. Situé à l’angle d’un site dans le quartier en pleine expansion de Paris Rive Gauche, au cœur du XIIIe arrondissement, le Centre est l’élément architectural central de l’îlot.
Sa caractéristique principale réside dans une façade de brise-soleil composée d’environ 900 colonnes de pierre. Les colonnes de pierre agissent comme un écran filtrant, dont la porosité répond aux exigences fonctionnelles du bâtiment : ils se densifient autour des espaces privés consacrés aux études et à la recherche, tout en s’ouvrant pour révéler l’activité des espaces publics et événementiels. Chaque colonne est constituée de calcaire lutétien, une pierre qui sous-tend une grande partie de la région parisienne et qui est utilisée comme matériau de construction local depuis l’Antiquité. Le calcaire relie le bâtiment au campus principal de l’Université à Chicago, où il est également un matériau de construction important, tout en l’ancrant dans l’histoire de Paris.


Le bâtiment de 2 365 m² est organisé autour d’un atrium central transparent, le « campus vertical », qui relie tous les espaces d’apprentissage, de recherche et de socialisation du centre, apportant ainsi la lumière naturelle au cœur de l’intérieur. Les espaces extérieurs — comprenant une cour commune, une loggia et une série de terrasses — offrent des lieux propices à la convivialité, à l’étude et au repos, tout en facilitant l’accès à la nature et en servant d’habitat pour la faune urbaine. Neuf salles de classe, dont un laboratoire dédié à l’enseignement, soutiennent les activités académiques, tandis qu’un institut de recherche offre un lieu d’accueil dédié aux universitaires en visite.
Au dernier étage, un espace événementiel à double hauteur, accompagné d’un jardin sur le toit riche en biodiversité, renforce le rôle du Centre en tant que forum d’échanges intellectuels, offrant une atmosphère aérienne et une vue imprenable sur la ville pour les conférences, événements culturels et rassemblements. Un amphithéâtre peut aussi être aménagé pour accueillir des cours, des présentations ou des séminaires de grande envergure.


Par-delà ses murs, le bâtiment favorise également l’échange entre Parisiens, étudiants et enseignants de l’Université en connectant les usagers des transports en commun à une station de train régional située juste en dessous, et en dynamisant le paysage urbain grâce à une œuvre récemment commandée à l’artiste Tony Lewis. La structure légère du bâtiment repose sur une plateforme en acier qui enjambe les voies ferrées.
Diverses stratégies environnementales permettent de minimiser l’empreinte carbone du projet et de favoriser la biodiversité, allant des espaces extérieurs aménagés avec des espèces locales à l’utilisation de bois massif pour une grande partie de la structure du bâtiment. Ce bois massif, provenant de France et d’Autriche, permet également de réduire les émissions de transport à forte intensité de carbone. Il en va de même pour les pierres calcaires de la façade, extraites d’une carrière située à seulement 40 km du site.

La conception verticale et les nombreux espaces extérieurs favorisent une meilleure circulation de l’air et une ventilation naturelle. Équipé de panneaux photovoltaïques sur le toit produisant de l’énergie propre sur place et réduisant ainsi la dépendance au réseau, le bâtiment sera également connecté aux services de chauffage et de climatisation du quartier afin d’optimiser son efficacité.