
À Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour Batigère Habitats Solidaires maîtrise d’ouvrage, croixmariebourdon architectes associés a livré en 2024 une résidence sociale de 170 logements. Surfaces : SPC 4 330 m² / SHAB 3 270 m² / SU 4 180 m². Budget travaux : 9,75 M€ HT. Communiqué.
La lisière pavillonnaire
Le programme est implanté sur une emprise délaissée triangulaire, en forte déclivité, sur laquelle s’est développé un espace boisé. Le site s’inscrit dans un contexte hétérogène : un voisinage pavillonnaire, des immeubles de logements collectifs, le fort, et l’ancien siège du CNIR-Bison Futé. L’objectif est de créer une résidence protégée et chaleureuse au sein de l’espace boisé. Pour réduire son impact, et éviter les frontalités, le programme est réparti en trois plots qui valorisent la géométrie, la réglementation urbaine, et un adressage adapté.
La volumétrie s’inscrit de manière progressive dans la pente du terrain. Cette gradation permet d’accorder la résidence avec son contexte. La dissociation des plots autour d’un patio central offre une organisation à la fois compacte, ouverte et aérée qui réduit les mouvements de terrain, préserve les masses végétales existantes, et renforce le corridor écologique existant.
Par son implantation, son insertion paysagère et son expression architecturale, la nouvelle résidence sociale profite d’une insertion douce dans son contexte résidentiel.


Habiter-sous-bois
Dans une approche bioclimatique, les logements valorisent les apports passifs. Ils profitent de multiples orientations et de vues ouvertes vers le jardin et le grand paysage. Le parti architectural développe une écriture simple et domestique, dans une composition claire et lisible qui s’accorde avec le cadre résidentiel et boisé. Un socle maçonné ancre l’ouvrage dans la déclivité du site. Des plots de logements revêtus de douglas sont percés de baies toute hauteur à l’allure domestique.
Rythmée par des déflecteurs en acier laqué de couleur douce, la trame de bois grisé présente deux densités qui distinguent les étages courants de l’attique pour renforcer les jeux de gradations entre les trois plots.
Le projet paysager accompagne la nouvelle construction en formant un îlot de fraîcheur favorable à la biodiversité. Il restaure un talus de sous-bois et un jardin résidentiel d’agrément, plantés d’arbres, d’arbustes et de vivaces indigènes. Le traitement des eaux pluviales fait l’objet d’une vigilance particulière dans un contexte argileux. Les toitures végétalisées et un bassin planté permettent de temporiser l’infiltration.


Habitabilité des logements
Les logements sont développés sur la base d’un T1 type de 18 m² ergonomique. Sa duplication compose les étages courants de la résidence. Les T1 bis (30 m²), accueillant des familles, sont principalement disposés au rez-de-chaussée et rez-de-jardin afin d’offrir plus de tranquillité et un accès aisé. Le logement, de 3,14 m x 6 m de dimensions intérieures, profite d’une organisation simple qui valorise la pièce de vie. L’entrée se fait au centre du logement. Elle distingue la salle d’eau de l’espace cuisine.
Les espaces servants sont optimisés. L’espace de vie occupe plus des deux tiers du logement. Pour un meilleur confort, les lits sont toujours adossés à la salle de bains. Ils sont invisibles depuis l’entrée, éloignés de la cuisine, et orientés vers la fenêtre, pour profiter de la vue et de la lumière naturelle.


En façade, chaque logement dispose d’une porte-fenêtre protégée par un garde-corps. Elle permet aux résidents de profiter d’un rapport plus franc et direct à l’extérieur et aux espaces boisés alentour. Depuis l’extérieur, ces baies verticales évoquent le logement familial et composent une façade généreuse, peu commune en résidence sociale.
*(Re)découvrir les Chroniques de Takuji Shimmura