Dans le nouveau quartier République, l’îlot Adam propose un programme mixte comprenant notamment deux immeubles de bureaux – Aurore et Austral, pour un total d’environ 8000 m² – prévus pour accueillir des entreprises de l’industrie culturelle et créative ainsi que des commerces en rez-de-chaussée. Le cabinet d’architecte DATA a inscrit ses intentions architecturales dans un quartier en pleine mutation.
Aurore et Austral, deux bâtiments de bureaux
« Au centre de notre attention, l’expérience, l’usage, l’habitant, et bien sûr l’usager de ce nouvel équipement tertiaire. Nous veillons, avant tout, à la qualité du parcours, depuis l’espace public jusqu’à son espace de travail ; nous nous soucions de la traversée des différentes échelles urbaines, du territoire de l’île à l’espace public de proximité », souligne l’agence de Bagnolet ‘Seine-Saint-Denis) DATA.
La parcelle, implantée au carrefour de la rue des Marchandises et de la rue Gisèle Halimi, constitue un site visible et exposé dans ce territoire en développement. Aurore construit un front bâti sur la rue des Marchandises, fragmenté par le volume des parties communes et des circulations verticales qui, en R+6 (25m), fera signal et marquera le premier ensemble tertiaire.
Il offre une façade réglée, organisée, unitaire, qui affirme son appartenance à la ville. Des façades en béton, verre et aluminium, calmes et hiératiques protègent l’intimité des bureaux par rapport à la rue. Des espaces communs ménagent la transition entre les espaces de travail. Compact, ce projet s’affirme et prend fonction d’architecture-repère.
Côté rue Gisèle Halimi, le même principe architectural permet à Austral, un volume en R+9, de venir fracturer l’ensemble des surfaces tertiaires. Il abrite l’ensemble des circulations communes et des parties communes et agit comme un signal sur la rue Gisèle Halimi.
Des bâtiments silencieusement iconiques
L’opération développée par Linkcity met en évidence un changement profond de perspective sur l’aménagement du territoire et des villes : il ne s’agit pas de multiplier les objets architecturaux, mais de créer des « dispositifs » intelligents, incarnant à la fois la modernité et le dynamisme des métropoles du XXIe siècle. Ce projet au sein de la métropole nantaise représente ainsi un véritable défi à relever.
Lorsque l’architecture se veut plus écologique, l’innovation est rarement spectaculaire – la relation au site, la réactivation des procédés traditionnels – ventilations naturelles, inerties ou échanges thermiques – ou de matériaux naturels comme le bois, tous ces facteurs produisent des mutations en profondeur, mais qui n’agissent que subtilement sur les formes.
« L’invention se joue davantage en amont du projet, sur l’optimisation de la conception ou sur la remise en question des processus conventionnels… En plus de participer à la construction d’un morceau de ville humain, résilient et durable, mettant en scène l’innovation technologique, il s’agit pour notre équipe de mettre en scène l’innovation sociale – des espaces de travail diversifiés et renouvelés dans leur composition, leur forme, leur image, comme peut-être dans leurs usages », explique DATA.
« ‘’Comment travaillerons-nous demain ?’’ La question marque le renouveau d’un développement moderniste. Fini les murs rideaux, les parois lisses, l’uniformisation ambiante. Fini les bureaux impersonnels et cloisonnés. Nous souhaitons développer un univers différencié, où les complémentarités se substituent à la concurrence, où le bâtiment et ses occupants établissent des relations de proximité, où l’espace proposé facilite les interactions entre les personnes », poursuit DATA.
« Nous pensons que relier les espaces de travail et les salariés à leur environnement passe par la valorisation des espaces communs. Ces nouveaux ‘’cœurs de ville’’, plus vivants et vivables, sont aussi plus verts : il s’agit de faire revenir la nature en ville, dans l’environnement bâti, et même sur le bureau », conclut l’agence. Le cœur de l’ilot est en proximité avec la nature, le jardin des 4 saisons susceptible de créer un lien fort entre Aurore et Austral, la ville et la nature.
En rez-de-chaussée, les espaces dits de « sociabilité ». Cafétéria, accueil, espace détente, etc. sont positionnés en façade sur rue afin d’animer le paysage urbain dans un quartier capable d’accueillir les activités tout au long de la journée.
Une seule entrée dans la rue des Marchandises et une rampe permettent de réaliser 270 places de stationnement. Des toitures-terrasses végétalisées utiles seront traitées pour la production de spiruline et seront un lieu de pédagogie autour de l’agriculture urbaine.
Des parkings mutualisés
Le double objectif de la mutualisation est de limiter la place de la voiture tout en permettant aux résidents de pouvoir se stationner à proximité de leur logement. Pour chaque bloc du quartier République, un seul parking est prévu sous une des opérations immobilières.
Une étude des besoins affectés à chaque usage (logements, bureaux, activités) et à chaque temporalité (jour/nuit) est réalisée. Le nombre de places et les modalités de gestion sont alors définis et doivent garantir un « droit de place » aux usagers. Il n’y a donc pas de place affectée mais une certitude de pouvoir se garer.
Cette méthode permet d’augmenter l’usage de chaque place donc de limiter la surface des parkings, de faire émerger des services de mobilités (voitures partagées, électrification possible de 50% des places, offre vélo…) et ainsi, de retrouver de la pleine terre dans les autres opérations immobilières (cœur d’îlots végétalisés, moins de surfaces imperméabilisées et de béton-carbone injecté dans le sol).
Ce modèle incite aussi à parcourir à pied les espaces de voisinage et ainsi leur donner vie (on ne passe plus de son parking à son ascenseur et à son logement !). En parallèle, les emplacements pour vélos et vélos cargos sont augmentés et localisés aux niveaux des entrées des immeubles pour en faciliter l’usage et inciter à l’usage du vélo plutôt qu’à la voiture.
Découvrir plus avant le Nouveau quartier République
A propos de la SAMOA
La Samoa est une société publique locale créée en 2003 à l’initiative de Nantes Métropole. Elle est chargée jusqu’en 2037 de l’aménagement de l’île de Nantes et du développement économique des filières culturelles et créatives sur le territoire. Cette originalité lui permet d’expérimenter de nouvelles manières de fabriquer la ville et ses usages. Territoire de 337 hectares en mouvement, l’île de Nantes se positionne comme un véritable laboratoire in vivo.
Découvrir les réalisations de la SAMOA sur l’Ile de Nantes.
En savoir plus
SAMOA
2, ter quai François-Mitterrand
BP 36 311 – 44263 Nantes Cedex 2
Téléphone : 02 51 89 72 50
Email : contact@samoa-nantes.fr