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Je suis arrivée au Peer 33 de San Francisco un matin à 6h30. Comme de coutume dans cette ville californienne, la brume vous accueille au petit jour et le cagnard vous récupère en fin de matinée. Chronique-photos de Carol Aplogan.
Il y a déjà du monde à l’ouverture des guichets et la foule s’accumule toujours plus grande au fil des heures. J’attends près de trois heures et demie avant de pouvoir embarquer à bord du ferry.
Comme le bateau prend de la vitesse, je monte sur le pont supérieur à proximité de la cabine de pilotage ; un angle qui offre une vue d’ensemble sur la ville de San Francisco que je vois s’éloigner au fur et à mesure que se rapproche l’île d’Alcatraz.
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Je tourne le dos à la ville et observe l’ancienne Prison Fédérale de Haute Sécurité (caractéristiques qui lui furent données des années trente aux années soixante). Quand je mets pied à terre, mon œil est immédiatement attiré par le château d’eau de la prison sur laquelle on peut y lire l’inscription : «Home of the free Indian LAND». Home of the Indians ?
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Se souvenir alors de l’occupation d’Alcatraz quand le complexe fut tenu sans interruption pendant dix-neuf mois, entre le 20 novembre 1969 et le 11 juin 1971, par les Amérindiens du Red Power Movement.
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Un casque sur les oreilles, j’écoute des témoignages de détenus qui racontent quelques anecdotes survenues là où, disait-on, nul ne pouvait s’évader. Well, Dirty Harry y est parvenu.
Ce sont les prisonniers militaires eux-mêmes qui ont construit «The Rock», le bloc de béton servant à l’aménagement des cellules, de la cuisine, du réfectoire et de l’infirmerie, entre autres dépendances.
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Aucun privilège pour ces détenus. Pendant mon parcours, j’entends l’enregistrement des fameuses «regulations» (en anglais), des lois strictes écrites comme des mantras. Ces lois vont du numéro #1 au #52.
La «regulation» #20
WORK
You are requires to work
At WHATEVER
You are told to do
La #5
You are entitled to food,
Clothing, shelter and medical attention.
ANYTHING ELSE YOU GET
IS A PRIVILEGE
Parmi ces privilèges, il avait bien sûr le travail dans les ateliers tels la blanchisserie et les sorties dans la cour qui s’ouvrait sur la baie de San Francisco.
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Alcatraz était en 1912 l’un des plus grands bâtiments en béton armé jamais construits. Des lucarnes laissaient malgré tout passer la lumière.
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Il y a quatre blocs à Alcatraz. A ; B ; C et D. Au bloc D se trouve l’unité d’isolement et de traitement spécial. Aucun contact n’était permis avec l’extérieur. Certains y ont été enfermés pendant des mois.
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Le couloir central de la prison était appelé «Broadway» mais ce n’est pas pour autant que la place était au spectacle. Loin de là ! La discipline y était très dure avec un prisonnier par cellule et interdiction ferme de parler.
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«Enfreignez les lois et vous irez en prison, enfreignez les lois de la prison et vous irez à Alcatraz».
Carol Aplogan
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