A Sao Tomé et Principe, l’architecte Didier Lefort (DL2A) a transformé une ancienne ferme et ses bâtiments agricoles en Roça Sundy, un petit hôtel quatre étoiles perdu dans l’Atlantique. Communiqué.
Dans le Golfe de Guinée, se cache un archipel méconnu, découvert par les navigateurs portugais au XVe siècle, composé de deux îles volcaniques, Sao Tomé et Principe, couvertes de forêts tropicales, un véritable Eden aussi intact et préservé qu’aux premiers matins du monde.
Après la déclaration d’indépendance et le départ des Portugais en 1975, les îles tombent dans l’oubli jusqu’à ce que Mark Shuttleworth, un riche sud-africain, génie de l’informatique, tombe amoureux de l’île de Principe et décide de lui donner un nouvel élan.
Aéroport, infrastructures routières, écoles, plantations de cacao, protection des tortues de Praia Grande, de la faune et de la flore, l’île de Principe renaît sur un mode écologique grâce à ce généreux mécène, surnommé « l’homme de la lune », pour avoir été le deuxième touriste de l’espace.
Pour attirer l’attention d’une clientèle soucieuse d’environnement préservé mais aussi de confort et de modernité, Mark Shuttleworth confie à Didier Lefort, fondateur de DL2A, la restauration d’une ancienne maison de planteur, une « Roça » (une ferme en portugais).
C’est en 2017 que Didier Lefort entreprend de moderniser cette habitation des années vingt pour en faire Roça Sundy. Il sauve le bel escalier de bois et sa rampe d’époque, les sols en carreaux de ciment d’origine, la totalité de la façade et sa loggia. Il refait les plafonds en caissons à l’identique, introduit tout le confort nécessaire en modernisant les salles de bains, l’éclairage et la climatisation. Il reprend une partie du mobilier d’origine, auxquels il mêle des meubles plus contemporains.
Composée désormais de 14 chambres et d’une suite, réparties entre la maison principale, l’ancienne maison de maître, et une annexe coloniale appelée la « Superintendant House », Roça Sundy revit et retrouve son charme d’antan.
Un bar est créé, cosy et intime, dans des tons chauds de jaune et de parme. Au mur, deux photos rappellent l’éclipse totale de soleil qui fut observée, il y a juste un siècle, par l’astrophysicien Arthur Eddington lequel avait choisi Roça Sundy pour installer ses télescopes.
La salle à manger, repeinte en bleu nattier s’ouvre sur une large terrasse ombragée à l’heure des repas, dont les menus sont conçus à base de produits locaux et de poissons. Les fruits et les légumes viennent pour la plus part du potager d’une plantation voisine, « Paciencia », où l’on brûle le café, sèche les bananes, cultive la vanille et où sont fabriquées dans un mini-laboratoire des confitures à base de papaye ou de goyave.
Au 1er étage de Roça Sundy, les chambres dotées d’un vaste balcon dominent l’exubérante végétation : acacias, bananiers, tulipiers du Gabon aux fleurs de feu, ylang ylang au parfum enivrant, alocasies aux feuilles dites « en oreille d’éléphant », tandis qu’à l’horizon scintille l’océan Atlantique.
Au rez-de-chaussée, les chambres comptent lit à baldaquin, ventilateur à pales, miroirs vénitiens dans les salles de bains et même, parfois, une baignoire îlot à l’ancienne.
Des fauteuils profonds, un secrétaire à petits tiroirs et des gravures d’artistes portugais apportent une touche de glamour à cette belle « Roça » aux dimensions humaines.
Pour la petite histoire : Roça Sundy a d’abord été un hôtel-école destiné à former le personnel de Sundy Praia, le village de tentes 5 étoiles de la côte nord construit par Didier Lefort en bord de plage. Le succès de l’école a été tel que passant de la théorie à la pratique, Roça Sundy s’est rapidement transformée en un boutique hôtel 4 étoiles où presque tous ceux qui y travaillent appartiennent à la communauté locale.