Pour Nexity et Eiffage immobilier maîtres d’ouvrage, l’agence DREAM (Dimitri Roussel Ensemble Architecture Métropole) a livré début 2024 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) un programme de bureaux (13 000 m²), de commerces (800 m²) et d’un équipement sportif (1 200 m²) et rooftop. Surface : 15 000 m². Budget : 48 M€ HT. Communiqué.
Inauguré le 29 février 2024, les Village des Athlètes sera le centre du monde l’espace d’un été olympique avant de devenir, dès 2025 un quartier de ville à part entière.
Dans le cadre du projet le plus ambitieux de la décennie pour la métropole parisienne, le plan guide du secteur E, situé sur la rive droite de la Seine, entre la cité du Cinéma et le vieux Saint-Ouen a été confié à l’architecte Dominique Perrault. Baptisé le Belvédère en référence à sa situation et la hauteur de ses constructions (jusqu’à R+10), il s’agit du plus domestique des secteurs du nouveau quartier, qui comptera plus d’un cinquième des 2 500 logements du Village. Ceux-ci sont répartis, dans une programmation mixte, en cinq lots et dix-huit immeubles, tous en construction neuve, que se partagent sept équipes d’architectes.
L’unité du quartier se lit dans les tonalités des matières des façades aux couleurs proches de celles de la ville ancienne et industrielle. Le langage constructif commun à tous les bâtiments est celui d’une structure poteaux-poutres évolutive, qui permettra de remplacer facilement les éléments non porteurs pour passer du Village des Athlètes à un quartier aux usages familiaux.
Au rez- de-chaussée, la priorité est donnée aux espaces commerciaux de proximité ou dédiés à de l’artisanat local : proposer une offre attractive offrant des continuités avec celle du vieux Saint-Ouen.
La réversibilité est au centre du projet, qui a pour objectif premier de répondre aux besoins des territoires de Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine et L’Île-Saint-Denis, une fois l’événement terminé. Il s’agit donc de permettre l’accueil des athlètes durant les Jeux, tout en assurant un héritage aux habitants.
Le sport dans la ville
Dans ce contexte favorable, DREAM a la responsabilité de construire 13 477 m² de bureaux dans l’îlot E3, et propose de l’augmenter d’un équipement sportif de 1 000 m² sur le toit. Dédié à la pratique du basket, le gymnase, mis en valeur par de grandes hauteurs et de belles transparences, offre une vue imprenable sur le Grand Paris.
Cette innovation programmatique témoigne d’un engagement de longue date de l’agence DREAM, et de son fondateur Dimitri Roussel, en faveur d’une pratique sportive vectrice d’urbanité. Pour la mettre en oeuvre DREAM a su proposer un modèle économique novateur et attractif, et inclure un exploitant sportif dans le projet. Cette évolution du programme témoigne d’une adaptation de l’architecture aux enjeux sociétaux contemporains, contribuant, par le sport, au bien-être de la ville de demain.
Favoriser les rencontres
Cet édifice est l’un des plus emblématiques du site des Jeux. Il ne s’adresse pas qu’aux futurs habitants, mais aussi à ceux qui sont là depuis toujours. Pour DREAM, la greffe sociale avec le territoire est l’enjeu principal du projet. L’architecture met ainsi en oeuvre un design actif qui génère du lien et des rencontres entre les différents usagers.
En rez-de-chaussée, un Food Court active et prolonge l’espace public par la recherche d’une continuité de sol. Au niveau de l’édifice, les circulations extérieures à l’air et la lumière favorisent le mouvement et facilitent la mixité verticale des usages. Sur le toit, le gymnase est utilisé par l’ensemble des habitants du quartier, c’est un équipement de proximité.
Un paysage en creux
Au coeur de l’îlot, un espace planté en pleine terre a vocation d’îlot de fraîcheur. Le décaissé du jardin permet d’éclairer naturellement des parkings, dont la généreuse hauteur sous plafonds permet d’anticiper une future reconversion.
Le principe de réversibilité se décline ainsi de l’échelle urbaine à celle de l’édifice.
Modes constructifs
Seul bâtiment de 36 mètres de haut en structure bois, le projet atteint de hautes performances au niveau du stockage carbone (700 kgCO²/m² contre 1 500kgCO²/m² en moyenne). L’infrastructure en béton bas carbone permet des parkings éclairés naturellement et réversibles pour un prolongement des programmes de RDC, ainsi que la superstructure en poteaux-poutres de bois massif et planchers béton bas carbone préfabriqués du R+1 au R+6.
Le dernier niveau, avec une hauteur libre de 8 mètres et une charpente en bois apparente, s’éclaire le soir venu, et révèle le spectacle du sport.
Il en est de même au niveau du confort et de la gestion de l’énergie : une centrale photovoltaïque garantit 20 % d’autoconsommation et une meilleure maîtrise des consommations, notamment pendant l’hiver, et la conception même de l’édifice garantie de moins de 70h d’inconfort en période caniculaire.
Matérialité
Par sa matérialité, sa couleur, sa texture, la tuile de parement évoque la brique et le tissu du vieux Saint-Ouen ; réminiscences de l’architecture industrielle historique du site accentuées par la mise en oeuvre de grands châssis vitrés double hauteur.