À Toulouse (Haute-Garonne), pour CDC Habitat maître d’ouvrage, l’agence TAA a livré en 2023 dans la Cité Saouzelong, Campmas un programme de 7 017 m² comptant logements collectifs (4 317 m²), maisons individuelles (1 563 m²), bureaux (163 m²) et commerces (974 m²). Budget : 10,80 M€. Communiqué.
La Cité Saouzelong est un ensemble des années 1960, situé au cœur du quartier résidentiel du même nom. La cité possède un vrai potentiel urbain entre métro et canal du Midi, exemple ici de la sous-exploitation des berges du canal. C’est pourtant une trame verte exceptionnelle et un patrimoine remarquable. Le canal fait d’ailleurs l’objet de réfections à l’échelle territoriale. La présence d’une station de métro, desservant le capitole en moins de 15 minutes, en fait un site stratégique.
L’îlot Campmas est la première phase d’une opération de renouvellement urbain pleine d’opportunité pour la ville et pour l’habitant. Le projet se doit de donner davantage de confort aux locataires tout en densifiant un foncier à fort potentiel. Il s’agit alors de réinscrire le quartier dans la ville qui l’entoure en fédérant les problématiques sociales et fonctionnelles autour de la diversité urbaine et de la qualité de vie.
Un des éléments de l’identité de la Cité Saouzelong est la variété des typologies de logement (de la maison en RDC au collectif en R+10). La première phase se doit de refléter et même de réinterpréter ces différents habitats. Elle sera vertueuse en matière d’environnement. TAA propose donc une variété des typologies et des modes d’habiter tout en préservant l’unité et la cohérence du traitement architectural. La forme urbaine est à deux échelles différentes ; statutaire du côté avenue Bedouce et plus domestique côté rue Jeanne Marvig.
Dans la stratégie urbaine développée, l’avenue Bedouce n’est plus une desserte routière importante, elle revêt un caractère plus urbain : un large mail connectant la sortie du métro au canal du Midi. Elle polarise et qualifie les usages publics en une série de séquences : la place du métro et marché ; le square planté ; l’esplanade des équipements et/ou commerces ; le deck des loisirs sur les berges du canal. Ce caractère public est complémentaire des cœurs d’îlot plus introvertis s’adressant aux logements.
Les orientations d’aménagements ont été la base de travail du projet pour son intégration au quartier. À l’échelle de l’îlot le parti d’aménagement prend en compte les covisibilités, les liaisons visuelles transversales en cœur d’îlot et le rapport entre les constructions. Cette échelle à la fois urbaine et paysagère favorise les liens sociaux avec le quartier. Cette démarche se poursuit jusqu’à l’échelle du logement. L’enjeu est aussi de créer des espaces durables et faciles d’entretien en favorisant des réponses simples et en privilégiant les arbres en cœur d’îlot. La plantation d’arbres va ainsi dans le sens d’un îlot de fraîcheur et limite les covisibilités entre les logements.
Saouzelong, est un quartier résidentiel calme situé entre le canal du Midi et l’avenue du Lauragais. Il est desservi par la ligne B du métro, arrêt Saouzelong. Le site comprenait des maisons en bande donnant sur la rue Jeanne Marvig, un bâtiment collectif en R+1 et un city stade sur l’avenue Albert Bedouce. Le projet prévoyait la démolition de ces bâtiments des années 1960.
En effet, les appartements étaient obsolètes : petites surfaces, manque de confort thermique et acoustique, absence d’ascenseurs. Depuis les années soixante, de nombreuses normes et réglementations ont changé, notamment thermiques et PMR. Le fait de démolir pour reconstruire était devenu impératif d’autant plus qu’il ne s’agissait pas d’un patrimoine architectural remarquable de cette époque.
Le projet comprend deux entités distinctes. La première se situe le long de l’avenue Albert Bedouce. Il s’agit de logements collectifs en R+4 et R+6, mêlant des typologies T2, T3, et T4. Ces logements sont répartis en 4 plots et sont érigés sur un socle en RDC comprenant les halls d’accès et des commerces. Ces commerces sont en cohérence avec le schéma urbain général et animent l’esplanade dans lequel ils s’inscrivent.
La seconde entité comprend des maisons en bande le long de la rue Jeanne Marvig. L’échelle domestique de la rue est préservée avec un épannelage allant du R+1 au R+2 maximum. Cette typologie permet de favoriser la compacité des circulations intérieures et de multiplier les doubles ou triples orientations dans les logements. Les orientations d’aménagements ont été la base de travail du projet pour son intégration au quartier. À l’échelle de l’îlot le parti d’aménagement prend en compte les covisibilités, les liaisons visuelles avec le grand paysage et le rapport entre les constructions.
Sur la rue Jeanne Marvig, 15 maisons mitoyennes sont implantées en recul de la rue. Cette disposition permet de créer deux espaces extérieurs privatifs, à l’avant et à l’arrière de chaque maison.
Sur l’avant, les maisons disposent d’une entrée piétonne, une place de stationnement voiture, un espace 2 roues ainsi qu’un jardin planté. Sur l’arrière une terrasse privative et des bandes plantées en espalier pour rattraper la déclivité du terrain.
Les maisons sont organisées autour d’un patio, permettant un apport de lumière naturelle au cœur de la maison, et créant un espace extérieur protégé, conçu comme une prolongation du séjour sur l’extérieur.
L’épannelage créé apporte une diversité tout en étant en cohérence avec l’échelle du quartier.
L’arrière de l’îlot est pensé comme un poumon vert du projet. Il sépare les deux typologies de bâtiment et longe l’arrière du collectif. Il est constitué de deux cheminements piétons en sable stabilisé, l’un, desservant le collectif et servant de socle au bâtiment, et l’autre, décalé traversant la parcelle. Ce dernier est une allée bordée d’un alignement d’arbres en cépée côté Sud, créant une grande perspective tenue par le végétal. Ce cheminement créé une transition entre les deux ambiances distinctes du parc.
Contre le collectif se déroule une pelouse, que des arbres au feuillage composé, ombragent légèrement. Les arbres, arbustes et vivaces, en arrière de l’alignement, forment un couvert végétal dense qui finit de créer une ambiance fraîche et luxuriante de sous-bois. Ce parc permet de faire la transition avec les équipements voisins et protège les vues depuis les logements du premier niveau.
Le cœur d’îlot est aménagé en espace de rencontres. Le cheminement en béton désactivé est ponctué de petites terrasses s’insérant dans le végétal, où du mobilier permet aux usagers de s’installer et de profiter du parc. Des abris vélo sont implantés sur les cheminements secondaires faisant le lien entre les deux allées. Le parc est pensé comme un lieu permettant de croiser tous les usages du projet.