
À Paris (XIIIe), pour la RIVP pour le CROUS de Paris, ITAR Architectures a livré en 2024 la restructuration lourde d’une résidence pour étudiants. Surface : 9 200 m² sp. Coût : 17,7 m € HT. Communiqué.
Construit dans les années 1960, le bâtiment D de l’école Télécom Paris est un archétype de son époque : refends porteurs, murs faiblement isolés et mosaïque de parement. Sa métamorphose répond au double enjeu de sa pérennisation en lui apportant de nouvelles propriétés environnementales et celui de sa micro-densification, dans un tissu où se loger relève déjà du défi pour un étudiant. Pour satisfaire le premier, le biosourcé est de mise et le bois est utilisé pour tout ce qui déroge à l’enveloppe initiale, sa légèreté assure par ailleurs de ne pas surcharger la structure originelle.

Un parement en céramique, connue pour sa longévité, remplace la pâte de verre en façade. Quant au second enjeu, une redistribution totale permet à la résidence de passer de 302 chambres exiguës dépourvues d’espace cuisine à 344 logements plus grands avec kitchenette et salle de douche. Les balcons existants sont intégrés à la surface habitable des chambres à la manière d’alcôves et de la surface de plancher est ajoutée dans les angles sous usités et en toiture pour implanter des typologies plus grandes.
La densification se fait au moyen de diverses interventions qui permettent toutefois d’identifier et de comprendre le bâtiment initial. Les pignons aveugles sont ouverts et désormais habités de T1bis et des T2 pour des colocations. Des bow-windows sont greffés sur la façade là où ils n’étaient avant que des balcons pour agrandir et diversifier les typologies. Des extensions en toiture technique à R+9 sont réalisées pour gagner 130 m². Ces ajouts au gabarit, seules transformations visibles depuis la rue, partagent leur matérialité, un revêtement en aluminium anodisé et leur mode constructif : des murs à ossature bois préfabriqués.


Les circulations sont quant à elles entièrement repensées et sont maintenant au nombre de trois. Une cage d’escalier est ajoutée au centre du linéaire et celle sur la rue Vergniaud est totalement repensée. Cumulées, ces interventions augmentent considérablement la qualité d’usage de la résidence où les halls, les circulations et les espaces communs sont désormais tous éclairés naturellement. Les typologies sont variées malgré l’aspect sériel de la programmation et vont du T1 au T2 avec des logements atypiques dans les angles.


L’ensemble des espaces partagés et dédiés à la vie communautaire se situent en rez-de-jardin. On y trouve une grande laverie et, surtout, plusieurs espaces de vie spacieux. Ils disposent de lumière naturelle sur tout leur linéaire côté jardin grâce à de grandes baies vitrées qui donnent sur une cour anglaise permettant ainsi de faire le tour, de passer par l’extérieur pour rejoindre la salle commune ou la laverie.


Dans les longues circulations horizontales, programme oblige, les parois mettent à nu le béton brut d’antan en ménageant des cadres qui laissent voir sa rugosité. Les plafonds techniques sont interrompus pour laisser visibles les poutres béton existantes qui scindent le couloir de part et d’autre et le rythment : une manière d’éviter tout recours trop ornemental en animant la distance à parcourir.