A Saint-Kilda, près de Melbourne (Australie), Brearley Architects and Urbanists (BAU) et Grant Amon Architects (GAA) ont livré le ‘Victorian Pride Centre’, un premier lieu de 6 400 m² dédié aux communautés LGBTQI+ (budget : 24,16 millions d’euros). Une façon de « construire l’inachevé » expliquent les architectes. Communiqué.
En 2017, une enquête nationale en faveur de l’égalité du mariage a conduit le parlement australien à adopter le projet de loi légalisant le mariage homosexuel, tandis que le ‘Victorian Price Centre’ (VPC), une organisation à but non lucratif, recevait un financement du gouvernement victorien pour le premier centre LGBTQI + d’Australie.
Le bâtiment, achevé en janvier 2022 par BAU et GAA, offre un centre de travail public, des centres de santé et de bien-être, une librairie, un théâtre, des archives, une terrasse sur le toit et une galerie. Un café, un pavillon d’événements sur le toit et un jardin communautaire compléteront à terme la programmation.
L’esprit du lieu et les notions de devenir ont fourni les cadres symboliques de la conception.
BAU et GAA ont organisé des ateliers avec des groupes d’utilisateurs et la communauté indigène locale. Les ambitions architecturales comprenaient la création d’un lieu profondément accueillant et sûr. Un jalon important du progrès culturel de l’Australie et des espaces d’atelier flexibles pour faire avancer les campagnes d’équité, de liberté et d’inclusivité.
Une série de tubes conceptuels émerge comme une armature abstraite qui maximise l’enveloppe urbaine, fournit des formes et des espaces architecturaux pertinents et significatifs et génère un ordre global. Plus le programme interne perturbe les tubes, plus émergent les formes et les espaces comme autant de symboles de différence, de diversité et d’inclusion. « Le sentiment qui en résulte d’un devenir constant, d’un travail en cours, incarne la lutte continue vers l’équité, la liberté et la fraternité », expliquent les architectes de BAU et GAA.
Le VPC vise à voir au-delà des usages et des espaces conventionnels, à défier les normes et les hiérarchies, à créer un programme flexible et évolutif. La circulation rayonne depuis l’atrium, qui offre lisibilité, lumière naturelle, une scène de spectacle, un amphithéâtre informel et un foyer dynamique au cœur du bâtiment
Le tissu structurel et non structurel est clairement articulé, expliquant ce qui est permanent et ce qui est facilement modifiable. Les intérieurs associent le béton structurel brut et les services apparents à une matérialité chaleureuse comprenant du bois, des céramiques colorées et des rideaux de velours. Ces coexistences renforcent la notion d’une esthétique de l’inclusion.
Les petites locations dans le bâtiment ressemblent à des devantures de ruelles. Une charpente en bois sacrificielle intégrée à ces devantures de magasins ainsi que des rails suspendus et un éclairage sur rail au-dessus des murs permettent aux locataires de s’adapter et d’expérimenter les espaces, permettant l’émergence d’une expression de soi authentique.
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