Livrée à l’été 2016, la réhabilitation/extension du musée d’art de Joliette, au Québec, permet une nouvelle mise en valeurs de sa collection composée de 8 500 œuvres réparties en quatre collections : art canadien, art européen, art contemporain et archéologie. C’est en greffant trois nouveaux volumes sur la façade qu’Éric Gauthier, associé principal de l’agence canadienne FABG, a transformé en ouvrage lumineux le bunker préexistant. Communiqué.
Le Musée d’art de Joliette fait face au Parc Renaud sur les bords de la rivière L’Assomption à l’entrée de la ville. Le bâtiment, construit en 1976 sur les plans du père Corbeil qui en fût le fondateur, devait faire l’objet de travaux de rénovation majeurs pour répondre à sa nouvelle mission accordant une large place aux activités de médiation culturelle.
Conçu principalement pour protéger une collection de 8 500 pièces comprenant artefacts liés au patrimoine religieux et œuvres d’art contemporaines, le musée comprenait des espaces de réserve et des salles d’exposition permanente. L’ajout de salles d’exposition temporaires, de salles d’animation pour les enfants, d’un café polyvalent, de salles de conférence et de terrasses s’avérait nécessaire pour ouvrir l’institution à la communauté et occuper une place plus importante dans la vie citoyenne.
Cette préoccupation d’ouverture, les architectes de FABG l’ont traduite en greffant en façade du bâtiment existant trois nouveaux volumes afin de dynamiser la composition cruciforme originelle. Les nouveaux espaces bénéficient de vues vers la rivière et vers la ville tout en offrant aux passants une plus grande perception des activités en cours.
Depuis sa réouverture le musée, qui compte désormais 2 900 m², joue le rôle d’un condensateur social qui voit se succéder cours, ateliers de création, performances, expositions, visites guidées, concerts qui ont suscité localement l’adhésion d’un large public.
Un soin particulier a été apporté à mettre en valeur la structure d’origine en dégageant et nettoyant les surfaces de béton recouvertes de plâtre et de brique au cours de travaux antérieurs. La démolition d’un plancher au deuxième étage a permis de retrouver le volume d’origine du hall d’entrée qui permet une orientation aisée et offre un espace théâtral pour les activités de médiation culturelle.
Le musée bénéficie d’une succession d’espaces variés relativement indéterminés sur le plan fonctionnel pouvant convenir à de multiples usages. Le temps de réverbération de chacun des espaces a été ajusté par l’ajout de surfaces acoustiquement absorbantes. Des toiles solaires motorisées ont été installées aux fenêtres et un réseau de conduits et plaques de raccordement audio et vidéo facilitent le recours au contenu multimédia.
La nouvelle cage d’escalier comporte à son sommet l’œuvre produite dans le cadre du programme d’intégration des arts à l’architecture et fait partie du parcours d’exposition.
Le projet nécessitait la mise aux normes complète des espaces existants incluant le réaménagement des réserves muséales en sous-sol, le remplacement de tous les systèmes mécaniques et électriques, l’amélioration de l’étanchéité de l’enveloppe, la construction de nouveaux espaces pour les bureaux et la mise en place de toutes les mesures favorisant l’accessibilité universelle. Le mandat de l’architecte incluait la conception de la signalisation et la sélection du mobilier.
Éric Gauthier, associé principal de FABG, a participé de façon étroite au renouvellement du parc d’équipements culturels québécois en réalisant une douzaine de salle tout en collaborant avec le Cirque du Soleil au développement continu de ce centre de création et de production unique au monde que constitue le campus de la Cité Internationale du Cirque.